Star Ac...........Oui il y a une vie après !
Plusieurs photos de tous les chanteurs (ses) et dessous celle de Nolwenn
En encadré :
Nolwenn Leroy
Avec intelligence et épaulée par Laurent Voulzy, la chanteuse a su se créer une identité musicale.
Mystérieuse, elle cultive le secret et ça marche : Histoires naturelles, s'est vendu à plus de 500 000 exemplaires !
Dans le sommaire pour agrémenter le sujet il n'y a que la photo de Nol et il est écrit dessous :
Nolwenn Leroy
L'ex-élève du château a su créer son style et rester au top.
Star d'un jour, star pour toujours ou presque......Parmi les anciens élèves du château, seuls quelques-uns ont réussi à percer. Petit inventaire de ces miraculés.
Une révolution.....On a longtemps pensé que la star ac allait créer une révolution dans l'univers du disque en donnant la chance à n'importe qui de percer dans le show-biz.
On c'est bercé d'illusion. Elle a juste servi de tremplin à une petite dizaines d'artistes, et c'est déjà pas mal.
Pour eux, il y a une vie après la star ac. Sur la centaine d'élèves passée sur les bancs du château, la plupart sont retombés dans l'anonymat...... Misère, misère.
Universal n'a jamais caché que, si la star académy est une émission de variétés, c'est surtout le moyen de repérer des artistes.
Ni que le but d'une maison de disques est de vendre le plus possible. Au début, ça a été simple : la téléréalité était une nouveauté pour le public, qui a tout de suite mordu à l'hameçon.
Première star ac : 2 albums collectifs et les disques de Jenifer, Mario Barravéchia et JP Lacoste.
La saison suivante : 3 albums collectifs, et ceux de Nolwenn Leroy, Emma Daumas et Jérémy Chatelain....
Toutes ces galettes se ressemblent et ne sont pas toujours très réussies, mais c'est l'époque où la téléréalité réalise à elle seule 3% de ventes de disques en France.
Pourtant les choses vont changer, et même cruellement. Les responsables du marketing d'Universal vont devoir adapter leurs plans. A cause de qui ? A cause d'Olivia Ruiz et de Magalie Vaé, les deux gros incidents de cette belle mécanique.
La première s'est fait sortir avant la demi-finale de la première star ac. Au château, on lui avait fait enlever ses tee-shirts des Têtes Raides, on avait refusé qu'elle présente au prime des reprises de Noir Désir ou de la chanteuse réaliste d'avant-guerre, Fréhel, parce que ça ne cadrait pas avec l'esthétique de l'émission.
Après avoir fait bien sagement, la tournée en faire-valoir de Jenifer, Olivia Ruiz revient voir Universal : oui, elle veut enregistrer un disque, mais pas du tout dans le genre star ac.
Elle va batailler des mois pour obtenir d'enregistrer un album très personnel, avec des chansons de Juliette, de Néry et d'autres artistes ouvertement anticommerciaux.
A sa sortie, à l'automne 2003, les critiques les plus chics de la presse parisienne saluent la petite "miraculée" La femme chocolat, écrit et enregistré avec Mathias Malzieu de Dionysos ou Christian Olivier des Têtes Raides - très, très, très loin du château- s'est peu à peu installé dans l'univers musical. Résultat, il fait partie des dix meilleurs albums vendus en 2006.
Le deuxième incident ? Magalie Vaé, gagnante de la star ac 2005, plébiscitée par le public alors que, ouvertement, Universal et la direction du château ne croient pas en son potentiel commercial.
Ils n'ont pas tort : à l'écran, cette bonne fille adorable, à la larme facile, est un personnage attendrissant qui fait craquer les Français.
Elle ne chante ni vraiment mieux ni vraiment plus mal que les autres, mais elle est si sympathique, et le jury est si méchant avec elle : on vote pour elle en masse....mais personne n'achète son disque. Chansons banales, production plate : elle vend à peine plus de 40 000 exemplaires de son album, au moment même ou l'ancien vilain petit canard Olivia Ruiz décroche sans mal le disque d'or.
Au delà du cas de Magalie, l'analyse d'Universal est simple : le premier disque de Jenifer s'est vendu à plus de 900 000 exemplaires, celui de Nolwenn Leroy, qui lui succède, en 2002, atteint les 650 000 disques vendus, Elodie Frégé plus de 200 000 exemplaires, Grégory Lemarchal, vainqueur en 2004, ne réussit pas à faire mieux.....
Avant même l'échec commercial de Magalie, on sait que l'étiquette star ac à elle seule ne suffit plus à faire vendre. Et, surtout, que le marché n'est pas extensible à l'infini : il n'y a pas de place pour plus d'une Jenifer.
Déjà, Nolwenn Leroy cherche à s'évader de sa première image en travaillant avec Laurent Voulzy.
Elodie Frégé est "relookée" musicalement par Benjamin Biolay et s'invente un style baby doll, mi-coquin, mi-enfantin.
Michal, lui est transformé en sosie d'Etienne Daho : on lui fait refaire les dents, on lui coupe les cheveux et il sort dans une semaine un nouvel album pop-rock.
Certes, les artistes ont leur mot à dire sur ces changements, mais la maison de disques les pousse à les accepter. Car désormais, chez Universal, l'objectif est clair : il faut créer "des identités musicales" démarquer ses chanteurs les uns des autres, leur inventer un styles.
Autrement dit, ce n'est pas un hazard si vous avez trouvé que les élèves du château affichaient leur personnalité plus que les années précédentes.
Il fallait bien pimenter la 6ème saison, après l'ennui de la 5ème édition. Et quoi de mieux pour cela que de nouvelles couleurs musicales, des impros enfin surprenantes, le sentiment de voir à l'écran de véritables artistes ? " Au niveau des élèves, l'emblème a été Marina, l'ouverture aux auteurs-compositeurs", déclarait Alexia Laroche-Joubert, productrice de l'émission et directrice de la star académy, quelques jours avant la finale.
Marina écrit des chansons, joue de plusieurs instruments, avoue que son modèle est JJ Goldman.
Et la victoire de Cyrill marque peut-être l'ouverture d'une nouvelle ère dans laquelle le choix du public rejoint- comme par hazard- les plans marketing : des identités plus fortes, des personnalités plus corsées.
Ce lauréat n'a pas des goûts très originaux, il est fan de Serge Lama et de Céline Dion ?
En se travestissant en fille, il a montré une liberté, une sensibilité et une absence de complexes qui laissent espérer une belle carrière d'interprète. Noir, la voix très haute, beau gosse mais pas fashion victim, en rupture avec tous les clichés "banlieue" : Cyril n'a rien du vainqueur prévisible.
Mais il n'a rien non plus qui puisse choquer. Universal peut respirer : ce n'est pas encore Olivia Ruiz, mais on peut-être sur que ce n'est pas Magalie Vaé.
Adrien Pierre-Septembre