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Nolwenn Leroy… métamorphosée
Dans son troisième album, la lauréate de la « Star Ac », ce soir à la Cigale à Paris, a enfin trouvé sa voix. Un bonheur.
On ne la reconnaît plus. Pourtant, Nolwenn Leroy prétend s’être retrouvée à travers « le Cheshire Cat et moi », magnifique troisième album aussi élégant qu’inattendu, qu’elle défendra ce soir sur la scène de la Cigale. A 27 ans, la demoiselle y évolue dans la finesse, la retenue, oubliant les performances vocales qui lui ont permis d’emporter il y a sept ans la deuxième édition de « Star Academy ».
Car oui, Nolwenn Leroy a d’abord été un produit de téléréalité, dans une autre vie. Loin de celle qui l’a amenée à travailler sur ce nouveau disque avec l’un de ses héros, Teitur, un musicien folk originaire des îles Féroé, auteur de grands disques discrets, qui a composé, arrangé et réinventé l’univers de la chanteuse qui signe tous les textes. « On a enregistré en Suède dans une petite maison. Je faisais trois prises pour chaque chanson, en gardant volontairement toutes les petites imperfections.»
Trois jours pour poser ses voix, trois ans pour penser ce disque. Entre-temps, la chanteuse a pris « le temps de vivre », est tombée amoureuse du tennisman Arnaud Clément. « J’avais besoin d’être heureuse dans ma vie personnelle après avoir bossé toutes ces années. » Trop occupée par l’effet télé, cette lucarne bien minuscule pour l’univers grand large de la jeune femme. « La victoire a été un cadeau fabuleux, mais empoisonné. Parce que dans le package, il y avait un album, déjà prêt avant la fin du jeu. »
Et voilà Nolwenn étiquetée chanteuse à voix, elle qui vibrait pourtant en écoutant les arrangements soyeux de Tori Amos ou les productions vertigineuses de Kate Bush. « Ma carte d’identité musicale n’était pas la bonne dans ce premier album. J’ai passé un temps fou à tenter de faire comprendre qu’il y avait un décalage entre le disque et la personne. » Mais impossible de cracher dans la soupe quand on vous offre une carrière sur un plateau d’argent avec 350 000 ventes à la clé…
Alors elle a cherché à remonter à la source. « J’ai mis du temps à revenir à ce que j’étais avant la Star Ac. » Un second album avec Laurent Voulzy a amorcé le chemin avant ce nouveau disque. Désormais, la chanteuse fait patte douce au sein d’un décor de harpe, de cordes, de cuivres, où puissance ne veut pas dire exubérance. Nolwenn Leroy a vaincu ses démons, cette part d’ombre, ce « Cheshire Cat » d’« Alice aux pays des merveilles » qui a inspiré le titre du disque. « Ce chat, c’est un peu le symbole de la schizophrénie, ce que je vivais avant cet album. Aujourd’hui, ma musique correspond enfin à ma personne. »
EMMANUEL MAROLLE | 18.03.2010- Le Parisien
*** Message édité par ligt le 18/03/2010 07:28 ***
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