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Ajouté le : 12/03/2015 12:38
Sujet : Les amis de Crespiat

Barge

sans la musique la vie serait une erreur (Nietzsche)

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http://www.lesamisdecrespiat.fr/index.php?page=actualite

Connaissant de longue date Gérard Bessière , écrivain , poète ,auteur de nombreux livres sur Jésus a édité ceci :

L'arborescence de Jésus

Jésus entre passé et avenir ou la révolution permanente
Exégète biblique et questionneur du récit évangélique, Gérard Bessière revient à l’origine du Christianisme, embrasse l’histoire de Jésus écrite par les hommes et en dresse le paysage historique.

Dans un regard critique, mais sans jugement, il permet ainsi au lecteur de faire sa propre appréciation. Il interroge ensuite la récupération qu’en ont faite les hommes, y compris les hommes d’églises. Il retire la gangue dans laquelle ils l’ont enfermé pour en faire surgir la lumière originelle : Jésus n’a jamais été un homme de pouvoir et tout pouvoir qui s’en réclame est donc un détournement de sens.


Durant des années de compagnonnage avec cette figure dont la présence vivante n’a cessé de le tarauder, Gérard Bessière a laissé décanter et distiller ses connaissances et son expérience intérieure. Il nous transmet la démarche libre d’un Jésus au message de feu plus que jamais d’actualité, acteur d’une révolution permanente, intime de l’homme.
2012 - 320 pages - ISBN : 978-2-911438-83-7 - prix : 16.00 €

C'est un prêtre du Lot de Luzech et toute notre famille a été reçu chez lui, il a longtemps publié dans "la vie" , il est quelqu'un qui sort des sentiers battus grâce à sa vision des choses. j'aime lire ce qu'il écrit, il est jeune, il est moderne dans sa tête , il voit loin , il n'est pas bloqué !!!

il est doté d'une intelligence de l'esprit qui dépasse tellement il parle des choses avec tellement d'amour , de vision éclairée , jamais il ne juge, jamais il ne condamne , il exprime tout simplement sa réflexion intérieure. Des hommes comme lui avec tant d'humanité nous manquent actuellement



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Ajouté le : 12/03/2015 13:13

Barge

sans la musique la vie serait une erreur (Nietzsche)

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SENTIERS de Gérard
Bessière Diabase, 142 p., 15 €

LA NUIT RÊVE D’AURORE – Poèmes
de Gérard Bessière
Les Amis de Crespiat, 48 p., 10 €

Prêtre, écrivain, poète, diariste, ancien journaliste, éditeur, homme de radio et aumônier auprès d’équipes de l’enseignement public, Gérard Bessière est l’auteur d’une quarantaine d’ouvrages, dont Jésus, le dieu inattendu (Gallimard), traduit dans le monde entier, et L’Enfant hérétique (Albin Michel). Né en 1928, il vit aujourd’hui retiré sur ses terres du Lot, à Luzech, ce qui ne l’empêche pas de continuer à recevoir les échos du monde, les amis – nombreux – qui viennent à lui et à convertir en mots ce qui prend forme au long de ses pérégrinations intérieures.

Ces dernières années, il y eut La Ferveur du jour, La Sève de nos vies, L’Arborescence infinie (Diabase)… Celui qui, à la suite de Jean Sullivan, ne rejetterait pas le qualificatif de «libre penseur chrétien», publie Sentiers, dans lequel il écrit: «Je suis un agnostique qui attend.»

Connu pour ses prises de position très libres, dans lesquelles transparaît son incompréhension face à certaines évolutions ecclésiales, ce «contestataire souriant» s’avance ici avec conviction mais sans esprit de polémique – et même dans un réel dépouillement. Sa capacité d’émerveillement intacte, même au contact de souvenirs lointains, nourrit une réflexion pleine de «points d’interrogation»: «(…) dans mon modeste ciel intime, j’accueille mes limites, les profondeurs obscures du monde et de la vie, mon désir inassouvi de connaissance… et cette flamme éphémère qui me fait dire “je”».

