Vu sur real TV merci à Dizie
Ah voilà je viens de trouver un petit article dans Les Inrocks datant de mars 2006 dans le supplément télé. C'est ptête cet article dont parlait Nono dans l'émission d'Ardisson
Autofiction
pour se trouver des raisons de continuer à aimer la variété française, on peut arguer de la simplicité enfantine et solaire de certains produits pourtant diablement marketés ou tordre la rhétorique dans l'autre sens pour saluer un effort de complexité. La petite Nolwenn Leroy, qu'on voyait déjà devenir une icône gothique pour enfants de divorcés, vient de produire Nolwenn Owho une chanson pop chouette et bizarre, avec un clip bizarre et chouette, sous la protection rassurante de Laurent Voulzy, dont il faudra bien dire beaucoup de bien tantôt malgré le surplus de chorus sur les guitares. Si l'on veut faire le malin, on dira que le texte de la chanson est d'autant plus étonnant qu'il est une espèce d'autofiction, genre littéraire dont on s'est gargarisé un temps et dont la définition minimale consiste à donner son nom au personnage d'une fiction dont on est l'auteur - ou l'interprète.
Pas autobiographie donc, puisqu'il n'y a pas de contrat passé avec le lecteur-auditeur sur la sincérité du projet, mais autofiction, avec toute la marge que permet le projet, où l'on se dévoile à travers un miroir déformant et forcément ambigu. Plus maligne qu'elle n'en avait l'air, Nolwenn entonne "Je ne me prends pas pour une reine" comme pour faire un pied de nez à cette image de diva cold-wave qui lui a collé à la crinoline. Elle était triste comme un caillou, et puis la voilà guillerette et mignonne comme tout, à faire la funambule pendant que des choeurs d'enfant égrènent un anglais inaudible, autre marque de fabrique du gentil Laurent (ndrl : lol !)
Ca fait plaisir à voir, c'est sympathique à entendre et ça nous prouve surtout que la variété nous joue plus d'un tour, raison de plus pour détester le reste de ce qu'elle nous offre lorsque c'est paresseux et indigent.
Matthieu Remy