Mon histoire de Padam? Padam? par Juliette.
(Je cite)
«Dans l'absolu, c'est l'une de mes chansons préférées. La musique, sublime, de Norbert Glanzberg, a existé avant le texte d'Henri Contet, en 1951. Beaucoup d'auteurs ont essayé d'écrire des paroles. [NDLR: Glanzberg a fait une version avec ?Salaud? Salaud??; Raymond Asso, avec ?New York, Paris, Berlin?; Charles Trénet a tenté ?Tournez? Tournez?? et Charles Aznavour a calé]. L'histoire s'inscrit dans une série de chansons de Piaf sur la folie: Les Blouses blanches, Bravo pour le clown? Lorsque Contet écrit: ?Et moi je revois ceux qui restent/ Mes 20 ans me font battre tambour? ou ?Faut garder du chagrin pour après/ J'en ai tout un solfège sur cet air qui bat??, c'est de la grande écriture. Padam? Padam? colle très bien à la mélodie. Elle est facile à déstructurer. D'habitude, je l'interprète sobrement en m'accompagnant au piano. Au printemps dernier, je l'ai chantée avec l'Orchestre symphonique du Québec - 70 musiciens - et j'ai signé les arrangements. Cela m'amuse énormément: c'est l'imagination au travail, «la magie», disait Ravel. Ce ne sont pas seulement les notes qui m'intéressent, mais aussi l'écriture des phrasés, les nuances, les inventions, les citations et les clins d'?il. C'est flippant, mais ludique.
Padam? Padam? ce refrain se répète tout au long de la chanson, c'est presque une mélodie en soi, presque une valse. Y a comme un côté sinistre, déglingué. La chanter est un vrai bonheur, même s'il y faut du souffle. Cela dit, la tessiture de la partition originale me convient bien. Le côté scat, ces onomatopées que Piaf a inventées et qui auraient pu être ?la la la? [NDLR: au début, Piaf scandait ?Falam? Tadam? Tadam...?] sonnent très naturellement. Dans l'inconscient collectif, Piaf est associée à Paris. En concert, beaucoup me réclament ?Paname? Paname??.»
A vous de faire le lien avec Nolwenn?
Paru dans L'Express du 01/08/2005
L’impossible, nous ne l’atteignons pas, mais il nous sert de lanterne...