L’«assurance» du «langage d’Église» face au «Mystère» comme richesse inépuisée du réel, science et foi, ressac du passé, immanence et transcendance, écoulement du temps, liberté intérieure sont autant de prismes pour la même question profonde… À celle-là – «Gérard Bessière a-t-il encore la foi?» –, l’auteur répond et interroge sa réponse, sans complaisance. La Bible et sa «diversité arborescente» l’amène au mot, à commencer par le premier d’entre eux – Dieu –, dans le sillage de Grégoire de Nysse («Dieu au-delà de Dieu») et de Maître Eckhart («Je prie Dieu qu’il me déprenne de Dieu»).

Les sentiers de Gérard Bessière l’entraînent vers ce silence qui exprime le trop-plein. Mais entre les deux se déploie le poème, langage de l’Ineffable: «les mots qui vont surgir savent de nous ce que nous ignorons d’eux», écrivait René Char. La nuit rêve d’aurore – recueil de quarante-trois textes, tous magnifiques – célèbre et reformule une même espérance, un même ferment: «Quand la goutte éperdue/Dans la foule du fleuve/Aborde l’infini/De l’océan muet/Peut-elle remercier/La source si lointaine/Qui lui donna la vie/En un jour oublié?», demande Bessière le poète. Avant de répondre avec un ultime point d’interrogation: «Et nous, que savons-nous/Sur nos chemins brumeux/De la naissance obscure/Que nous portons en nous?»

Arnaud Schwartz
16/4/14 - 16 H 00



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Ajouté le : 12/03/2015 15:44

Barge

sans la musique la vie serait une erreur (Nietzsche)

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Gérard Bessière est né en 1928 à Luzech. De ses origines terriennes, il en gardera la simplicité et le bon sens. Ses études se déroulent aux séminaires de Gourdon, de Cahors et à l’Institut catholique de Paris. À la Sorbonne, il obtient une licence de philosophie.




Le jeune prêtre de 23 ans restera dans le Lot jusqu’à sa 35e année, âge auquel le hasard le fait monter à Paris pour plus longtemps dans un seul but: assumer ses nouvelles responsabilités d’aumônier national des Équipes enseignantes.;Je devenais alors, le curé des instituteur» avoue-t-il humblement. L’auteur de «;La ferveur du jour y restera une trentaine d’années (il sera aussi, journaliste à l’hebdomadaire La Vie) jusqu’à 1988, date à laquelle, après un problème de santé, il souhaite retrouver ses racines lotoises, aimant plus que tout ce Quercy à l’enluminure vive», toujours ému en ces lieux par la simplicité ardente d’une courbe de paysage ou les tons de la pierre qui chantent.

En 1970, son premier ouvrage L’Incognito de Dieu fait connaître ce prêtre du Quercy à des milliers de lecteurs. Ainsi suivront quelques autres 40 titres dont Jésus le dieu
inattendu traduit en 14 langues.


Le dernier L’arborescence infinie, paru en novembre 2012, nous transmet la démarche libre d’un Jésus plus que jamais d’actualité. C’est à La Grave, sur le coteau de son village natal, que le toujours étudiant continue à être fasciné par la petite fontaine qui se met à couler ou par «&les lumières de l’Esprit engrangées suite à une rencontre… Car les rencontres du fond du jardin sont encore nombreuses pour l’ancien prédicateur des messes radiodiffusées de France Culture.


Ce vagabond de Dieu se montre toujours disponible pour ceux qui l’interrogent et se sent solidaire de ceux qui connaissent la difficulté ou qui sont dans la peine. Sur cette colline qu’il aime, Gérard Bessière nous accueille dans un petit bureau envahi, comme il se doit, par les livres son refuge… Un havre de paix pour cet être aimant qui, avec tendresse et une étonnante fraîcheur, s’émerveille du spectacle de la vie comme le souligne, l’écrivain Charles Juliet.
Quand on arrive ici, on ressent le silence nous envahir…


À la Grave, le silence est une réalité. Je l’apprécie et je constate que tous les visiteurs, les accueillis dans cette maison ressentent cette paix et en sont pénétrés.




