article dans Sud Ouest
La chanteuse sera sur la grande scène du comice le samedi 1er septembre. Rencontre avec une artiste comblée et étonnante, qui revient sur sa carrière.
Révélée au public en 2002 en remportant la deuxième saison du télécrochet Star academy sur TF1, Nolween Leroy aurait pu être un produit marketing bien formaté. Mais, la Bretonne a du caractère et un talent d’auteure-compositrice-interprète qui sait associer ses racines celtiques à de la pop et des engagements. Un univers bien à elle qui lui a permis de conquérir un public fidèle et d’être bien présente dans le paysage musical français. En juillet dernier, au cœur de la tournée Gemme tour, du nom de son dernier album, elle s’est confiée.
« Sud Ouest » Comment se passe ce Gemme tour ?
Nolwenn Leroy C’est beaucoup de fatigue, mais en même temps, c’est toujours génial de partir à la rencontre du public. Et puis, on voyage en famille, notamment avec mon fils, Marin (âgé d’un an, NDLR). C’est deux fois plus de plaisir de l’avoir à mes côtés.
Vous avez posté une photo de votre fils sur Instagram pour son premier anniversaire. C’était seulement la première, une discrétion voulue ?
Je suis une taiseuse, c’est comme ça. Je ne parle pas beaucoup de moi. Ça doit être mon côté breton. Les réseaux sociaux, par exemple, ne sont pas quelque chose de naturel pour moi. Cette photo pour le premier anniversaire de Marin était une façon de remercier les gens des gentils messages que j’avais reçus après sa naissance, comme un clin d’œil.
Justement, n’est-ce pas compliqué de concilier un métier public et une vie de famille discrète ?
Je mène une vie tout à fait normale. J’ai la chance de pouvoir faire un métier qui me passionne et mener ma vie de femme. Je n’ai pas l’impression d’avoir plus de problèmes ou faire plus de sacrifices que les autres femmes, même si ça demande une grosse organisation. Chacun fait juste du mieux qu’il peut.
Vous avez été révélée par la « Star Academy », quels souvenirs en conservez-vous ?
Que de bonnes choses. À cette époque je venais de la province, je n’étais absolument pas dans le milieu. C’est extraordinaire d’avoir été élue par le public, de devenir tout d’un coup une artiste populaire. Cela m’a, également, permis de rencontrer d’autres artistes. La « Star Academy » était vraiment un bon programme de divertissement.
Et cela a-t-il été facile de se détacher de cette étiquette Star’Ac ?
L’émission a été un tremplin pour moi, tant mieux. Après, j’ai la chance d’écrire mes propres chansons et d’avoir été vite très bien entouré. Quelqu’un comme Laurent Voulzy m’a beaucoup aidé sur le deuxième album, pour construire quelque chose de plus personnel, ce que je voulais faire depuis le début. J’ai ainsi pu rapidement exister comme auteure-compositrice et pas comme simple interprète.
Vous avez rapidement connu le succès, comment avez-vous géré cela? Encore une fois, j’ai pu m’entourer des bonnes personnes qui ont été de bons conseils et m’ont accompagné sur mon chemin artistique. Mais, c’était, à la fois grisant et angoissant. Le premier album a très bien marché, mais très vite j’ai pu garder la main sur les projets, conserver une liberté de décision, avoir une vraie liberté artistique sans avoir à rendre de compte à personne.
Cette liberté vous a amené à sortir, en 2010, l’album « Bretonne », reprises de morceaux bretons et celtiques. Pourquoi ce choix ?
Cette musique celtique fait partie de mon identité, de mon ADN. C’était l’occasion de montrer qu’elle est bien plus large que ce que l’on peut croire, de Miossec à Jean-Michel Caradec, que c’est une musique réellement populaire et un moyen de faire redécouvrir des chansons.
L’album a connu un immense succès. Mais n’était-ce pas, au départ, un projet « casse-gueule », sur lequel vous saviez que vous seriez attendue au tournant ?
Mais Alan Stivell, par exemple, m’a soutenu dans ce projet, c’était aussi important. J’ai été très heureuse du succès de l’album mais il n’y avait chez moi aucun calcul marketing. Il y a des chansons qui n’appartiennent à personne. Par exemple, d’autres ont chanté « La Jument de Michao » avant Tri Yann. Après, que le public s’en soit emparé est formidable, c’était pour moi un projet de cœur et nostalgique.
Après « Ô filles de l’eau », album encore très folk celtique, vous êtes revenu, avec « Gemme », à quelque chose de très différent.
Sur cet album, j’ai essayé de retrouver ce que j’avais pu produire de meilleur sur les précédents, de ce que j’ai pu faire depuis quinze ans. C’est un peu plus pop, mais il y a aussi du folk, ce sont vraiment les deux points d’équilibre.
Vous êtes une chanteuse populaire, au sens noble du terme. Quel est votre ressenti ?
Je suis très contente de continuer à rencontrer le public depuis quinze ans, le fait de l’entendre reprendre me chansons me rend très heureuse. J’ai la chance de pouvoir être allée jusqu’au bout de mes idées, mes envies. Bien sûr, il y a eu des hauts et des bas, mais avoir un public fidèle est la plus belle des récompenses.
On vous connaît également pour vos engagements. Là aussi, c’est important pour vous ?
Je soutiens la Fondation Abbé-Pierre depuis treize ans (elle en est la marraine, NDLR). Il y a beaucoup à faire pour le logement en France. C’est intolérable que des gens n’aient pas de toit. Je soutiens aussi les Restos du cœur, les deux engagements se rejoignent, on ne peut pas s’habituer à cela. Il faut se mobiliser, une certaine colère ne doit pas faiblir.
Nolwenn Leroy chantera le samedi 1er septembre, à 18 heures, sur la grande scène de la foire expo de Barbezieux. Les autres spectacles : le vendredi, Sheila ; le dimanche, Collectif Métissé. Entrée à la foire et spectacle : 6 euros (sans réservation). Forfait deux jours, 10 euros. Forfait trois jours, 16 euros
https://www.sudouest.fr/2018/08/20/nolwenn-leroy-au-bout-de-ses-envies-5322072-1179.php