Je ne peux pas passer sous silence , cette exposition à Mons en Belgique de Van Gogh qui a vécu à Mons et qui a été pour lui la révélation qu'il voulait devenir peintre.
http://www.mons2015.eu/fr/van-gogh-au-borinage?gclid=Cj0KEQiAgMKmBRDMjo_F9OfUubABEiQAp8Ky11i0SD1GfQRuZTn1Mpa_HygaVoUBSozDP6Qmz_F4YjkaAoig8P8HAQ
25
JAN
2015
17
MAI
2015
Durant son séjour au Borinage, de décembre 1878 à octobre 1880, Vincent Van Gogh renonce à sa carrière d’évangéliste et décide de devenir artiste. L’exposition vous emmènera à la découverte de cette période qui a résolument marqué le peintre puisqu’il développe, lors de son séjour dans le bassin minier wallon, les idées artistiques qui constitueront dans une large mesure la trame de son œuvre.
Van Gogh au Borinage
Avec quelque septante peintures, dessins et lettres de Van Gogh, l'exposition vous offrira une belle image de ses différentes inspirations en intégrant par ailleurs plus de vingt œuvres que l’artiste copia ou qui influencèrent son travail. Il ne s’agira pas uniquement de vous présenter une vision des débuts de son parcours artistique, mais bien de dresser également un portrait des conditions de vie dans le Borinage à l’époque du peintre.
Inclus dans le prix de l'exposition :
Range ta Chambre / à partir de 5 ans
Au sein de l’exposition Van Gogh au Borinage, les enfants à partir de 5 ans sont invités à participer à la création d’une oeuvre de l’artiste. La reconstitution en 3D de l’une de ses oeuvres,
La Chambre, n’attend qu’eux pour en colorier l’espace à l’aide de pastilles colorées autocollantes.
pour rappel , sa vie :
Vincent Van Gogh,
1853
30 mars
Naissance de Van Gogh
Vincent Van Gogh naît à Groot-Zundert, un petit village du sud de la Hollande.
1857
Naissance de Théo, le frère de Van Gogh
C'est la naissance de son frère Théodorus Van Gogh, dit Théo. Il sera son confident et le soutiendra financièrement.
1869
Van Gogh est employé dans une galerie d'art à La Haye.
Vincent Van Gogh est engagé, grâce à son oncle, comme commis à la succursale de la Galerie d'art Goupil & Co à La Haye. Trois ans plus tard, il travaillera dans la succursale de Londres puis celle de Paris.
1873
Vincent Van Gogh travaille à Bruxelles, Londres puis Paris
Il est employé à la succursale de Bruxelles, à celle de Londres et à celle de Paris à partir de mai 1875.
1876
Van Gogh aspire à évangéliser les plus pauvres
Van Gogh démissionne de Goupil & Co. Il lit beaucoup la Bible. Il souhaite embrasser la vocation religieuse comme son père.
1877
Il découvre la misère humaine
Il se rend à Amsterdam pour préparer son entrée à la faculté de théologie. Mais finalement, il ne passera même pas le concours d'entrée. Il est envoyé pour une mission d’évangélisation dans un bassin minier en Belgique en 1879. Il partagera les conditions de vie extrêmement dures des mineurs et gardera un souvenir fort de cette expérience.
1880
Van Gogh fait son choix
Son poste n'étant pas renouvelé, il sombre dans une dépression. Il reconsidère les choses et décide de se consacrer à l'art.
1883
décembre
La période de Nuenen
Van Gogh s'installe à Nuenen. Il y restera deux ans, pendant lesquels il peindra près de deux cents tableaux.
1888
Sous le soleil d'Arles
Van Gogh part vivre à Arles. Il découvre les chaudes couleurs et le soleil de la Provence. Sa peinture évolue considérablement. Il invite Gauguin à le rejoindre.
1888
23 décembre
Van Gogh se mutile l'oreille
Dans leur atelier d'Arles, le peintre Vincent Van Gogh tente de blesser son ami Gauguin avant de se trancher l'oreille avec une lame de rasoir. Il offrira le morceau de chair à une prostituée. Gauguin, est arrêté puis aussitôt relâché. Rapidement rétabli, Van Gogh peindra son autoportrait avec son pansement autour de la tête. Pour Paul Gauguin, cette nouvelle crise de folie marque la fin de la collaboration des deux peintres dans leur "atelier du Midi" installé à Arles.
1889
Van Gogh accepte d'être interné
Van Gogh entre de son plein gré à l'asile de Saint-Rémy. Il peint ardemment pendant deux mois.