C’est quoi pour vous, le silence


Le silence n’a pas cessé de monter en moi depuis ma fin d’adolescence où j’étais attiré par la vie des moines ou celle des bergers de montagne.
Aujourd’hui, le silence s’épanouit en moi il est messager de l’ultime. Il est celui de la terre féconde, des ramures avides, des espaces sans limites. Je l’écoute sourdre de l’infiniment petit et de l’infiniment grand. Il est aussi – symbole, présage ou présence – celui qui envahit la salle des concerts lorsque le chef d’orchestre, sans un mot, élève sa baguette légère.


Vous êtes au milieu de cette nature que vous aimez. Vous êtes entouré d’arbres mes voisins, mes vieux compagnons…
j’appuie écrivez-vous. Vous êtes disciple de François d'’Assise.


Je suis de plus en plus sensible à ce prodige qui conduit une graine infime à devenir un grand arbre. J’ai aussi de plus en plus d’émotion en regardant une fleurette qui se cache entre des pierres tout simplement. Si la lutte pour la vie est aveugle et brutale, pourquoi tant de beauté éphémère, gratuite, comme distraite d’elle-même? Donner vie donne joie.


À Luzech vous trouvez la sérénité. C’est pour vous, un lieu de réflexion.


Je suis né dans ce pays où la ronde de successions des saisons rythme mon être en ses profondeurs. À Luzech, les quatre saisons enchantent mon existence.
Les matins de printemps, tout le jardin se réveille : pâquerettes, boutons d’or, véroniques se tournent vers la lumière tiède. Les violettes se cachent dans l’herbe. Plus loin les arbrisseaux, les feuilles mortes… Au-delà, les vignes, les pentes des collines, les sentiers oubliés. Tout m’est reflet de mon jardin intérieur: plages de clarté, foules de fleurs mais aussi zones d’ombres, végétation folle et feuilles mortes. Tout m’est présent en l’automne de ma vie.


Quels sont les atouts mystérieux de cette terre quercynoise
Ici, chaque saison a ses couleurs, ses senteurs, ses températures oscillantes, son charme changeant et mystérieux. La beauté est toujours unique. Quand les fleurs des pommiers émeuvent le verger, quand l’odeur chaude du blé mur vient à mes narines, quand les vignes de l’automne se muent en enluminures, je reste silencieux, comblé, assailli par l’ineffable.
En regardant ces paysages, j’en suis intérieurement habité.


Comment avez-vous pu vivre à Paris pendant 30 ans
La nature me manquait bien sûr mais j’ai surtout vécu d’amitié à Paris. Mon entourage était essentiellement humain. Ayant très peu de relations avec les prêtres de la Capitale, je rencontrai des instituteurs, des responsables ecclésiastiques, des journalistes, des gens que le hasard de l’existence mettait sur ma route. Mais je revenais à Luzech chaque semaine…

Pour loin du monde, essayer de trouver réponse à quelque interrogation. Quel est l’acte le plus puissant que l’homme pécheur puisse accomplir


Le pardon. Ceux qui pardonnent sont des êtres blessés. Mais plutôt que d’étendre la contagion du mal, ils en épuisent le venin. Plus étonnant encore, alors qu’ils pourraient garder le poing serré, les voilà qui ouvrent des mains généreuses.

La souffrance et la rancune finissent par être submergées par la bonté. Cette transmutation souvent crucifiante, qui s’accomplit dans le secret, est l’acte le plus humain, le plus puissant qu’il soit donné aux hommes d’accomplir. Pareil événement sert à faire grandir l’amour.
Vous avez fêté vos 60 ans de sacerdoce. C’est l’âge où on a le droit de regarder dans le rétroviseur.

