La folie douce de Nolwenn Chanson française
C'est sans doute LA bonne surprise de cette fin d'année en chanson française. Nolwenn Leroy sort ce lundi son nouvel album intitulé Le Cheshire Cat et Moi. Le quoi ? Le Cheshire (prononcez « tchesheure ») Cat, du nom du chat filou et philosophe popularisé par Lewis Caroll dans Alice au pays des merveilles. Après un premier album studio imposé par la production de la Star Ac (NDLR : elle a gagné l'édition 2002), un deuxième (Histoires naturelles ) entièrement réalisé sous la houlette de Laurent Voulzy, la jeune femme de 27 ans s'est, cette fois, tournée vers Teitur Lassen, artiste réputé des Îles Féroé, pour concocter un album aux sonorités légères et élégantes, nappées de xylophone, vibraphone, cordes (arrangeur de cordes de Björk) et harpe (harpiste de Goldfrap). Un album dont elle a entièrement écrit les textes, et qui déroutera peut-être les fans de la première heure, mais qui marque une belle évolution. Rencontre à Bruxelles, la veille de sa participation au spectacle de Make a Wish, à Forest National.
Marc UYTTERHAEGHE
On peut dire que ce troisième album est votre projet le plus personnel ?
De par mon implication, effectivement... C'est ce qu'on attendait de moi après ce premier album qui faisait partie du package Star Ac et le deuxième auquel j'ai appris à côté de Laurent Voulzy et où j'avais plutôt un rôle de muse.
Quel a été le déclic pour ce 3e album ?
En fait, c'est un album réalisé en famille, avec des personnes qui sont arrivées récemment dans ma vie. On a enregistré en Suède (NDLR : à Malmö), on dînait, on vivait ensemble dans ce studio... Il y a un côté très artisanal, pop folk du nord, mais en même temps une vraie lumière et une vraie chaleur.
Votre voix est très présente...
C'est vrai, on ne m'a jamais entendue autant chanter ! Pas par la puissance, mais par la présence. Ce que j'aimais bien chez les autres artistes, c'est cette brisure, cette fêlure que je n'arrivais pas à tolérer chez moi. Teitur m'a dit d'écouter Billie Holyday en boucle. Et cela a marché.
Il y a trois titres en anglais. Vous n'aviez pas envie d'en faire plus ?
L'album a été écrit complètement en anglais. Mais, en France, beaucoup de gens sortent des albums dans cette langue pour l'instant. Certains le font extrêmement bien - comme Camille, Émilie Simon, Karen Ann - et d'autres le font super-mal aussi (rires). Je le ferai certainement un jour, mais je n'avais pas envie de donner l'impression que cela s'inscrit dans une mouvance.
Cela a été facile de changer d'orientation ?
Au départ, j'étais minée... Aujourd'hui, je suis contente car sur des titres comme Valse au sommet, la langue française a apporté un petit plus.
Et l'univers très anglais, présent aussi dans le clip de « Faut-il, faut-il pas », cela vient d'où ?
En fait, l'album tourne autour du Cheshire Cat, qui est le symbole de la folie douce dont on est tous atteints... Il y avait le désir de rester dans un univers gothique lumineux, Tim Burton, Dickens, Lewis Carol...
Vous semblez plus détendue aujourd'hui que lors de vos premières interviews...Je crois que j'avais peur... C'est violent, cette machine infernale dans laquelle on passe... Aujourd'hui, c'est un soulagement de ne plus devoir tout justifier, tout expliquer...
Vous n'avez pas peur de déstabiliser les gens qui vous suivent depuis le début ?
Quand j'ai déboulé avec Nolwenn Ohwo !, là les gens ont eu un vrai choc... Mais là, les premiers retours sont positifs. Mais les gens me suivent plus pour ma voix et mon timbre que pour la musique que je fais... Il y a un côté physiologique, presque...
Nolwenn Leroy, « le Cheshire Cat et Moi », Universal.
Merci à Bouchon et Lupette
http://www.actu24.be/article/mag/musique/la_folie_douce__de_nolwenn___chanson_fran%C3%A7aise/380714.asp
*** Message édité par Gégé le 07/12/2009 09:33 ***