Merci à Ollive 78 de NL.Com
Chaleureuse, tendre, joyeuse et parfois grave, Nolwenn nous livre à coeur ouvert sa nouvelle vie... ...
Celle d'une jeune femme bien dans sa peau, déterminée dans ses choix musicaux mais surtout heureuse d'offrir à ses fans et ses futurs admirateurs, un album qui lui ressemble.
Nous présentons à Nolwenn notre magazine, qu'elle découvre devant nous et, à l'article consacré à Hugues Aufray, elle s'exclame "Oh ! j'adore Hugues Aufray".
Le ton est donné à notre entretien et notre but atteint : faire côtoyer dans les pages de nos tendres années des chanteuses et des chanteurs qui aiment par dessus tout leur métier, et qui se moquent éperdument de leur différence d'âge.
Nolwenn aime la diversité de son public. Un récent sondage effectué dès la sortie de son nouvel album révèle un équilibre parfait entre les générations : "Cela m'a touchée, j'en suis très contente, et confirme mon ressentiment d'avoir un public âgé de 7 à 77 ans. J'ai eu maintes fois l'occasion de le constater lors de mes concerts."
Nos Tendres et Douces Années : Avez-vous eu durant ces derniers mois passés en studio peur de perdre votre Public ?
Nolwenn : J'ai eu doublement peur effectivement de perdre mon public, car avec ce nouvel album je me suis dégagée d'une étiquette de "chanteuse à voix".
Mes fans sont toujours là aujourd'hui, fidèles malgré ce changement et surtout ils ont compris que j'avais besoin de donner du temps au temps afin de leur offrir un album dont la couleur musicale me ressemble.
Vos craintes sont dissipées aujourd'hui ?
Complètement. Leur jugement est très réconfortant, et je suis très heureuse de constater que les 20/40 ans aiment aussi beaucoup cet album. On ne pouvait rêver mieux.
Votre voix colle parfaitement à l'univers Voulzy, comment avez-vous travaillé avec Laurent sachant qu'il a besoin d'un certain temps pour faire un album ?
Laurent n'est pas un mercenaire, il n'a pas de chansons toutes prêtes, des chansons de fonds de tiroirs comme on dit. Ca n'existe pas chez lui, il travaille comme un artisan, en temps réel.
Il compose à son rythme et relativement rapidement. Ce qui est très long avec Laurent, c'est le temps dont il a besoin pour habiller les mélodies du mieux possible. Mais en même temps c'est du sur-mesure et c'est vraiment très agréable d'apprendre à ses côtés. Je n'en ai pas loupé une miette.
Les deux mots qui représentent le mieux ces mois de travail passés ensemble, c'est ECHANGE et PARTAGE.
Il m'a encouragée à participer davantage à toutes les étapes de l'album.
Ce n'est pas le disque de Laurent Voulzy chanté par moi, mais le succès d'une collaboration de deux artistes, de deux univers qui à un moment donné se rejoignent. C'est une véritable alchimie !
Vous étiez fan de Laurent Voulzy avant de travailler avec lui ?
Complètement. De plus ce qui est très amusant pour moi, c'est d'être passée du statut d'admiratrice et de fan à la chanteuse qui travaille son propre album en collaboration avec un artiste que j'admire depuis longtemps, ça été un moment magique. Durant l'enregistrement de la chanson "Reste encore" on aurait aimé arrêter le temps.
Je suis nostalgique de l'instant présent. Je dis souvent ça, mais c'est vrai. Quand je vis un instant fort, je suis déjà nostalgique de cet instant.
C'est donc pour vous une belle rencontre ?
C'est vraiment la plus belle chose qui pouvait m'arriver à ce moment-là. Je crois vraiment qu'on rencontre les bonnes personnes aux bons moments et que c'est écrit. Et là, je ne pouvais pas rêver mieux.
