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Femme Actuelle a rencontré Nolwenn Leroy à l'occasion de la sortie de son nouvel album La Cavale (Universal). Une merveille dans les bacs le 12 novembre 2021.
Nolwenn Leroy est partout en cette rentrée. Le 29 octobre 2021 signera ses débuts officiels en tant que comédienne, à l’occasion de la diffusion d'un épisode de Capitaine Marleau, sur France 2. Et deux semaines plus tard, le 12 novembre 2021 paraîtra La Cavale, son nouvel album signé Benjamin Biolay. C'est à l'occasion de sa sortie que nous l'avons rencontrée. La chanteuse ose des rythmes et des mots nouveaux. Conversation à bâtons rompus avec une des plus belles voix de la chanson française.
Femme Actuelle : Vous avez confié tout votre album à Benjamin Biolay. Vous le connaissez depuis longtemps?
Nolwenn Leroy : On s'était souvent croisés, aux Victoires de la Musique par exemple. Mais on ne se voyait pas régulièrement. L'idée d'un album a germé ces deux dernières années. Entre deux confinements, je l'ai rappelé pour lui demander si c'était toujours d'actualité, il a dit oui, et c'était parti. Il n'y a pas de hasard, c'est un alignement de planètes. Je suis arrivée à un point où je pouvais m'abandonner à quelqu'un, et laisser de côté mes insécurités.
Dans le travail créatif de Biolay, les choses viennent plutôt de la tête, de sa grande culture musicale ou du cœur ?
N.L. : Ce que je peux dire, c'est que ça va tellement vite dans sa tête ! Il avance, il trouve très vite une idée. Si ça ne marche pas, il s'en rend compte aussitôt et trouve autre chose. Pour quelqu'un comme moi, c'est très rassurant, on se dit "Il sait".
C'est votre cheval sur la couverture ?
N.L.: Non, mais il lui ressemble beaucoup. J'ai souvent eu des animaux sur mes pochettes, c'est une sorte de tradition. Pour moi, le cheval représente la liberté, l'urgence d'oser, d'y aller. Après vingt ans de travail, j'ai enfin la sensation de ne plus avoir besoin de me justifier d'être là.
Vous étiez vraiment en proie à un tel doute, malgré votre parcours ?
N.L. : Mais oui ! Que ce soit du côté de mes racines celtes ou de l'Auvergne, chez moi on est des taiseux. Je ne suis pas quelqu'un qui ose facilement, j'ai parfois du mal à faire un pas vers les autres. Mais je me nourris de la confiance qu'ils peuvent mettre en moi.
La maternité a t-elle changé votre vision du monde et de la musique ?
N.L. : Elle m'oblige à m'organiser différemment. Je n'ai pas de nounou et m'occupe tout le temps de Marin. Il adore lire, et moi j'adore ce moment où il va choisir un livre dans la bibliothèque pour qu'on le lise ensemble. Je me revois à son âge… On m'avait offert une collection de recueils de légendes du monde entier, j'adorais ça - et encore aujourd'hui d'ailleurs.
Dans Occident, vous abordez le thème du mal-logement…
N.L. : Oui, à ma demande Benjamin a écrit ce texte qui sort un peu de son registre habituel. Il n'était pas évident de trouver le ton juste. Je suis depuis longtemps en contact avec la Fondation Abbé Pierre. Résoudre le mal logement devrait être une grande cause nationale, car de ce problème, tellement d'autres découlent ! Je crois que ça me touche particulièrement, car j'ai connu dans mon enfance un moment de rupture familiale qui m'a fait frôler ce danger. Ma mère et moi avons eu la chance de pouvoir aller vivre chez ma grand-mère. Mais j'ai vu à quel point les choses peuvent basculer plus vite qu'on ne pense.
Qu'est-ce qui tourne dans vos écouteurs ? Toujours Tori Amos ?
N.L. : Ah oui, quand elle passe à Paris, c'est la grand messe. J'aime aussi Ane Brun, London Grammar, Sufjan Stevens, et Florence and the Machine, avec ses côtés très rock, avec en même temps des airs pré-raphaëlites. Le premier concert où je suis retournée, c'était Sting au Panthéon. Il a l'air de tellement dominer sa prestation, sans effort apparent, c'est une leçon permanente.
Et votre nouvelle vie d'actrice, alors ?
N.L. : Tout est une question de moment. J'étais prête à oser l'expérience. Et je n'ai pas regretté. Corinne Masiero et Josée Dayan ont été adorables, à l'écoute, bienveillantes. À tel point que j'ai envie de recommencer ! Ça n'a tellement rien à voir avec ce que l'on doit donner dans la chanson. Ça me donne des émotions complètement nouvelles. Mais j'ai reçu un lien pour regarder le résultat final, et je n'ai pas encore cliqué. Je n'ai pas envie de me regarder. J'attends d'être rassurée par des gens de mon entourage
"La Cavale" (Universal).
Propos recueillis par Pierre Fageolle.u