Mon chemin de vie m’a donné l’occasion de rencontrer beaucoup de personnes, en particulier du milieu laïque et de partager leur existence. Des amitiés s’en sont nouées. Depuis l’âge de vingt ans, j’ai cherché à mieux connaître Jésus et les origines chrétiennes. C’est un approfondissement qui continue encore pour moi. Il y a 40 ans j’ai fondé une revue qui avait pour objectif l’information de ce qu’on sait de Jésus, ce qu’il est devenu au cours des siècles et des manières dont on se réfère à Lui aujourd’hui.
Toute ma vie a été consacrée à Dieu: je suis heureux de ce parcours accompli.

http://www.laviequercynoise.fr/gerard-bessiere-pretre-et-ecrivain-quercynois-40296.html



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Ajouté le : 13/03/2015 12:08

Barge

sans la musique la vie serait une erreur (Nietzsche)

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Je confirme c'est un vrai bonheur d'être chez lui, je suis fière d'avoir rencontré cet homme d'exception et qui est capable de dire la réalité de sa foi, de la vie. Croyants ou incroyants sont bien avec lui , il sait ne pas juger, il sait parler aux gens sans être sûr de tout , bien au contraire il se dit un agnostique qui attend Dans cette période très troublée , il nous faut des gens comme lui qui osent, qui ont du courage et qui ne laissent pas faire n'importe quoi. Il prend les armes avec sa plume lui aussi. Il fait le ménage dans sa propre maison !!! : l'Eglise

Un exemple de sa liberté d'expression , "il avait excommunié le pape" Benoit XVI " et avait écrit un manifeste pour l'expliquer.

J'aime ce "jeune "vieux prêtre qui fait preuve de rebellion et qui n'hésite pas à dénoncer ce qui ne lui plaît pas dans l'Eglise.

Le prêtre est « entré en résistance ». Le père Gérard Bessière, 81 printemps, de Luzech, est l'auteur d'une lettre qui est en train de faire le tour de la toile et du monde. « Je l'ai envoyé par internet à mes amis, qui l'ont eux-mêmes relayé ». Le titre provocateur du papier « J'ai excommunié Benoît XVI » trouvé par l'ancien journaliste de « La Vie », n'est sans doute pas étranger à cette médiatisation spectaculaire. « Hier, un quotidien italien titrait "Le pape excommunié par un prêtre français" », raconte, avec un gentil sourire, le vieux curé dont l'écrit a voyagé en Uruguay, Belgique et Brésil.

« J'ai excommunié le pape alors que lui venait de lever l'excommunication des évêques intégristes. Depuis fin janvier, j'ai cessé de nommer l'évêque de Rome dans la prière eucharistique. Pendant la messe, je fais une parenthèse… » Depuis sa chambre-bureau, où s'entassent les traités philosophiques et les ouvrages sur la religion, Gérard Bessière observe et critique l'appareil institutionnel de l'église. « J'use de ma liberté, je n'ai jamais été sanctionné cela tient au fait que j'aborde ces questions avec humour ». Ainsi, il se défend d'avoir inventé le silence autour de l'évêque de Rome : « Dans les églises anciennes, écrit-il, quand il y avait des chamailleries, on cessait de faire mention pendant la messe des camarades avec lesquels on était en pétard ». Le voici porté vers la tradition, mais c'est pour la bonne cause.

« Mouvance rétrograde de certains dignitaires du Vatican », « courant antisémite dans ce monde intégriste avec le cas Williamson », le prêtre n'enrobe pas son discours de précautions oratoires. « J'ai constaté le malaise de beaucoup de chrétiens, je suis un peu leur voix ».

