« HISTOIRES NATURELLES » Nouvel album
Nolwenn LEROY, très Classe
« Le temps dira ce que je vaux »
SAM CHRISTOPHE
BRUXELLES
Bon, allez, lançons-nous.
A notre grand étonnement, le 2ème album de Nolwenn est un excellent disque.
Attractif, accrocher, fort classe. Comme Nolwenn elle-même.
Les interviews, douceur ou urticaire pour vous ?
Pour le moment, douceur.
Là j?en suis au tout début de mon plan de promotion.
Ce n?est pas 40.000ème interview que je donne.
Donc ça va.
Bon, on ne peut pas passer à côté de la collaboration avec
Laurent Voulzy.
Rappelez-nous votre première rencontre????.
Le 23 novembre 2002 sur le plateau de la Star Ac?.
On fait « My song of you » ensemble.
Après la chanson, il me glisse dans l?oreille :
« Que tu gagnes ou non, ça serait bien qu?on se revoie »
On s?est revus.
Il y avait une chanson de lui sur mon premier disque,
mais cela avait été très compliqué, parce que je devais
mon premier album dans l?urgence, dans la foulée de la fin de
la Star Ac?.
Cette fois-ci, on avait plus de temps.
Laurent a donc écrit plusieurs chansons et réalisé mon second
album.
On le dit perfectionniste à l?excès.
L?avez-vous constaté ?
C?est un artisan, il travaille comme un orfèvre, jusqu?à ce que la
chanson soit la plus belle possible.
Très exigeant.
Je crois être de la même race.
J?ai moi-même beaucoup aimé prendre le temps pour travailler
mes textes et sur la musique.
Et j?en arrive à la conclusion que rien ne remplace le temps pour
arriver à un bon résultat.
D?après le titre de la première chanson (« Nolwenn Ohwo ! ») voici
donc du Nolwenn 100% autobiographique.
Très osé, non ?
Laurent m?a toujours dit adorer mon prénom, il a insisté pour qu?on
écrive une chanson liée à mon prénom.
Vous dite là-dedans que vous ne prenez pas pour une reine .
Normal quand on s?appelle Nolwenn Leroy ?
Par le passé, j?ai pu apparaître comme une fille très sombre, avec une image
proche d?une tragédienne.
Notamment dans « Cassé », où on dirait que j?ai vécu une vie sentimentale
de plusieurs décennies.
Or je n?ai encore que 23 ans !
Laurent a en quelque sorte fait ressortir mon côté lumineux qui correspond
mieux à une fille de mon âge.
Dans cette chanson, vous parlez de votre « académie ».
Pourquoi ?
Pas pour faire table rase du passé, non.
Disons que plus le temps passe, plus la Star Ac? s?estompe dans les
mémoires.
J?en parle avec humour.
Je suis fière d?avoir mené ce parcours.
Mais, aujourd?hui, j?ai le sentiment d?être redevenue comme avant le
château.
Dans le tourbillon qu?est cette émission.
J?ai fait partie d?un groupe en oubliant un peu qui je suis.
Parlons des thèmes de votre disque.
Il y a d?abord l?amour qui guérit de tous les maux?
L?amour reste un paradoxe.
J?ai le rêve des filles, celui du prince charmant.
Mais je rêve aussi de liberté, de voyages, d?être indépendante?
Autre thème, l?envol ?
Une affirmation de ce que je suis, quoi.
Dans « Histoire naturelle », vous vous qualifiez à la fois d?espèce en voie
d?apparition et en voie de disparition. C?est quoi ça ?
Un truc que j?ai pu ressentir ces 3 dernières années.
En fait, les gens comme moi, qui sortent de la Star Ac?, il n?y quasi pas
de précédent à notre histoire artistique.
Seul le temps dira ce que nous valons.
Avec votre disque, vous voulez vous inscrire dans un registre de qualité
à la Française. C?est cela ?
Je n?ai jamais vu les choses autrement.
Je travaille toujours de façon conceptuelle.
Quand j?ai écrit « Histoires naturelles », je voyais déjà le titre de l?album,
la couleur des chansons?.Même instrumentalement, je veux m?investir.
En plus du violon et du piano, je joue également de la flûte irlandaise
sur cet album.
Il n?y a rien de plus jouissif que de s?accompagner lorsqu?on chante.
Il y a aussi dans vos chansons un côté magique. Fée ou Sorcière ?
C?est en tout cas mon univers, celui que je dois imposer.
Un aspect qui vient de l?enfance, une fascination pour les contes et légendes
du Roi Arthur.
Ce qui se retrouve aussi dans l?imagerie dont vous vous entourez.
Pourquoi posez-vous avec les paons sur la pochette ?
Les photos ont été faites dans un magasin de la rive gauche à Paris,
chez Deyrolle, un magasin d?animaux empaillés.
J?avais visité la boutique et j?avais été fascinée.
J?ai emmené le photographe la-bas.
Il a réussi à retranscrire ce que j?avais vu dans ma tête, un univers
que ne renieraient ni Kate Busch, ni Tori Amos.
SOURCE : Journal LA MEUSE (Liège ? Belgique) le 03 décembre 2005