1890
27 juillet
Suicide de Van Gogh
Souffrant de crise de démence et rongé par l'angoisse, le peintre hollandais Vincent Van Gogh se tire une balle en pleine poitrine dans un champs de blé à Auvers-sur-Oise. Soigné par le docteur Gachet, Vincent ne meurt pas sur le coup. Il s'éteindra deux jours plus tard. Son frère Théo, avec lequel il entretient une correspondance assidue depuis 1872, trouvera dans sa poche son ultime lettre. Vincent Van Gogh n'aura vendu qu'un seul tableau de son vivant.
Vincent Van Gogh a aimé cette région minière et a dessiné le "borinage".
Il a commencé à dessiner tous les cahiers de Millet pour s'entraîner, il a fait "ses gammes" quoi pour devenir après le peintre qu'il fut. Le tableau qui est le clou de cette exposition est le "semeur" , Van Gogh dit à son frère Théo qu'il est le semeur et que contrairement ce qui lui dit dans ses lettres , qu'il n'avance pas , Van Gogh lui répond que ce qu'il fait c'est comme ce semeur et que ce qu'il est fait , il le sait c'est bien........ On connaît la suite.
qu'est-ce que le Borinage :
Le Borinage est une région belge située en Région wallonne dans la province de Hainaut, à l'ouest et au sud-ouest de la ville de Mons, à l'extrémité ouest du sillon Sambre-et-Meuse.
C'est un ancien site minier qui donnait jadis du charbon à l'affleurement, notamment dans la forêt Charbonnière. Les veines se prolongeaient au-delà de la frontière franco-belge et on a retrouvé le charbon du côté français plus en profondeur, la surface étant recouverte de sédiments tertiaires. Plus tard, les hommes ont creusé des mines. La technique évolua si bien que l'exploitation de charbonnages de taille considérable fit du Borinage un des berceaux de la révolution industrielle après l'Angleterre.
La Maison van Gogh (ou ‘Maison du Marais’) est l’habitation, sise à Cuesmes, près de Mons, en Belgique, où vécut le peintre Vincent van Gogh d’août 1879 à octobre 1880. La maison est aujourd’hui un petit musée à la mémoire du grand peintre impressionniste de la fin du XIXe siècle.
Histoire
Vincent van Gogh, en pleine crise religieuse, arrive à Wasmes en 1878, comme prédicateur protestant. Y trouvant son logement trop luxueux, il déménage et s'installe plutôt à Cuesmes. Non seulement il prêche le christianisme mais il vit de la manière la plus radicalement évangélique, donnant ce qu’il possède aux mineurs et à leur famille, vivant comme eux et descendant avec eux au fond de la mine. Il aurait même sauvé la vie à un mineur touché par un coup de grisou.
La Bible de van Gogh (à Cuesmes)
Son radicalisme est désapprouvé par les autorités protestantes qui lui retirent son ministère. Il rentre quelque temps chez lui, à Etten (Pays-Bas) où il se trouve à nouveau en conflit avec sa famille. Il revient à Cuesmes où il loge chez un mineur jusqu’en octobre 1880. Vincent van Gogh quitte alors le Borinage.
[b]Histoire[/b]
Musée
La maison où il logeait à Cuesmes est un petit musée à la mémoire du grand peintre. Un parcours scénographique permet de suivre le peintre au long des routes de sa vie agitée. Des reproductions de son abondante correspondance donnent une idée de ses activités durant son séjour au Borinage. Le dessin original du peintre ‘Les Bêcheurs (d’après Millet)’ esquissé en 1880, s’y trouve.
Le musée reçoit les visiteurs du mardi au samedi. Son adresse est: 3 rue du pavillon, B-7033 Cuesmes (Mons), Belgique.
La Maison van Gogh opère en liaison avec le Musée van Gogh d’Amsterdam.
Pour chaque épisode, CED réalise une interview fictive destinée à approfondir ou (auto)critiquer le film. Côme Fabre, jeune conservateur du patrimoine et ancien élève de l’ENS, a contribué au scénario de la vidéo. Dans cette interview, nous nous demandons notamment si nous “n’assagissons” pas trop Van Gogh.
CED > Ne voulez-vous pas rendre le peintre plus raisonnable qu’il n’est ? Vous démontrez en effet que la Nuit étoilée (1889) est un tableau construit et calculé, aussi bien en termes de composition que de touche. Les mouvements tourmentés du ciel, loin d’être l’expression de la simple subjectivité, voire de la “folie” du peintre, répondraient aussi à une stratégie : redonner au ciel symbole du divin une force “sublime”, valoriser la foi face aux “fausses lumières” de la ville moderne. Faut-il éliminer toute référence à la “folie” ou à la subjectivité de Van Gogh ?
