Article dans le journal Sud Ouest
La salle Quérandeau 2 sera lancée cette année
Olivier Delhoumeau
SAINT-JEAN-D’ILLAC L’opposition déplore l’étalement du paiement du futur complexe culturel sur le prochain mandat
Pour le débat d’orientation budgétaire du dernier exercice en année pleine du mandat, les élus de tout bord s’en sont donné, mardi soir, à cœur joie.
Ouvrant le bal, l’adjoint aux finances Fabrice Guillemet a d’abord balayé l’environnement macroéconomique, les principales mesures de la loi de finances 2019, avant de livrer par anticipation les grandes lignes du compte administratif 2018. Il apparaît notamment que la prévision d’une capacité d’autofinancement brute (CAF) à 900 000 euros est largement dépassée pour atteindre 1,7 million. « Cet écart favorable s’explique par un niveau de charges de personnel inférieur de 350 000 euros par rapport au budget et une croissance des recettes ‘‘impôts et taxes’’ de 350 000 euros », a expliqué l’élu.
Confiance au maire ?
Les investissements ont été moins forts que prévu : 3,7 millions contre une prévision budgétaire de 5,9 millions. L’encours de la dette bancaire est égal à 10,6 millions à fin décembre 2018. « La Ville n’a contracté aucun nouvel emprunt pour les investissements de 2018. Il en découle que le ratio de désendettement est tombé à 6,24 années contre plus de 10 ans en 2017 », a indiqué Fabrice Guillemet.
L’opposition a battu en brèche bon nombre des signaux positifs au regard de la majorité. L’augmentation de la CAF 2018 ? « Elle résulte de l’augmentation importante des impôts », selon Édouard Quintano. La baisse des charges de personnel ? « Elle a conduit à une baisse du niveau des services publics municipaux. Le personnel n’est pas toujours remplacé et la CAF ne peut pas être le seul critère pris en compte », a-t-il commenté. Quant à la baisse des dépenses d’investissement de 5,9 à 3,7 millions sur l’année écoulée, il ne faut pas, selon lui, s’en réjouir. Sachant que « ce sont essentiellement des dépenses de remboursement d’emprunts. »
L’élu de l’opposition a pointé le retard sur le projet de construction de la salle polyvalente Quérandeau 2, dont le financement aurait dû être assuré entre 2016 et 2019. « Peut-on faire confiance à un maire qui va reporter sur le prochain mandat le paiement de cet outil ? » Question de confiance qu’il a réitérée à propos de la prévision de hausse de 700 000 euros des dépenses de fonctionnement 2019. « Cet accroissement intervient durant une année de campagne (européennes) et de précampagne électorale (municipales). Les ficelles sont grosses », a lâché Édouard Quintano. « La maison de la petite enfance passant à 60 berceaux en année pleine, il y a un coût supplémentaire en masse salariale, c’est normal », a répondu Fabrice Guillemet. S’agissant de la hausse des recettes d’impôts, « si vous la regardez de plus près, vous verrez qu’elle n’est pas liée aux impôts locaux en majorité, mais surtout aux droits de mutation et à la dotation de solidarité », a affirmé l’adjoint aux finances.
25 millions sur le mandat
Entre autres argumentations, le maire Hervé Seyve a défendu son programme d’investissement qui atteindra 25 millions sur la durée du mandat municipal. Les dépenses pour 2019 devraient être de 6,6 millions. « Cela compense le très faible niveau du mandat précédent », a-t-il comparé, égratignant au passage l’ancienne majorité.
Il assume en outre le décalage dans le temps de la création de Quérandeau 2, conséquence à ses yeux des contentieux sur les cessions de parcelles, contestées par l’Association de sauvegarde des espaces verts. Signalons que le coût global (5,8 millions) de la salle de spectacle a été revalorisé de 700 000 euros par rapport au précédent chiffrage. Il a aussi justifié les 15 000 euros de prestation festive à destination des agents de la Ville, les 20 000 euros fléchés vers l’animation du Village d’été, ainsi que les 80 000 euros au profit d’Illac en Scène du 6 juillet.
Le festival accueillera cet été Nolwenn Leroy et David Hallyday. « Arrêtez de voir toujours les choses sous le prisme du clientélisme électoral », a conseillé Hervé Seyve à l’opposition. Laquelle a fini par défendre à son tour son bilan d’investissement entre 2008 et 2014, en citant plusieurs réalisations : déchetterie, travaux sur les bâtiments publics, pistes cyclables…