Son ton libre lui vaudra-t-il des ennuis avec sa hiérarchie ? « Pourvu que je ne me fasse pas traiter de schismatique ... » L'octogénaire s'en amuse d'avance.

la Dépêche.fr



PS jai eu le vrai bonheur d'échanger avec lui ce matin au téléphone, je vais recevoir ses 2 derniers ouvrages : les poèmes et l'arborescence de l'infini. il a toujours des titres de livres qui frappent comme le pape a disparu, le pape reparaît; et puis l'histoire de sa chatte en 4 volumes qui sert sa propre parole , elle parle à sa place, un régal ses livres , et puis il a un humour incroyable, fin , il a gardé son âme d'enfant.



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Ajouté le : 13/03/2015 14:11

Barge

sans la musique la vie serait une erreur (Nietzsche)

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Pour être contagieuse de ce goût de vivre vers l'avenir, l'Eglise est encore trop embarrassée de ses problèmes intérieurs et des conditionnements du passé. Il est urgent qu'elle donne son énergie à l'invention évangélique qu'appelle l'incognito de l'avenir. Plus que dans les précautions pour assurer sa conservation, c'est dans le don nouveau à l'humanité qu'elle aura la surprise de se trouver elle même, de reconnaître son Seigneur ressuscité et de s'entendre balbutier sa présence.
Alors seulement à vivre la fertilité de l'Evangile, elle pourra, par toute sa conduite, murmurer à ses compagnons humains: il y a quelqu'un au milieu de vous que vous ne connaissez pas. Même si la nuée se fait tour à tour obscure et lumineuse, qu'elle hâte sa marche, dans l'humour et la fraicheur de Dieu, qu'elle se livre à l'invention humaine de l'avenir puisque Dieu se fait homme pour faire l'homme dieu.
L'Incognito de Dieu. Gérard Bessière. 1970


écrit ce livre il y a 45 ans ......

son Facebook



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Barge

sans la musique la vie serait une erreur (Nietzsche)

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Pâques.
L'impossible peut arriver.
Cet après-midi, j'ai rencontré une fillette qui portait dans un petit panier les œufs qu'elle venait de découvrir près de la maison. Ce petit chaperon rouge émerveillé a soulevé le couvercle vers moi. Puis elle a cassé une coquille de couleur chocolat et elle a commencé de manger avec délices ce que des esprits superficiels auraient pris pour un œuf cuit dur. Cet œuf que les cloches avaient laissé tomber dans les herbes à leur retour de Rome avait un goût qui n'était pas tout à fait de cette terre ! La joie qui rayonnait sur le visage de cette petite fille me disait à sa manière le message de Pâques : le cours de ce monde n'est pas figé, l'impossible peut arriver.
Rencontrer Pâques dans les yeux d'une fillette qui cherche les œufs du ciel, n'est-ce pas puéril, alors que nous vivons dans un monde tragique, rongé par l’incertitude de l'avenir, par la violence et le mal de vivre? N'est-ce pas oublier les convulsions sanglantes qui secouent notre terre?
Journal étonné. Pour quoi je vis. Gérard Bessière. 1980


sur son facebook, j'ai ce livre



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Barge

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Depuis Pâques, il y a du nouveau pour moi, au moment où je donne la communion. Comment ai-je pu passer tant d'années sans les regarder ? Comment peut-on ne pas voir ? Il y avait l'hostie, bien sûr, l'humble signe du don de Dieu partagé. L'hostie et les visages attiraient mon attention.
Je ne sais plus quand mon regard s’est abaissé sur elles, mais, depuis, elles me fascinent et me parlent. Plus encore que les visages. Tout aboutit en elles, l'attitude du corps et celle de l'âme. Elles ne peuvent pas tromper, elles ne savent pas. Je regarde... les mains.


