Journal gratuit "7 dimanche" du 21/10/2007
Interview - Sortie de l'album live"Histoires Naturelles Tour"
Nolwenn, d'un papillon à une étoile
Alors que commence la septième édition de la Star Academy, son plus beau joyau a su profiter de son passage par la case télé...Mais Nolwenn Leroy a gagné par elle-même la reconnaissance de ses pairs.
La sortie de cet album est l'aboutissement d'une tournée épuisante?
-C'était fabuleux...Mon parcours est atypique, étant donné que j'ai commencé par la fin, et sauté pas mal d'étapes dont celle des festivals. La plupart des artistes commencent par se produire dans ce genre de rendez-vous, alors qu'on m'a mise directement sur des grandes scènes du fait de ma médiatisation...Ca me manquait, c'est pour ça que je suis partie sur les routes de France et de Belgique cet été, devant des publics très différents de ceux que j'avais rencontrés jusque-là. Finalement, ma tournée s'est prolongée pendant près d'un an...J'avais peur du résultat et du fameux syndrome "public gratuit": on commence avec 20.000 spectateurs et on termine avec trois personnes devant soi! Le public gratuit comme celui des festivals peut se révéler terrible. Mais ça s'est très bien passé et j'ai énormément appris en jouant devant des foules de 25.000 personnes. Bien sûr, les "fans syndiqués" qui me suivent du Nord au Sud toute l'année occupaient encore les premiers rangs, mais tous les spectateurs sont restés du début à la fin dans une très bonne ambiance.
On doit les dessins de l'univers "Histoires Naturelles" à votre maman...Vous ne craignez pas un destin à la Britney Spears, elle aussi très proche de sa mère à ses débuts?
-Ma maman s'occupe d'énormément de choses: clips, images, photos. C'est une vraie boîte à idées. Tout ce qui est visuel, des décors au merchandising, est pensé par elle. Et on prend beaucoup de plaisir à travailller ensemble, à développer des idées. Mais tous le splus grands succès dans le monde ont été faits en famille. Si Britney Spears a des difficultés aujourd'hui, c'est à mon avis précisément par ce qu'elle a pris le large et s'est éloignée des siens...Elle a pété un plomb et ça n'a jamais été aussi mal pour elle que depuis qu'elle ne voit plus sa mère et s'est brouillée avec tout le monde.
En ce qui me concerne, ma maman ne s'occupe pas du management, juste du côté artistique, domaine dans lequel elle est très compétente parce qu'elle a une formation de dessinatrice. Ce qui est dangereux, c'est précisément le contraire: s'entourer de personnes qu'on croit de confiance et ne le sont pas toujours. Parfois, on a de grosses désillusions...
Pour votre prochain album, vous chanterez certains textes en anglais. Pour attaquer le parché américain?
-C'est ma "deuxième première langue", j'ai besoin de chanter en anglais. Bien sûr j'aimerais aller faire de petits concerts aux Etats-Unis, mais ça reste en toute modestie...Je n'envisage pas encore d'atterrir sur la scène du Madison Square Garden! Peut-être un jour...mais d'ici là, j'avance petit à petit. Mon premier défi est encore de m'imposer dans la durée. Il vaut mieux avancer par étapes.
L'après Star Ac' est pourtant déjà largement acquis...
-J'ai toujours su, lorsque j'ai participé à cette émission, qu'il faudrait attendre un peu avant de pouvoir être entendue comme je le voulais. Qu'il faudrait faire des concessions, des compromis. Mais je savais aussi qu'un jour j'aboutirais à ce que je commence à vivire depuis ce deuxième album. Un album où je suis la seule à décider, seul maître à bord pour contrôler ce que je fais. J'étais bien sûr heureuse de gagner la Star Ac' et sortir mon premier album, mais j'étais en même temps frustrée, en tant qu'auteur et musicienne, de voir que je ne pouvais pas participer plus que ça à la création de mon album. Ca me rendait malade! J'ai vu passer des choses, des photos...j'avais l'impression de ne rien pouvoir contrôler, que ma propre image m'échappait. Le fait que je m'implique à ce point aujourd'hui est certainement une réaction à cette époque-là, qui me rendait dingue...J'ai besoin d'être soncère, d'assumer pleinement ce que je fais.
