Léon PERLEMUTER est décédé le 9 février à l’âge de 81 ans. Ancien chef de service d’endocrinologie diabétologie nutrition au CHU Henri Mondor de 1989 à 2002, il fût un des pionniers du traitement par pompe à insuline et de l’utilisation de l’informatique médicale. Il avait compris l’importance de ce que l’on nomme aujourd’hui le parcours de soin du patient et son service fût au centre d’une association de patients et d’un important réseau de médecins de ville. Il avait su s’entourer d’une équipe paramédicale de très grande qualité développant l’éducation thérapeutique du patient. Au-delà du monde de la diabétologie, pour des générations de médecins, le nom de PERLEMUTER reste attaché à de très nombreux livres, abrégés, cahiers, revues d’enseignement universitaire et post universitaire, publiés aux éditions MASSON. Ces publications, portant sur l’endocrinologie, la diabétologie, mais aussi la médecine générale et la thérapeutique avaient des qualités ressemblant à leur auteur : la clarté didactique, le sens de la formule qu’on mémorise, l’esprit de synthèse et l’illustration abondante par des figures, des schémas, des arbres diagnostiques et des algorithmes thérapeutiques jusqu’aux planches d’anatomie qu’il dessinait lui-même. C’était l’époque où les spécialistes étaient aussi des internistes et où la culture générale se mêlait au savoir médical. Lui-même dessinateur prolifique et peintre de talent, il publia avec le professeur Jean HAZARD « l’Homme hormonal » où ils racontent l’histoire de l’endocrinologie à travers la peinture.
Nous retiendrons de Léon PERLEMUTER sa personnalité joviale, parfois caustique, toujours amicale, sa proximité avec les patients, les soignants et les étudiants. Nous n’oublierons pas son courage extraordinaire et le dévouement de chaque instant de son épouse Lily, lors des épreuves tragiques qu’il a traversées. En effet, cet homme hyperactif, adorant l’échange, maître en communication a été terrassé par un accident vasculaire cérébral qui l’a laissé quadriplégique, dysphonique, incapable de déglutir, totalement dépendant, mais avec une acuité intellectuelle et une énergie vitale intactes. Il continuait à lire et à écrire livres et articles avec l’aide de notre collègue, son fils Gabriel. La force quasi-surhumaine dont il a fait preuve pendant ce long calvaire, nous inspire la plus grande admiration et le plus profond respect. Nous voulons témoigner à son épouse Lily et à ses enfants Gabriel et Jérôme l’expression de nos sentiments attristés et les assurer de notre sympathie.