Côme Fabre > Bien sûr, le paysage que peint Van Gogh n'a rien de rigoureusement rationaliste, mais ce qui nous a paru intéressant à souligner, c'est à quel point les œuvres de Van Gogh sont cohérentes entre elles et répondent à un projet longuement décrit à travers ses lettres. Globalement, ce que nous avons essayé de montrer à travers ce film, c'est que Vincent Van Gogh est beaucoup plus intéressant que les quelques anecdotes un peu misérabilistes que l'on se plaît à colporter sur lui, à l'image d'un saint martyr : la dispute avec Gauguin, l'oreille coupée, l'internement en asile, le manque d'argent et d'affection, le suicide, etc.
La recherche sur l'artiste a beaucoup progressé ces dernières années, notamment par un épluchage systématique de ses lettres que nous avons essayé de citer dans le film mais que vous pouvez consulter en intégralité sur un site dédié ! (vangoghletters). On y découvre un homme sensible et cultivé, sincère et plein d'humour. C'est un fin connaisseur en théologie mais dénué de bigoterie ; il s'enthousiasme autant pour les tragédies de Shakespeare que pour l'ironie mordante du Candide de Voltaire
. Par son frère Théo, il se tient étroitement au courant de l'actualité de l'art contemporain et du marché de l'art parisien dont il connaît bien les mécanismes ; et quelques lignes plus loin, il n'hésitera pas aussi à lui parler de ses pratiques sexuelles et de ses ennuis de santé avec beaucoup de lucidité et sans hypocrisie aucune.
Dès son vivant, le décalage est immense entre la perception des quelques familiers qui correspondent avec lui et la vision que s'en font ceux qui ne le connaissent que par sa peinture.
Lorsque Albert Aurier, critique d'art parisien, lui consacre en mars 1891 un premier article élogieux dans la presse, Van Gogh le remercie mais on le sent un peu gêné d'être assimilé à une bête de cirque, un ovni mystérieux et dangereux. En effet, lisez cet article d'Aurier (en français ; en anglais), on est étonné de voir à quel point sa peinture suscite des fantasmes débridés : l'art de Van Gogh est associé à celui d'un « géant aux mains brutales », d'une âme d'« enfant » et aux « nervosités d'une femme hystérique » ! Aurier n'était pas naïf, il savait très bien que ces grosses ficelles ne correspondaient à aucune réalité, c'est une pure stratégie « marketing » qui vise à intéresser un certain public parisien amateur d'art symboliste, avide d'originalité, d'anomalies, d'ésotérisme.
Quand Van Gogh meurt quelques mois plus tard, c'est presque une aubaine : le bruit du suicide vient parachever l'image que l'on se faisait de ce fou solitaire. C'est ainsi que la légende du génie maudit s'est forgée, avant de se populariser dans la seconde moitié du XXe siècle, colportée par des générations de guides de musée ! Il est vrai que cette légende correspond trop bien à nos attentes et nos préjugés sur la figure sociale de l'artiste, conçu comme un « original » depuis l'époque romantique. Il faudra beaucoup de temps pour corriger cette déformation, attiser la curiosité du public pour un « autre » Van Gogh. Ce film est une petite contribution parmi d'autres...
CED > Vous comparez la Nuit de van Gogh à des peintres plus anciens qui représentent des catastrophes naturelles ou des ciels tourmentés par des phénomènes météorologiques (nuages du Greco), ce qui donne l’impression d’une certaine continuité avec les problématiques de l’art plus ancien. Pourtant, dans chacun de ces points de comparaison, un certain sentiment de fidélité à la réalité demeure, tandis que chez Van Gogh il y a évidemment un violent effort de déformation de la réalité, de “bascule” et d'excès : le ciel étoilé ne ressemble plus vraiment à un ciel étoilé. N’avez-vous pas atténué ce côté “expressionniste” de Van Gogh et la rupture qu’il représente dans l’histoire de l’art ?
CF > Pourquoi associer La Vue de Tolède (c1596/00) du Greco avec La nuit étoilée de Van Gogh ? Effectivement, on peut trouver cela tentant mais tiré par les cheveux : plus de deux siècles séparent ces deux artistes, et Van Gogh n'a probablement jamais vu ce tableau du maître de la peinture baroque espagnole. Mais au moment de faire le film, le rapprochement nous a paru immédiatement intéressant, parce qu'on retrouve les mêmes motifs (le maelström du ciel, le clocher central), la même ambiance à la fois exaltante et inquiétante, et sans doute le même projet sous-jacent.
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