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Nolwenn Leroy lève un coin du voile
Musique | Vainqueur de la «Star Academy 2», la Française vient de sortir son troisième album, «Le Cheshire Cat et moi».
© LAURENT GUIRAUD | Nolwenn Leroy. Elle a donné un miniconcert lundi soir à la Fnac Rive.
JEAN-DANIEL SALLIN | 16.12.2009 | 00:00
Elle n’aime pas parler d’elle. Elle se montre même prudente dès qu’on effleure sa vie privée. Jusqu’à se fermer comme une huître lorsqu’on évoque son histoire d’amour avec le tennisman français Arnaud Clément. «Je ne dis plus rien, je joue l’anguille», dit-elle en roulant ses beaux yeux bleus. Nolwenn Leroy a appris très tôt à se protéger. Dès son entrée au château de Dammarie-lès-Lys. Dans cette Star Academy, face aux caméras, elle passait pour une fille «fade et mystérieuse».
«Je ne voulais pas me donner en spectacle, explique-t-elle. Cette expérience m’a permis de comprendre les dangers du système. Ne pas trop se livrer, ne pas pactiser avec le diable…» Depuis neuf ans, Nolwenn Leroy suit cette stratégie à la virgule près, mais elle a trouvé un autre moyen de se dévoiler. Un peu. Sans filtre. En couchant ses émotions sur papier. «L’écriture me permet d’aborder des thèmes qui me font réagir et de dire des choses très personnelles», convient-elle. Lors de sa collaboration avec Laurent Voulzy, pour son deuxième album, Histoires naturelles, la Bretonne avait pris soin de lever un coin du voile sur cette «part d’ombre» – comme elle aime à le dire – qu’elle essaie d’apprivoiser chaque jour.
En invitant le Cheshire Cat – ce chat au large sourire créé par Lewis Carroll dans Alice au Pays des Merveilles – sur ce troisième album, Nolwenn Leroy a ouvert un peu plus sa boîte à secrets. «Depuis toute petite, j’ai un mélange de fascination et de répulsion pour ce personnage», avoue-t-elle. L’animal représente surtout sa lutte pour (re)devenir elle-même. Pour ne pas succomber aux illusions de ce métier. Son premier album, sorti dans la foulée de son triomphe à la Star Academy, était un passage obligé. Désormais, la Française savoure son indépendance. Cette liberté qui lui permet de dessiner son univers à sa guise. «Je travaille sans manager. J’ai eu une mauvaise expérience qui m’a quelque peu refroidie, mais quand on est créatif, autant l’être jusqu’au bout!»
De la couleur musicale de l’album jusqu’à son emballage – merveilleusement réalisé par le peintre Thomas Jacquet, Nolwenn Leroy a tout contrôlé. Avec un certain plaisir. Elle a aussi choisi l’homme qui réaliserait ses rêves en studio: Teitur Larssen. «J’ai fait ma petite cuisine entre les îles Féroé et la Suède, sourit-elle. C’était magique! Et c’est ce qui donne ce côté brut et organique à l’album…» Avec Teitur Larssen, la Bretonne soigne aussi son capital confiance.
En sait-on plus aujourd’hui sur cet «animal étrange et rebelle» – comme elle le chantait dans Histoires naturelles? La demoiselle revendique son signe astrologique (Balance) dans Faut-il, faut-il pas? et évoque sa maladresse chronique dans Mademoiselle de la Gamelle. Elle dévoile aussi cette facette, moins connue d’artiste engagée avec Valse au sommet. Mais Nolwenn reste un être Parfaitement insaisissable. Un titre fort qui lui va comme un gant.
«Le Cheshire Cat et moi», de Nolwenn Leroy. Mercury/Universal. Dans les bacs depuis le 7 décembre.
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Un monde onirique
Après nous avoir promenés dans «un cabinet de curiosités» avec Histoires naturelles, Nolwenn Leroy pousse cette fois les portes d’un monde onirique, «entre Lewis Carroll et Charles Dickens», avec ses contes et ses légendes. «C’est un peu mystérieux, un peu sombre…» La Bretonne se glisse dans le costume d’Alice. Sifflotant et chuchotant sur des airs folks. A la fois malicieuse et charnelle.
«Ce n’est pas une révolution, c’est une évolution!» La fée Nolwenn se défend d’avoir changé de style. Avec cet album 100% acoustique, elle a trouvé le sien. Tout simplement. Dans cette légèreté musicale – que les arrangements du «Viking» Teitur Larssen exacerbent. Dans cette douceur qui sied tant à sa voix. On est à des années-lumière de la sauce aseptisée vendue par la Star Academy. Et, franchement, personne ne s’en plaindra.
http://www.tdg.ch/geneve/culture/nolwenn-leroy-leve-coin-voile-2009-12-15
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