La balade irlandaise d'Albert Niland
Jusqu'à fin août, plusieurs artistes animent les rues de Saint-Malo. Nous avons rencontré l'un d'eux l'Irlandais Albert Niland, auteur, compositeur et interprète.
Une guitare, un micro, un ampli. Le matériel est sommaire et la présence discrète. Mais à peine la voix chaude d'Albert Niland commence-t-elle à résonner dans les remparts, que la foule s'est déjà massée autour de lui. Jusqu'à une centaine de personnes parfois.
Albert Niland est l'un des musiciens de rue accueillis par la ville durant l'été. Arrivé fin juillet de son Irlande natale, il est présent à Saint-Malo jusqu'à la fin du mois d'août. « C'est toujours un peu difficile de se lancer au début. Mais jouer dans la rue est de loin ce que je préfère ».
Une faveur qu'il ne fait qu'à Saint-Malo. « Il y a trois ans, je suis arrivé sans connaître personne. J'ai rencontré un peintre cancalais sur la place Chateaubriand. Il a aimé ma musique et m'a encouragé à rester pour jouer dans les rues. Il m'a emmené à la mairie et j'ai eu l'autorisation de rester ».
Depuis, chaque été, il réserve une chambre d'hôtel intra-muros et passe l'ensemble de ses journées à chanter dans la rue. « J'adore jouer ici. Pour moi, c'est des vacances. Il y a une atmosphère particulière dans les murs, ça me fait penser à l'Irlande ».
A l'écouter, on a pourtant du mal à comprendre comment cet auteur-compositeur-interprète talentueux n'a pas encore trouvé un public plus large que celui des rues ou des salles intimistes.
« En Irlande, j'ai été diffusé en radio pendant quatre ans en 2000 mais je n'ai pas beaucoup apprécié en fait. A la radio, on impose aux gens ce qu'ils écoutent. Ici, ils viennent et restent s'ils le souhaitent. Ils décident, comme pour un concert en salle, et j'aime cette idée ».
« Je mangeais, buvais et rêvais musique »
Quand il ne joue pas à Saint-Malo, Albert Niland donne des concerts en France, en Belgique, en Hollande et en Irlande. A 36 ans, il a déjà 24 ans de guitare derrière lui. « Petit, je faisais semblant avec une raquette de tennis. La musique a toujours été toute ma vie : je mangeais, buvais et rêvais musique. Au grand dam de mon père, agriculteur à Galway, qui a essayé de me persuader que ce n'était pas une bonne idée de vouloir en vivre ».
Aujourd'hui, Albert Niland vit de ses concerts et de la vente de ses albums (cinq au total, dont un de reprises). Le dernier contient six chansons travaillées avec Guy-Noël Le Corre, ingénieur du son basé à Saint-Malo. « Il est venu me parler un jour où je jouais dans la rue. On a discuté et fait connaissance. C'est le meilleur ingénieur du son que j'ai jamais rencontré ». Depuis, le Malouin soutient le travail de l'Irlandais, qui travaille déjà sur son sixième album dans lequel il pourrait y avoir une chanson en français. La première de son répertoire.
Stéphanie BAZYLAK.
Pratique. Dates de concerts et vente d'albums sur le site internet www.albertniland.com
Ouest-France