entretien dans le courrier picard
MUSIQUE
Nolwenn Leroy à Abbeville présente «Folk» son nouvel album
La chanteuse donnera un des derniers concerts de son « Gemme tour » à Abbeville ce vendredi 26 octobre 2018. Dans un entretien accordé au Courrier picard, elle lève le voile sur « Folk », son septième album à venir le 2 novembre.
À SAVOIR
Abbeville (80). Théâtre municipal, boulevard Vauban. Vendredi 26 octobre à 20 h 30. Complet.
« Folk » le septième album de Nolwenn Leroy, sortira dans les bacs vendredi 2 novembre et sera suivi d’une tournée à partir de mars 2019. Cet album « parenthèse », comprenez de reprises, comporte 13 titres tirés du répertoire folk français, dont La Rua Madureira de Nino Ferrer, Je ne peux plus dire je t’aime de Jacques Higelin, Diabolo-menthe d’Yves Simon, Virages d’Yves Duteil, Je t’aimais, je t’aime, et je t’aimerai de Francis Cabrel, Suzanne de Graeme Allwright, So Far Away From L.A. de Nicolas Peyrac, ou Sacré Geranium avec Dick Annegarn.
V ous terminez votre tournée « Gemme tour » et déjà votre actualité vous rattrape avec la sortie le 2 novembre de « Folk », votre septième album. Ça se bouscule ?
C’est un fondu enchaîné. Il est déjà prévu de repartir en tournée dès le mois de mars avec ce nouvel album. Je ne suis pas près de quitter la scène ! J’y suis très bien, le spectacle vivant est ce que je préfère. J’y suis proche des gens.
Que pouvez-vous nous dire de ce nouvel album ?
Comme dans les années 70, il a été réalisé dans des conditions de live, avec tous les acteurs dans la même pièce. Quand on pense au folk de ces années-là, on pense tout de suite « américain », alors que le répertoire français existe, même s’il n’est pas chanté et parfois un peu oublié.
C’est votre second album de reprises. Cela correspond à un besoin ?
Il est plus simple pour moi de chanter l’amour avec les mots des autres. J’ai du mal à l’écrire. J’ai replongé dans le folk après avoir travaillé sur Bretonne. Alan Stivell a été le premier à jouer de la folk ; c’était celtique et en Bretagne. En français, folk veut dire « populaire ». Finalement cet album est une extension de mon projet Bretonne.
Qu’en est-il de son contenu ?
Je plonge dans la nostalgie. C’est un album de chansons qui touchent au cœur, réchauffent l’âme et l’esprit les jours de pluie. C’est une douce mélancolie, c’est ce que j’ai ressenti. Il y a aussi des chansons engagées, sur la nature et l’environnement par exemple. Elles n’ont jamais été autant d’actualité ! Je suis en phase avec ces textes et je voulais leur donner une seconde lecture.
Toutes étaient chantées par des hommes initialement. Y a-t-il là aussi un lien d’actualité avec les combats féministes omniprésents ?
Ce n’était pas volontaire ! On a oublié du monde, car il n’y a que treize chansons sur l’album. Il y a beaucoup d’autres folkeux, mais j’avoue qu’il y a plus d’hommes que de femmes, du moins en France. C’est intéressant aussi de pouvoir entendre ces textes chantés par une femme, comme un pied de nez.
Comment avez-vous choisi les chansons, souvent confidentielles, malgré des interprètes connus ?
C’est justement un plaisir de les faire redécouvrir aux jeunes. Sélectionner des titres moins connus du grand public est aussi une manière de ne pas tomber dans la facilité, de révéler des oubliées magnifiques comme La Rua Madureira de Nino Ferrer. Ce sont des textes qui ont marqué une époque. Je ne fais pas un énième album de reprises.
Folk signifie populaire en français. On vous présente souvent comme une artiste populaire. Cela est important pour vous ?
J’aime à penser que oui, le mot populaire est extrêmement important pour moi, dans mon parcours. Ce n’est pas un hasard. Ce projet est venu à moi et cela a été extrêmement enrichissant. Ce que j’ai pu faire avec les albums parenthèses, Bretonne et Folk, m’a permis de puiser de nouvelles idées à tout point de vue pour mes futures chansons personnelles. Souvent le projet concept s’est intégré véritablement. Ce ne sont pas des albums sans rapport avec le reste, mais plutôt un chapitre d’une même histoire pour moi. Pour un tout très cohérent.
Les premières critiques semblent également apprécier cet album. Est-ce aussi important que l’aval du public ?
C’est extraordinaire. Aujourd’hui cela fait seize ans que je fais ce métier et les bonnes critiques font chaud au cœur. On ne travaille pas pour cela, c’est le public d’abord. Mais ces critiques, c’est comme la cerise sur le gâteau. Les premiers retours ne sont pas toujours évidents, comme pour Bretonne, jusqu’à ce que le public s’en empare. Ce ne sont pas des chansons attendues et c’est là que les projets prennent tout leur sens. On a pris le parti prix d’une réalisation d’arrangements très organiques, très délicats. Il n’y a pas de minauderie. C’est un concept très brut, faussement simple. C’est comme cela que je le ressens et je suis en phase avec cette musique.
En donnerez-vous la primeur aux Abbevillois le 26 octobre ?
Il y aura peut-être un extrait s’il y a des rappels, mais le Gemme tour est un spectacle trop différent pour mélanger. Pour Folk, on a besoin d’être dans un écrin, cela s’inscrirait bizarrement, soudainement. Il ne faut pas tout mélanger, surtout que le spectacle actuel est rodé, qu’on prend plaisir à le jouer. Il y a dedans des extraits de chacun de mes albums, couronnant mes seize ans de carrière.
http://www.courrier-picard.fr/144862/article/2018-10-25/nolwenn-leroy-abbeville-presente-folk-son-nouvel-album