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Camille: «Il y a un amusement à chanter Dieu»
Avec son album «Le fil», Camille est devenue une vraie référence musicale. Elle poursuit désormais ses expériences phoniques dans les églises.
Camille
L'artiste la plus singulière de la scène française fait la tournée des églises avec un répertoire classique. Elle sera notamment le 5 août à l'abbaye de Bonmont. Fallait oser
Il n'y avait qu'elle pour interpréter des chants de Noël dans des églises en plein été... Révélation éclatante de 2005 avec son album «Le fil», Camille fait un retour très remarqué dans un spectacle totalement original.
«God is Sound - Prières du monde» est interprété uniquement dans des églises. Il se présente en deux parties: l'une consacrée à «A Ceremony of Carols», des chants de Noël de Benjamin Britten, l'autre dévolue aux chants de toutes les religions déroulés sur un fil «vertical» par la fabuleuse chanteuse.
Pour la première partie, Camille est accompagnée par la guitare du Français Sébastien Martel et les voix de Julia Sarr et Indi Kaur, et elle assume seule le second set.
Ce spectacle unique en son genre sera présenté le 5 août à l'abbaye de Bonmont. Une belle manière de patienter en attendant le prochain CD de l'acrobate vocale.
Comment est né ce projet un peu fou?
J'ai regroupé des projets annexes qui peuvent former un tout. Le premier, c'est l'envie de reprendre une oeuvre de Benjamin Britten, peu connue en France mais qui est une institution en Angleterre.
Comment avez-vous découvert Benjamin Britten?
Par le biais de Jeff Buckley. Dans son album «Grace», il y a une chanson qui s'appelle «Corpus Christi Carol». J'ai été tellement émerveillée à son écoute que j'ai regardé les crédits et j'ai vu qu'elle était issue de «A Ceremony of Carols», de Benjamin Britten. Je me suis donc penchée sur cette oeuvre et je suis tombée sous le charme de cette ambiance un peu médiévale.
Et le reste du spectacle, il vient d'où?
J'ai collaboré avec un artiste photographe, Adysy. Il a fait une exposition autour des guerres et de la religion et m'a demandé une musique. J'ai été particulièrement inspirée par une des photos les plus pacifiques de l'expo: un triptyque où l'on voit un homme avec, à son cou, un insigne religieux différent, de la chrétienté, de l'islam, du judaïsme... J'ai eu l'idée de reprendre le concept du fil qui deviendrait un fil vertical vers Dieu. J'y ai posé trois chants traditionnels de ces religions. J'ai eu envie de l'étendre à plein de chants religieux, d'explorer ce répertoire qui m'intrigue, cet aspect de la religion qui n'est pas une religion de guerre, qui célèbre le chant, le corps, la danse, le son, le partage.
Votre rapport à la foi a-t-il changé?
Non, je n'ai pas de pratique religieuse. Je ne suis pas dénuée de spiritualité, mais mon amour pour la vie s'exprime beaucoup par le chant. Je continue ma route dans ce sens-là. Quand on chante Dieu, il y a un immense amusement. C'est un tour du monde vocal, ce répertoire, et ça change de la pop.
Vous êtes tellement vivante sur scène qu'on a de la peine à vous imaginer enfermée dans un studio d'enregistrement...
C'est mignon, ce que vous dites, mais c'est vrai, c'est une dichotomie qui me plaît. C'est comme les saisons, il y a le repli, le soleil, la lumière, ces contrastes correspondent à ma personnalité. C'est aussi très lié au fonctionnement de l'industrie musicale qui veut qu'on ait une actualité, puis plus d'actualité, puis une période d'album, de tournée. Je réfléchis beaucoup à ça, et la scène enrichit tellement la création.
Votre album «Le fil» est devenu une vraie référence musicale. Ça vous fait quoi?
Ça m'échappe un peu. En même temps, on fait partie d'un tout, on réagit à ce tout, et le tout réagit à ce qu'on fait. Moi, je réagis au monde et le public réagit à ma musique.
Karine Vouillamoz - 06/07/2007
Le Matin Dimanche