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Nolwenn Leroy exalte le Zénith de Paris
Le 19 décembre 2011 à 14:00
Samedi soir, Nolwenn Leroy a donné un show exceptionnel devant plus de 6 000 personnes au Zénith de Paris
Après avoir vendu plus de 800 000 exemplaires de son album Bretonne, Nolwenn Leroy attendait avec impatience son Zénith de Paris. Et devant plus de 6 000 personnes, l’artiste a livré une de ses plus belles prestations scéniques, entre force et fragilité, émotion et dynamisme.
Le spectacle s’ouvre sur des bruits de vagues venant mourir sur les rochers de Bretagne, entre vents et magie venus d’ailleurs. Derrière un immense rideau transparent séparant la scène du public, Nolwenn Leroy se prépare à entonner les premières notes de Mna Na Heireann, chanson irlandaise de l’album Bretonne. Silencieux, le Zénith retient son souffle et se laisse envoûter par la voix de la chanteuse, dont le talent n’est plus à prouver. Concentrée, aérienne, Nolwenn installe son univers si particulier. Toujours dissimulée derrière ce voilage mystérieux, elle ne se dévoile pas encore aux yeux du public, comme surnaturelle… Tout à coup, comme pour casser le « mythe » de la chanteuse inaccessible et froide que certains décrivaient autrefois, Nolwenn apparaît dans un Dirty Old Town du tonnerre. Les lumières illuminent la scène, Nolwenn se met à danser, le Zénith se laisse embarquer dans un tout autre registre. C’est parti pour plus de 2h de show.
Une première partie toute en nuances
« Ce soir, Paris sera Bretonne ! », s’exclame Nolwenn, prête à enflammer la foule. Whiskey in The jar embarque le public dans une ambiance de pub Irlandais, très loin de Paris… Puis Rentrer en Bretagne, avec Nolwenn au violon, donne un aperçu du talent complet de la chanteuse, qui est aussi une musicienne remarquable. Amazing Grace plonge le Zénith dans un nouveau moment d’émotion, tandis que la voix de Nolwenn surprend par sa clarté et son aisance, passant du grave à l’aigu avec une facilité étonnante. Elle n’a également aucun mal à passer de l’Anglais au Français, et du Gaélique au Breton en toute décontraction. Brest sera chanté sans Miossec, malade, mais avec une intensité sans pareille. Puis Le Rêve des filles, issu de l’album Histoires Naturelles, donnera la part belle au « flutio » de Nolwenn, qui ne manque pas de bluffer le public. Sur Ma Bretagne quand elle pleut, les musiciens rejoignent Nolwenn qui s’amuse aux percussions. La belle reprend son violon pour une « gigue » qui nous rappelle la scène mythique de Jack et Rose dansant dans une salle de 3eme classe du Titanic ! Le public est conquis. On passe de moments d’émotion pure à des instants festifs sans voir le temps passer. Nolwenn enchante une fois encore le public sur Siuil a Ruin et Karantez Vro, qui prennent une autre ampleur en live. To France sert de belle transition à la suite des festivités. Un « pont » symbolique entre l’Angleterre et la France, mais également entre la douceur et l’énergie ! Après ces instants de grâce, le Bagad de Lann-Bihoué démarre, dans une ambiance survoltée, qui ne quittera plus les murs du Zénith.
Puissance et énergie habitent la 2eme partie
Nolwenn s’éclipse sur les dernières notes du Bagad, puis revient, pour la deuxième partie du spectacle, dans une robe aux dégradés de bleus, brillante et élégante, assortie à ses yeux et ses talons hauts. Alan Stivell la suit de près, et ils chantent, ensemble, la Suite sud Armoricaine. Puis Nolwenn ne fait qu’un avec le public sur Tri Martolod et Nolwenn Ohwo, repris par le public nostalgique. Moonlight Shadow est visiblement le nouveau tube de Nolwenn. Ce premier single de la réédition de Bretonne fait carton plein avant l’’incroyable reprise de Sunday Bloody Sunday, qui plonge la salle dans une atmosphère guerrière, parée de lumières rouge sang. Quelques minutes de douceur accompagneront le seul titre original de l’album écrit par Miossec : Je ne serai jamais ta Parisienne. Puis le public repart dans les contrées celtiques avec le sautillant Dans les prisons de Nantes, et l’indémodable Jument de Michao. Pieds nus, enveloppée dans un drapeau lancé par une fan, Nolwenn tourne et virevolte sans jamais s’essouffler, avec une énergie que peu de gens lui connaissent… et découvrent avec plaisir. Dernier hommage à la Bretagne qui l’a vu naître, et l’a portée plus haut qu’elle ne l’aurait jamais imaginé, avec l’hymne breton, le Bro Gozh Va Zadoù, accompagnée d’Alan Stivell, toujours dans la réserve, mais visiblement ému de savourer ce nouvel engouement du public pour la musique celtique. A capella, les deux artistes font vibrer la salle une dernière fois.
Les musiciens mènent la danse
Côté musiciens, Nolwenn Leroy s’entoure d’une équipe de musiciens particulièrement excellente, et le mot est faible. Frédéric Renaudin assure aux claviers, à l’accordéon, au Mélodica, à la flûte, au Wavedrum et aux choeurs. Laurent Faucheux donne tout à la batterie, aux percussions et aux choeurs. Michel-Yves Kochmann gère les Guitares, le bouzouki irlandais, et les choeurs, et Laurent Cokelaere magnifie la basse, mais également les percussions et les chœurs. Kevin Camus excelle côté uileann pipe et whistles, et enfin le « druide » Robert Le Gall fait des merveilles au violon, à la guitare, à la mandoline, à la mandole, et aux chœurs. Une équipe bien ficelée qui fait des miracles sur scène, entourant l’artiste d’une aura à la fois protectrice et professionnelle jusqu’au bout des instruments. On notera les performances bluffantes de l’équipe du navire Bretonne sur Sunday Bloody Sunday et la Suite sud Armoricaine endiablée.
En larmes, Nolwenn Leroy salue avec ses musiciens, puis reste seule, quelques instants, pour remercier le public du regard. Un regard qui en dit long sur l’émotion ressentie tout au long de ce spectacle qui marque le dernier de 2011, et le premier d’une longue série en 2012, s’achevant par trois Olympia les 13, 14 et 15 décembre prochains.
Lauren Clerc
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