En 2014
INFO LE FIGARO - Le groupe Lagardère, qui possède déjà la totalité des parts des Folies Bergères et 20% du capital du Zénith de Paris, étend son empire sur les salles de spectacle à Paris.
Le groupe Lagardère étend son empire sur les salles de spectacle à Paris. Il vient de racheter le Casino de Paris, la célèbre salle de spectacle de la rue de Clichy.
Dernier music-hall encore indépendant, le Casino de Paris appartenait à Jean Marc Faure, un promoteur immobilier. Dans ce bâtiment art déco, les plus grands artistes français se sont produits comme Joséphine Baker, Mistinguett dans les années trente, Maurice Chevalier pendant l'Occupation, Line Renaud, Zizi Jeanmaire dans la revue de Roland Petit, Jacques Higelin, Bernard Lavilliers.
«C'est une salle mythique qui attire les artistes. Mais surtout, c'est l'une des très rares salles parisiennes avec une capacité de 1500 places, la meilleure configuration possible. Le Casino de Paris est très recherché par les producteurs de spectacle et fait 300 dates par an, là où le Zénith de Paris en fait 150» explique Jérôme Langlet, le directeur général de Lagardère Unlimited Live Entertainement.
Cette petite division se développe vite. En 2011, le groupe rachetait Les Folies Bergères (autre salle de 1500 places), avec l'aide de Jean-Marc Dumontet, producteur et gérant de salles comme Bobino, le Théâtre Antoine ou encore le Point Virgule.
Après deux années de collaboration, Lagardère a racheté la totalité des parts des Folies Bergères. Dans ce lieu, le groupe a produit des comédies musicales à succès: Salut les Copains et Disco qui on attiré 250.000 spectateurs chacune. Lagardère possède aussi 20% du capital du Zénith de Paris et vient de remporter l'appel d'offres pour la future salle ultramoderne de Bordeaux qui verra le jour en 2016. «Nous allons aussi participer à l'appel d'offres pour la salle Pleyel à Paris», confie Jérôme Langlet. Par ailleurs, Lagardère Live Entertainement a étendu le champs de ses productions avec la tournée de Florent Pagny et celle de Grégoire.
Un modèle intégré
Ce modèle intégré qui mêle production de spectacles et gestion de salles a démontré sa pertinence. Si le succès est au rendez-vous, l'investisseur gagne sur les deux tableaux. Si le spectacle marche moins bien, la salle est toujours très demandée par d'autres. «Car le marché du spectacle a augmenté de 84% en 9 ans quand la capacité d'accueil des salles n'a cru que de 10%. Le pouvoir est donc aujourd'hui entre les mains des gérants de salles», explique Jérôme Langlet.
L'homme d'affaires Marc Ladreit de Lacharrière développe aussi ce modèle. Son groupe de média possède à la fois des parts dans les sociétés de Gilbert Coullier, Charles Bensmaine, Michel Lumbroso qui assurent les tournées d'une centaine d'artistes dont Johnny ainsi qu'une trentaine de salles Zénith à travers la France.
Le métier des salles de spectacles se structure donc autour de grands groupes qui disposent du savoir-faire de gestion et d'une grande capacité financière.