C'est qui CJ Papy?
Je n'ai pas un avis très différent de vous tous. A priori les pastilles humoristiques pour faire patienter entre chaque artiste ne me dérangeaient pas sauf qu'il y avait omniprésence d'Olivia Ruiz, Zaz et d'Elodie Frégée et que je ne vois pas pourquoi. Car ne déplaise au réalisateur et à son animateur, il me semblait que la chanteuse préférée des français ce n'était pas Zaz mais bien Nolwenn. J'ai trouvé la présentation dithyrambique de certains artistes curieuse quand on n'a rien trouvé de mieux à dire sur Nolwenn que sa voix avait des vertus curatives.
J'ai détesté le duo sur la foule, les deux ayant un mal fou à articuler le texte et donc courant après la musique. Zaz avait l'air de faire ça par dessus la jambe, se contentant de jouer de sa voix gouailleuse sans bien savoir ce qu'elle disait et Nolwenn trop appliquée, peut-être trop intimidée. De toutes façons leurs deux voix vont très mal ensemble: on l'avait déjà constaté lors d'une émission des victoires de la musique. La voix de Nolwenn fait ressortir l'aspect grinçant, désagréable de la voix de Zaz, et la voix de Zaz renvoyant la voix de Nolwenn à son classicisme sobre qui nécessite un peu plus de 4 mesures pour faire naître l'émotion qu'elle est susceptible de provoquer. Bref très mauvaise idée pour commencer et je constate qu'Olivia Ruiz à la fin a pu chanter seule un couplet qui aurait bien mieux convenu à Nolwenn.
Emmanuel Moire n'a pas le niveau vocal pour chanter Piaf et encore moins à New York où il y a tant de talents bien supérieurs au sien qui se contentent de servir le café. Un miracle: Elodie Frégé a chanté juste et ce n'était pas du play back (enfin je crois) son timbre est moche et banal (il n'a même pas l'avantage d'avoir la personnalité de celui de Zaz) mais son interprétation n'était pas mal.
Pour moi le parti artistique de Camilla Jordana était une erreur dans le contexte de ce grand théâtre: il n'y avait pas le temps d'installer une sorte "d'intimité" susureuse sur un seul titre et en un seul passage.
Comme tous, j'ai été déçue par C. Willem parce que j'en attendais trop. Il faut dire également que je n'aime pas énormément sa voix mais techniquement il n'y avait rien à redire. Je me demande s'il était judicieux de commencer le concert précisément par cette chanson si bouleversante quand on connait l'histoire et qui dans ce contexte était une excellente prestation mais pas un moment d'émotion. La générosité et la sincérité de P. Fiori est toujours agréable même s'il lui manque le rythme dans le phrasé. J'ai trouvé la voix de Duffy insupportable de dureté tellement elle était métallique: pour moi une horreur. Je n'aime pas la chanson Jézabel donc je me suis ennuyée sur la version de la chanteuse écossaise que j'entendais pour la première fois et j'ignore si je dois vraiment lui imputer mon ennui.
Comme freetofly j'ai constaté la supériorité des interprétations de ceux qui reprennent sur scène depuis longtemps une chanson de Piaf. Ainsi la chanson de Zaz lui allait comme un gant et comme elle est peu connue, on n'avait pas la voix de Piaf dans la tête en l'écoutant. D'autant que l'orchestration et l'arrangement étaient totalement au service de sa version. Idem pour JL Aubert qui bénéficiait de son propre arrangement rock qui permettait de rendre sa voix, ses limites et son caractère, parfaitement adaptée à cette version de je t'ai dans la peau. Olivia dont la voix me hérisse toujours le poil tant je la trouve métallique, dure et grinçante, n'en a pas moins une maîtrise et un don de la scène suffisamment fort pour faire oublier ce gros défaut au moins à un public français. Elle a un côté maîtresse femme, décidée et "je m'impose" qui rappelle également Piaf et c'est vrai qu'elle est sans doute la seule à avoir arpenté cette scène en patronne comme si elle était la unique vedette de la soirée.
J'ai aimé l'homme à la moto malgré les oublis de la langue française, on se rend compte à quel point il faut une articulation impeccable et une certaine agilité pour chanter les chansons de Piaf. En fait c'est le rythme de l'articulation des mots par Piaf que personne n'a vraiment pu égaler lors de ce concert. Quand Piaf chantait on avait l'impression qu'elle inventait ses mots, qu'il venait d'elle et qu'elle ressentait intensément leur sens. Quand ces artistes reprennent ses chansons on a l'impression qu'ils annônent qu'ils récitent sans bien comprendre tout ce qu'ils expriment.
Contrairement à vous, je n'ai pas été touchée par Charles Dumont, pour moi le public a davantage applaudi le compositeur de "je ne regrette rien" et de tant d'autres superbes chansons du répertoire que l'interprète des amants mais ce n'est que mon opinion.
En ce qui concerne Nolwenn sur je ne regrette rien, c'était sans doute la seule voix à la hauteur des ambitions de la soirée. Je regrette cependant qu'elle n'ait, comme toujours quand elle fait des reprises à la télé, pas pu se pencher sur un arrangement ou au moins une orchestration, un tout petit peu plus moderne et plus personnel. Surtout une orchestration qui ne noie pas sa voix dans les cordes à certains moments. Car le désavantage de Nolwenn sur Piaf, c'est que sa voix, beaucoup plus ronde, est aussi plus sombre, plus douce et n'a pas l'éclat de celle de Piaf. C'était comme toujours de la belle ouvrage mais si court: à peine 2 minutes trente quand les voix les plus moches avaient des chansons qui devaient durer près de 4 minutes. Pour moi il m'a manqué cette minute pour que sa voix merveilleuse s'insinue suffisamment en moi pour me bouleverser. On sent qu'elle ne maîtrise pas encore totalement la scène et qu'elle y est un peu timide encore. Elle ne s'impose pas physiquement dés l'entrée en scène comme d'autres le font, en dépit même de leur voix et c'est dommage car ne comptant que sur le pouvoir de sa voix, il lui faut plus de temps pour scotcher les gens à leur fauteuil. Mais en choisissant la chanson la plus courte de la soirée, ce n'était pas très facile de laisser un souvenir impérissable dans les esprits et dans les cœurs.
Je préfère ne pas parler de P. Kass qui me fait de plus en plus de peine ni de Cœur de Pirate pour laquelle je ne comprends toujours pas l'engouement en France mais bon il y avait bien l'insignifiant E. Moire et la barbie E. Frégé alors pourquoi pas Cœur de Pirate qui elle ne manque pas de personnalité sinon artistique du moins tatouistique?
PS: Est-ce H. Connick Junior avait vraiment envie d'être là? Il a surtout donné l'impression de vouloir sortir de scène très vite ou c'est une impression due à ma fatigue?