Bonjour à tous! 
En prévision du retour de l’hiver et des grands froids, la Fondation Abbé Pierre rappelle, par le biais de sa nouvelle campagne de sensibilisation au mal-logement « On attend quoi ? » (lancée le 19 septembre dernier et hautement relayée par Nolwenn, la marraine, sur les réseaux sociaux. Merci à elle pour son engagement sans faille !), que 3,2 millions de personnes attendent toujours, en France, de pouvoir se loger et vivre en toute dignité.
Afin de se rendre compte de cette triste réalité de terrain, le photographe Sébastien Godefroy, ancien d’Emmaüs et de l’Armée du Salut, est allé à la rencontre d’hommes, de femmes et d’enfants affrontant au quotidien des conditions terribles d’insalubrité, d’humidité, dans des immeubles souvent trop étroits, dépourvus d’eau courante, de chauffage ou d’électricité. Pour d’autres, encore moins chanceux, la rue reste la seule alternative. Les images qu’il a ramenées parlent d’elles-mêmes et ont fait l’objet d’une exposition récente à l’Hôtel de Ville de Paris.
Face à l’inertie des gouvernements, l’appel de l’Abbé Pierre, père capucin (1912- 2007), sur les ondes de Radio Luxembourg le 1er février 1954 résonne toujours aussi fort, bien malheureusement d’ailleurs.
Directement après cette intervention médiatique, pourtant, les forces vives, bénévoles, se mobilisent autour de son projet humanitaire. Les dons qui affluent, dépassant les 500 millions de francs français de l’époque (Charlie Chaplin, l’ancien « clochard » Charlot des années’20, en avait versé 2, tout de même…) permettent la création de l’Association Emmaüs (la Fondation du même nom existait déjà depuis 1949), regroupant les différentes communautés déjà établies et les structurant davantage pour organiser les aides (notamment la collecte de vivres, de vêtements chauds, de couverture, la distribution de repas,…)
Des cités dites d’urgence voient aussi le jour un peu partout dans le pays. Certaines d’entre elles prennent le nom de HLM, ou Habitations à Loyer Modéré. Ces tours sont parfois érigées par d’anciens sans-logis eux-mêmes et la dynamique engendrée suscite un regain de reconnaissance vis-à-vis de ces derniers, qui, sans doute pour la première fois, peuvent faire entendre leurs droits. La loi interdisant d’expulser des locataires en période hivernale en découle notamment. Mais malgré ces avancées sociales (et ce depuis la Révolution industrielle de la seconde moitié du XIXème siècle), force est de constater que beaucoup de choses restent en chantier ci et là…
Actuellement, la Fondation, qui compte une délégation générale à Paris et neuf agences régionales réparties sur l’ensemble du territoire français, œuvre à améliorer les conditions et capacités de logement de personnes en situation de grande précarité. Ses actions majeures sont, en vrac : la construction, la rénovation ou la réhabilitation d’immeubles, l’accueil et l’accompagnement vers des structures adaptées (centres d’hébergement…), la sensibilisation au problème du mal-logement, l’interpellation politique, etc. Plus de 900 projets sont ainsi financés chaque année.
Depuis trente ans environ, beaucoup d’initiatives similaires, publiques ou privées, se développent en France et ailleurs: Caritas, Habitat et Humanisme, Fondation Roi Baudouin… pour ne citer que ces exemples. Emmaüs International représente à lui seul 350 antennes actives dans 37 pays différents.
Les moyens humains, souvent bénévoles, et bien entendu financiers (dons, legs..) sont d’une importance capitale pour permettre à ces associations de mener à bien leurs missions. Il est également nécessaire de garder en mémoire qu’autour de nous et à notre époque dite moderne, des personnes continuent à vivre l’enfer au quotidien, dépourvues du minimum vital : un toit, une famille et des soins de santé adaptés. Certaines, moins résistantes aux rudesses de l’hiver et malgré les aides spécifiques mises en place, trouvent parfois la mort sous un pont ou sur un trottoir, dans l’indifférence (presque) générale. C’est, à mon sens, inacceptable. Ne les oublions pas et agissons pour elles.
« Le Monde change chaque fois que quelqu’un partage » disait très justement l’Abbé Pierre.
PS :
- Le dessin est ancien ; mes convictions, elles, restent intactes.
http://www.nolwenn-online.com/forumnol/upload/1476866129.pdf[img]
Je suis toujours sidéré de voir le nombre d’immeubles inoccupés alors que la demande de logement est sans cesse croissante. Et que dire de ces constructions récentes, inachevées et laissées à l’abandon faute d’argent, comme celle qui trône à quelques kilomètres à peine de chez moi et qui, rénovée, pourrait accueillir plusieurs familles ?
- Le 22 janvier prochain, on commémorera déjà le dixième anniversaire du décès d’Henri Grouès, alias L’Abbé Pierre, survenu à l’Hôpital militaire du Val-de-Grâce, des suites de complications pulmonaires. Avant son « départ pour les grandes vacances », comme il le disait lui-même, il avait pu rencontrer Nolwenn et l’entretenir de ses préoccupations. Ce jour-là, déterminant dans sa vie et dans sa carrière de chanteuse, elle lui a fait une promesse : celle de ne jamais lâcher les rênes de son grand projet social. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle a tenu parole ! 
Bonne fin de semaine. 
Tu restes dans nos coeurs
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