Certaines personnes présentent la main grande ouverte et parfois même bien à plat. D’autres la creusent : on dirait un nid. D'autres encore l’avancent comme si elles allaient donner à Dieu une caresse. Toute la vie est là, dans les mains. Je vois celles qui ont ramassé des noix. Celles qui, chaque jour, manient des outils. Celles qui demeurent lisses et protégées. Celles qui trahissent un état légèrement fébrile. Le passé - travail, santé, paix et tourments - est gravé là. En posant le « corps du Christ », je vois les labours, le tracteur, la pluie, les machines, la vaisselle...

Je regarde les bagues et je pense aux mains qui les ont données, au jour du mariage ou à la veille d'un anniversaire attendu : indicibles instants qui peuvent porter l'écheveau des vies unies. Grosses bagues avec initiales, bagues enrichies d’une pierre, bagues ciselées... J'aime davantage les « alliances ». Celles de certains jeunes, qui sont fines, comme si l'anneau s'effaçait presque pour laisser sa force fragile au symbole. Les deux alliances toujours unies que les veuves portent au même doigt.

Ces mains d'hommes et de femmes ont serré d'autres mains. Elles se sont posées sur des têtes d'enfants. Elles ont fait des signes discrets. Elles ont trahi aussi l'agacement, la montée de la colère. Certaines ont menacé, frappé peut-être. Oh ! pauvres mains... Beaucoup, ont connu, je l'espère, les fêtes de la tendresse. Toutes se tendront vers une autre main à la dernière heure nocturne où il faut quitter même son corps. « Entre tes mains, Seigneur, je remets mon esprit ».
Journal étonné 3. La merlette et le grillon. GB 1984



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Ajouté le : 13/03/2015 14:20

Barge

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« Chaque fois que je vais à Cahors, je regarde sur la colline altière le château de Mercuès qui fut durant des siècles la résidence des évêques. Symbole! Ces hommes d’Église étaient aussi des seigneurs, ils avaient terres et vassaux. C’étaient de saints personnages, parfois.
Mais que la parole de Jésus semble lointaine : Celui qui veut être le premier sera le serviteur de tous.
Je sais, il ne faut pas oublier le contexte historique mais comment ne pas s’étonner que les paroles de Jésus aient eu de telles postérités? »
« Qu’on ne dise pas que c’est une question d’esprit! Jésus oppose le fonctionnement du pouvoir dans les sociétés et le régime original de l’autorité dans la communauté chrétienne.
Que de fois le gouvernement de l’Église s’est calqué sur l’organisation, les méthodes et les habitudes des royaumes! La parole de Jésus demeure gênante : Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi. Il faudra donc créer. Comment cela se fera-t-il? Je ne le sais pas.
Ce dont je suis sûr, c’est que le monde entier retiendra son souffle le jour où les chrétiens de tous grades, à commencer par les plus en vue, se feront petits et serviteurs »
G.B



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Ajouté le : 13/03/2015 14:23

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Est-ce toi, Marie-Madeleine, qui mêlas tes larmes au parfum précieux sur les pieds de Jésus avant de les essuyer en caresse dans les flots répandus de tes cheveux ?
La piété et la légende ont voulu te reconnaître dans la "pécheresse" anonyme qui versa le flacon d'albâtre...
Au VI" siècle, en Occident, des prédicateurs, déjà, faisaient parler les silences des Évangiles. Et lorsqu'on entendait les marteaux et les ciseaux des sculpteurs de
Rodez, au XVI" siècle, cette identification s'était imposée.
Les longues tresses sont là et laissent deviner l'opulente chevelure. Mais comme manquent tes mains fines que brisèrent des mains grossières.
A-t-on voulu priver Jésus de leur toucher délicat à l'heure ultime de l'embaumement ?
Comment l'avais-tu rencontré, quand il était venu à Magdala, la belle ville aux 230 bateaux de pêche, au nord-ouest du lac de Tibériade ?
Est-ce lui qui est venu vers toi ? Est-ce toi qui as couru vers lui comme si tu le reconnaissais après une longue attente ?
De ce jour de lumière tu ne l'as plus quitté.
Quand les hommes, apôtres et disciples, s'étaient enfuis, tu étais restée...
Dans les rues de Jérusalem, où étais-tu quand les soldats et la foule poussaient Jésus vers le supplice ? As-tu croisé son regard ?
Tu l'as vu mourir, celui qui avait guéri ta vie.
Maintenant tes yeux sont posés sur lui.
Douleur et paix.
Sais-tu déjà, d'un pressentiment brumeux,
qu'il va se relever au troisième jour,
que tu seras la première à le voir,
que tu annonceras la nouvelle ?
Toi, la fille aux sept démons,
oh t'appellera "l'Apôtre des apôtres".
---



