Inde :
L’œuf cosmique, né des eaux primordiales, couvé à leur surface par l’oiseau Hamsa en Inde, (l’esprit, le souffle divin), se sépare en deux moitiés pour donner naissance au Ciel et à la Terre.
Japon
L’œuf primordial du Shintô se sépare en une moitié légère le Ciel et une moitié dense la Terre
2. l’œuf, premier principe d’organisation
Naissance de l’Homme primordial d’un œuf : Prajâpati en Inde :
Chine
P’an kou, être cosmique
Des héros naissent d’œufs fécondés par le soleil…
Grèce
Dans la mythologie grecque, Léda, fille de Thestios (roi d'Étolie), est l'épouse de Tyndare (roi de Sparte) et la mère de Clytemnestre, d'Hélène et de Castor et Pollux.
Elle fut aimée par Zeus, qui prit la forme d'un cygne pour la séduire. De ses amours avec le dieu, elle conçut deux enfants (Hélène et Pollux), qui naquirent dans un œuf, alors que Clytemnestre et Castor, fils de Tyndare, naquirent dans un autre œuf (selon une autre version, c'est Némésis qui aurait pondu un œuf qui fut ensuite confié à Léda). Les récits varient cependant sur ce point, et les auteurs présentent parfois les Dioscures comme fils de Zeus tous deux, ou bien ne parlent que d'un seul œuf (quand ils en parlent : ce n'est pas le cas d'Homère, et les Grecs d'époque tardive avaient du mal à croire à cette légende ou s'en moquaient).
Les trois principes d’organisation de l’œuf :
Symbole de l’unité triple : Coquille, blanc et jaune.
Analogue à la structure d’une cellule : noyau, cytoplasme, membrane.
Le noyau ou jaune : structure dense, qui structure
Le blanc : apporte la vie
La membrane : apporte la cohésion, délimite, circonscrit….
C'est identique pour la structure de l’univers : la notion de Big Bang (explosion) est peu à peu remplacée par celle d’éclosion. L’univers a la forme d’un œuf…..
3. L’œuf alchimique
Appliqué à l’alchimie, l’œuf symbolise le vase, l’athanor dans lequel s’opère la transmutation de la matière.
Jung donne un excellent résumé des rapports symboliques entre l’œuf et l’œuvre alchimique :
« En alchimie, l’œuf représente le chaos tel que le conçoit l’adepte, la prima materia dans laquelle l’âme du monde est captive. De l’œuf, symbolisé par le vase de cuisson rond, s’envole l’aigle ou le phénix, l’âme libérée, identique, en dernière analyse, à l’Anthropos qui était emprisonné dans l’étreinte de Physis ». Psychologie et alchimie
Le chaos : matière vile, le plomb
Phénix : l’or, l’âme purifiée
Le mystère de la transmutation alchimique, comme passage de la matière à un état supérieur, s’explique par le symbolisme de l’œuf.
L’œuf alchimique reçoit parfois le nom d’œuf philosophique. L’œuvre est désormais sous son signe : les appareils, le déroulement de la cuisson, et le résultat sont des moments, des formes ou des significations de l’œuf symbolique, selon la loi de l’analogie.
Le vase dans lequel s’effectue la cuisson de la matière première porte le nom d’œuf en raison de sa forme et surtout du rôle de matrice qu’il joue. C’est une sorte de petit ballon, parfois en cristal, et dont l’orifice, une fois la matière introduite, doit être soigneusement clos par le sceau d’Hermès.
C’est un modèle réduit de la Création. Après l’incubation, doit sortir la Pierre philosophale, l’Or spirituel, L’Enfant royal ou poussin. Union des principes masculin et féminin.
4. L’œuf et le serpent
Une liaison importante existe entre l’œuf et le serpent.
Parfois l’œuf est engendré par un serpent, le serpent avale ou crache un œuf, le serpetn s’enroule autour de l’œuf.
Le serpent aux sources de la vie, comme l’œuf.