Il reste des symptômes cinq ans après avoir été filmée 24h/24 pendant si longtemps?
-Pas vraiment. J'ai réussi à protéger ma vie privée pour ne montrer que le côté musical de ma personnalité. Je ne pense pas avoir étét atteinte par l'aspect télé-réalité du programme. De toute façon, on n'oublie jamais qu'on est filmé, quoi que certains disent. Il faut arrêter de mentir: il est imppossible d'être totalement naturel dans ces conditions, en sachant que des millions de gens nous regardent. Ce n'est pas aune situation naturelle, dès lors comment l'être? C'était un peu malsain, mais il fallait passer par là pour participer à l'émission et je pense que ça ne m'a pas trop atteinte.
Voir que très peu des"Staracadémyciens" font leur trou, même parmi les gagnants, ça vous rassure sur votre talent?
-L'émission en elle-même a encore beaucoup de succès, puisque TF1 continue à la diffuser, mais les gagnants luttent un peu plus ces dernières années pour se faire un nom. Je pense que c'est surtout une question de créativité. Il faut avoir quelque chose à dire...La preuve: les dernier gagnants de La Nouvelle Star fonctionnent plutôt bien. Ce que les gens veulent aujourd'hui, ce sont des personnalités qui ont la fibre artistique...Je pense que les échecs de certains gagnants se résument à ça. Mais peut-être les téléspectateurs se lassent-ils du concept et son systématisme:"je gagne, je sors un disque".
Vous vous consacrez aussi à de nombreux projets humanitaires...
-Mon engagement était antérieur à ma notoriété. C'est ce que j'aurais sohaité faire si ma carrière musicale n'avait pas décollé. A 13 ans, j'étais allée en Afrique distribuer des fournitures scolaires pour les enfants et je voulais être ambassadeur à l'ONU. Ce n'est pas une révélation soudaine parce que le charity business est très présent parmi les artistes...Mais finalement peu importe la raison pour laquelle une personne médiatisée prend fait et cause pour un enjeu humanitaire. Du moment qu'on en parle. J'essaie de répondre présente quand on fait appel à moi.
2007 fut une année difficile. L'abbé Pierre et Grégory Lemarchal ont disparu...
-La disparition de l'abbé a marqué la France entière, parce que osn compat ne odit pas s'éteindre avec lui. Il y a encore des gens qui dorment sous les ponts de Paris, ou qui louent des logements insalubres pour des sommes folles...C'est pour ça qu'il a monté son comité et m'a demandé d'en faire partie avant de s'en aller, sentant ses forces lui manquer de plus en plus. J'essaierai de porter son message au mieux, avec les autres...
Concernant Grég, c'est un peu pareil au sujet de la mucoviscidose. Son souhait était de continuer le combat pour qu'on arrive à vaincre la maladie et qu'on soulage les malades. Qu'il soit parti aussi brusquement est une tragédie. Quelques semaines avant, il m'avait envoyé un SMS...Je crois qu'il n'envisageait même pas de partir, tant il était tenace. Mais la maladie a pris le dessus brutalement. C'est une leçon de vie. J'ai beaucoup souffert à ce moment-là, mais je sais que ça ne lui ferait pas plaisir de nous voir abattus. Il faut être dans l'action et continuer à parler de cette maladie, c'est ça qu'il voudrait. L'enjeu est là, il ne faut pas que le soufflé retombe.
Bruno Veyckemans
Et en encart.....
Dans l'oreille, insidieusement...
Sa voix est un délice. Message à ceux qui limiteraient la discographie de Nolwenn au single Cassé, matraqué sur les ondes à la suite de son succès télé au point, sans doute, que certains aient alors décrété qu'ils avaient eu leur dose de la jolie brune.
A suivre...