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Nolwenn Leroy, 27ans, et un troisième album, loin des clichés qui ont pu coller à la peau de la gagnante de la Star Ac’ 2002. Un CD au charme félin.
Nolwenn au pays des merveilles
Patricia Gnasso - le 14 décembre 2009, 20h32
Le Matin
Elle fait penser à une sylphide, teint de nacre, cheveux sombres et regard limpide. On croit pouvoir la toucher, l’attraper et la fée s’échappe. Insaisissable – c’est d’ailleurs le titre d’une de ses nouvelles chansons – elle se fond, à sa guise, dans le paysage. Dans l’étrange, rien ne dérange Nolwenn Leroy, qui, enfant, avait une prédilection pour les contes et les légendes. Depuis quelque temps, elle a un nouveau compagnon qui ne dépare pas son imaginaire. C’est le chat Cheshire, celui d’«Alice au pays des merveilles», de Lewis Carroll, matou matois, philosophe paradoxal, souriant et grimacier. Après «Nolwenn» en 2003, sorti un an après sa victoire à la «Star Ac’», et «Histoires naturelles» en 2005, la chanteuse de 27 ans, désormais auteure et compositrice, revient avec «Le Cheshire cat et moi». Un album feutré et sophistiqué, onirique et mélancolique, léger et acoustique, dont elle a écrit la majorité des textes. Elle en a confié la réalisation à Teitur, un magicien pop folk scandinave, natif des îles Féroé. Et c’est un peintre, Thomas Jacquet, qui l’a «emballé»: la pochette est à l’image du disque, charmante. Ainsi, tout en douceur, la jeune femme, de passage hier à Genève, se fraie un chemin loin des clichés. Avec une certaine sérénité.
Ce nouvel album, c’est «Nolwenn au pays des merveilles»?
Un peu. Disons que c’est Nolwenn qui a réussi à déjouer tous les méchants plans du chat Cheshire et qui a enfin trouvé son chemin. Plus que le personnage d’Alice, c’est la fascination-répulsion que j’ai toujours éprouvée pour le chat de Lewis Carroll qui m’inspire. Et aussi la folie du monde. On a tous plus ou moins un grain, non?
Vous avez toujours été attirée par la féerie, le fantastique. Vous en faites votre quotidien?
C’est mon petit monde à moi, rassurant, qui sert d’écrin à mes chansons et que j’essaie d’affiner au fil de chaque album. Cette fois, j’ai voulu que la voix soit encore davantage au cœur de la musique. Sans calcul, sans effet. J’ai voulu donner l’impression de murmurer au creux de l’oreille de chacun.
Sans en avoir l’air, vous parlez de vous dans ce disque. C’est votre carte d’identité?
Il est la meilleure manière de me présenter. Il n’y a plus de décalage entre la musique et ce que je suis. Cet album parle pour moi!
D’un côté, vous dites votre fragilité à travers «Mademoiselle de la gamelle» et votre esprit d’indécision via «Faut-il, faut-il pas»? De l’autre, vous chantez «Ici, c’est moi qui commande». Vivez-vous bien ces contradictions?
C’est une vraie dualité. D’où le titre «Le Cheshire cat et moi» ou «Le Cheshire cat est moi»? A savoir cette part d’ombre contre laquelle j’essaie de lutter. Il y a un côté fragile en moi, ce qui ne m’empêche pas de prendre des décisions, d’avoir du caractère. Je me sens souvent tiraillée. Mais on est tous un peu comme ça, n’est-ce pas?
Vous n’avez pas de manager. Vous vous occupez de tout toute seule?
Si on n’a pas un très bon manager, mieux vaut être seule. Et puis j’ai eu une mauvaise expérience. Alors, oui, j’ai plein de casquettes, je fais les choses à mon rythme, tout prend du temps et de l’énergie. Surtout que je ne suis pas la reine de l’organisation ni une
workaholic.
Cet album vous rend sereine?
Oui. Je ne me sens ni stressée ni angoissée. Je n’ai plus à me justifier. J’ai essayé d’être la plus sincère et authentique possible, et cet album est pour moi une évolution naturelle.
http://www.lematin.ch/loisirs/musique-concerts/nolwenn-pays-merveilles-204135
*** Message édité par Gégé le 15/12/2009 10:55 ***
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