. Energie Kundalini, enroulée comme un serpent
. Symbole de l’ourobouros : le serpent qui se mord la queue, délimitant le cosmos en forme de cercle. Le serpent empêche la désintégration de l’univers, il le contient. Perpétuelle transformation de mort en vie …
. Le serpent gnostique autour de l’œuf
Le serpent (l’éon Ophis chez Valentin) est celui qui ouvre les yeux des hommes, et donc qui
leur permet d’acquérir la connaissance, c’est-à-dire la gnose. Cette allégorie est
fondamentale pour les gnostiques ; c’est un complet revirement dialectique des valeurs, où le Bien devient le Mal, et où le Mal devient le Bien.
5. La symbolique du Zéro
Zéro est un mot dérivé de l’arabe çifa, qui signifie vide.
Il faut attendre le Moyen Age pour que le zéro apparaisse en Occident, transmis par les arabes qui lui donnent son nom, mais déjà les savants de l’Inde le connaissaient déjà au 1er millénaire avant J.C. Il n’existe pas moins de 18 termes sanscrits pour exprimer le concept du zéro, se rapportant généralement à l’atmosphère, à l’immensité de l’espace, au vide ou au ciel. Une des notions du zéro est le bindu, le germe.
Les Mayas connaissaient aussi le Zéro, et l’utilisaient abondamment dans leurs calendriers.
Ils le représentaient par une coquille ou un escargot : régénération cyclique, vie fœtale.
Le Zéro est l’intervalle de la génération. Comme [bold]l’œuf cosmique, il symbolise toutes les potentialités.
Il symbolise aussi l’objet qui, sans valeur par lui-même, mais uniquement par sa position, confère à d’autres de la valeur, le zéro multipliant par 10 les nombres placés à sa gauche.
[/bold]
Figure parfaite par excellence, sans commencement ni fin.
6. L’œuf de la rénovation périodique, l’œuf pascal
La tradition des œufs que l’on s’offre, que l’on colore est universelle. Elle est liée au Nouvel An, ou moments particuliers de passage dans le calendrier.
E[bold]n Perse, en Chine, on s’offre des œufs colorés au Nouvel An.
L’œuf symbolise la résurrection (du Christ) ou le renouveau du Printemps dans les traditions non chrétiennes, le passage (Pesach- pascha- paska, le retour de l’exil en Egypte dans la tradition juive).
Pâques chrétien est aussi lié à la lune de Printemps.
Exemple : l’omelette pascale….
L’œuf symbolise alors le triptyque vie-mort-résurrection ou renaissance.
On trouve parfois des œufs dans des tombes (en Grèce, en Egypte l’œuf est évoqué dans les rites funéraires[/bold] …)
[/bold]
Annexe : Les 4 types de mythes de création selon Mircea Eliade
I - L'ŒUF COSMIQUE
"Il y avait Cela, fait de ténèbres, indistinct, sans caractéristiques, indéfinissable, inconnaissable et comme entièrement assoupi.
Alors apparut le seigneur Svayambhu (l'Autonome), l'Inévolué qui fait évoluer la totalité du Cela, depuis les éléments grossiers. C'est lui qui, déployant son énergie, dissipe les ténèbres.
Lui qui n'est jamais perceptible à ce qui s'arrête au sensible, subtil, inévolué, éternel, fait de tous les éléments, inconcevable, c'est Lui qui, de Lui-même, apparut.
il médita, désireux de créer les créatures de toutes sortes. Au commencement, il ne créa que les eaux, puis, en elles-ci, il émit sa semence.
Et ce devint un œuf d'or, revêtu de l'éclat du (soleil) aux mille rayons ; et, dans cet (oeuf), naquit, de soi-même, Brahmâ, l'ancêtre de tous les mondes.
Parce qu'il a eu les (eaux) pour refuge, on l'appelle Nârâyana (celui dont les eaux sont le refuge) ; et on appelle les eaux humaines (nârâs) car elles sont les enfants de l'Homme (cosmique) (Nara).
Ce qui est la cause inévoluée, durable, dont l'essence est (à la fois) l'Etre et le Non-Etre, voilà l'Homme créé, célébré dans le monde sous le nom de Brahmâ.
Dans cet œuf, le Seigneur a résidé toute une année. Puis de lui-même, par sa propre méditation, il sépara cet œuf en deux. Des deux hémisphères, il fit le ciel et la terre ; au milieu, l'éther, les huit régions cardinales et le séjour éternel des eaux."
"