C'était vraiment ce dont j'avais besoin parce qu'étant interprète, auteur et instrumentiste, malgré tout, je ne compose pas encore et c'est vraiment une frustation pour moi. C'est unique de pouvoir rencontrer quelqu'un qui arrive à saisir et à mettre en musique ce que l'on est, ce que l'on ressent et c'est pour moi une vraie magie.
Vous vous êtes isolés pour construire cet album ? Comme Laurent Voulzy et Alain Souchon le font pour eux-mêmes ?
Oui, plus ou moins. En fait on a passé des mois et des mois dans son studio ou sur les bords de Marne à discuter, à échanger des idées, tout simplement.
On a travaillé petit à petit, on a pris notre temps puis on a eu un départ rapide et fulgurant. Remettre les choses, réécrire dans l'ordre mon histoire à la bonne place. Faire ma petite cuisine dans mon coin mais surtout faire quelque chose qui me ressemble.
Etre bien dans mes baskets pour défendre et présenter plus tard sur scène cet album à mon public.
Le résultat est plutôt réussi, "Histoires Naturelles" cartonne depuis sa sortie, vous devez être moins anxieuse ?
Oui bien sûr, car j'ai été suffisamment anxieuse de me retirer de la scène médiatique, fait qui a été d'ailleurs mal interprété dans certains magazines. Mais je ne regrette absolument pas d'avoir pris ce temps.
Avec Laurent c'est long, mais en même temps quand il sort un disque, il n'y a pas qu'une chanson de bien, mais douzes tubes qui vont rester dans le patrimoine musical français. Que les enfants vont chanter à la maternelle comme Belle-Ile-en-Mer, et ça c'est magique avec Laurent. J'aime travailler la musique comme ça.
Chaque album, c'est un petit bout de vie, c'est associé à beaucoup de choses, et c'est très important pour moi de lier la musique et ce côté humain.
On a lu dans un magazine que vous avez une véritable passion pour votre grand-mère.. Comment vit-elle votre carrière ?
C'est vrai, j'ai une passion pour ma grand-mère, mais aussi pour ma mère et ma petite soeur. La famille c'est une valeur sûre et une notion très importante dans mon parcours. C'est mon équilibre et si aujourd'hui je me sens si bien, je pense justement que j'ai enfin trouvé cet équililbre entre mon métier et ma famille qui est là toujours près de moi à me supporter dans mes choix, qui a un avis objectif sur ce que je suis, sur ce que je fais, qui n'hésite pas à me reprendre dans un milieu où l'on a tendance à dire "Tu es magnifique chérie, tu es formidable". On dit parfois que la famille n'est pas objective, bien au contraire, s'il y a des gens qui sont objectifs, c'est bien eux parce qu'ils me connaissent depuis longtemps et qu'ils m'aiment pour ce que je suis et non pas pour ce que je suis devenue. Ils sont mes plus grands fans.
J'ai toujours été très proche de ma grand-mère comme de mon arrière-grand-mère d'ailleurs. Lorsque mes parents ont divorcé, ma mère, ma petite soeur et moi sommes allées habiter à Saint-Yorre chez mes grands-parents maternels. Je ne devrais pas dire ça et je ne suis pas ravie de cette séparation, mais je pense que je n'aurais pas eu le même parcours si mes parents étaient restés ensemble.
Chez mes grands-parents, j'ai aimé le fait d'avoir grandi dans cette ambiance où toutes les générations étaient présentes. C'est le système africain et je trouve que l'on a perdu cette notion de tribu, surtout dans la société occidentale, en France notamment. Il y a moins le respect des anciens. Dans l'absolu il n'y a plus cette transmission des valeurs et c'est quelque chose qui compte beaucoup pour moi. C'est normal de s'occuper de ses parents, de ceux qu'on aime et il faut en profiter. Profiter de ces moments là, car ils ne vont pas durer éternellement. Ma grand-mère veille à tout, sur mes textes notamment et j'adore. Elle lit le courrier que je reçois et me fait un compte-rendu de ce que mes fans m'écrivent. Ma grand-mère c'est un bonheur, ma force, sincèrement.
Suite......
Tu restes dans nos coeurs
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