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Ajouté le : 13/03/2015 14:30

Barge

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Il y a des gens qui « existent » ...
Il y a des gens qui « existent » pour nous.
Peut-être ne les avons-nous vus, aperçus, qu'une seule fois.
Peut-être en avons-nous seulement entendu parler.
Cependant ils sont parmi ces témoins intérieurs
qui nous accompagnent, qui nous sont force et lumière pour vivre.

Tel souvenir, telle image d'homme ou de femme
m'aide à vivre depuis des années.
J'ai besoin de savoir que ce sourire, cet humour, ce regard
sont toujours vivants,
même de bien loin dans l'espace et dans le temps.
Si je savais qu'ils se sont éteints,
le monde et ma vie en seraient ternis et affaiblis.
Comme si l'on annonçait que désormais il n'y aura plus d'étoiles.

Ces êtres crient la vie.
Ils sont source, pour beaucoup,
fontaine vive de liberté,
chant d'humanité.

Bien au-delà du sommeil de la mort,
leur parole, leurs gestes, leur visage unique
donne la vie.
La contagion de leur être, jusqu'où ira-t-elle,
fécondité sans limite ?

Même si je n'y donne pas un instant de pensée,
j'ai besoin de l'herbe de la colline, des choeurs des grillons l'été,
des enfants partout dans le monde :
je suis tissé de tous ces êtres.
Mais comme j'ai besoin de la silhouette et de la démarche
des compagnons intimes de ma vie...

Et peut-être qu'eux aussi,
à quelques paliers de la mémoire vivante
qui nourrit la ferveur de leur visage,
ont besoin de me reconnaître
et de savoir que je suis toujours
le frère entré chez eux.

Gérard Bessière, 2
février 1970

j'adore ce texte.



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Ajouté le : 13/03/2015 14:37

Barge

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On peut être étonné en écoutant le langage religieux : il parle de Dieu, de l'histoire, de la vie, de la mort, de l'au-delà, du mal, avec tant d' assurance!
Comment ne pas comparer ces certitudes affirmées sans le moindre tremblement dans la voix au discours souvent problématique, de beaucoup de scientifiques?
Ce langage d'Eglise n'est-il pas attardé dans les paysages du passé?

Je le ressens étroit, son monde me paraît clos alors que l'univers est si grand.
Il me semble qu'il manque de respect pour le Mystère dont il prétend témoigner.
Je le trouve suffisant quand il prend un ton d'autorité abrupte pour inter­ dire et prescrire.entiers p.32-33 GB



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Ajouté le : 13/03/2015 14:39

Barge

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Des passages de ses livres au fil des jours dans son facebook que je vous livre.



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mamie b32
Ajouté le : 13/03/2015 19:25

Barge

Enregistré le 10/12/2006
Messages: 3671
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merci pour ces extraits Daniele, j'apprecie en particulier le passages sur " les mains!"


SUIVRE UNE ETOILE...

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un papillon
Ajouté le : 14/03/2015 19:38

Barge

sans la musique la vie serait une erreur (Nietzsche)

Enregistré le 27/11/2005
Messages: 17238
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Bernadette j'ai rajouté les mains que Gérard a mis son facebook pour plus d'émotion encore , et je pense bien entendu aussi à la main de Rodin



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