Il y a eu la chanson de Bécaud , l'indifférence nous tue à petit feu, mais j'ai aussi trouvé ce texte à méditer
L’indifférence
Qu’y a-t-il de pire ? La sollicitude dominatrice d’un ami malveillant, les pointes cruelles d’un homme méchant, ou le regard glacé d’un être indifférent ? On dit parfois qu’il n’y a pas plus mordant, plus humiliant, plus blessant que l’indifférence.
L’indifférent nous réduit à rien. Il toise et dédaigne, ignore notre existence et rien n’est plus cuisant. Au moins la méchanceté nous accorde-t-elle un intérêt en cherchant à nous blesser… Mais échappe-t-on à l’indifférence autrement que par elle-même ? N’y a-t-il pas un usage positif, actif même, à cette passion apparemment vide et négative ?
Il n’y a pas d’autre moyen : pour vivre en paix, il faut savoir s’immuniser, apprendre à se protéger, à neutraliser l’adversité. On ne vit plus quand on est tourmenté, quand on rumine sans relâche des offenses passées. Le présent s’écoule, mais on reste bloqué, torturé, aveuglé. On n’est plus disponible pour rien quand on ne sait pas se distancier. Même lointains les événements continuent à nous faire face, massifs, menaçants, offensifs.
Il y a donc une manière de ne pas savoir être indifférent qui nie le présent. Et à l’inverse, une façon d’être insensible qui permet d’être disponible à ce qui arrive. On est d’autant plus réceptif qu’on parvient à être moins affecté. Ce qui suppose un nouveau renversement : l’indifférence – ou ce que Nietzsche appelle la faculté d’oubli – n’est pas vide. Elle n’est pas absence, mais action. Elle n’est pas désinvolte, aveugle ou négligente, mais effort de liquidation, travail de réinterprétation – on donne un nouveau sens pour oublier.
Il y a donc plusieurs formes d’indifférence, des espèces très différentes, parfois contraires : l’une occulte les choses et les êtres. L’autre les rend accessibles.
Nous vivons dans un monde méchant , ignorant souvent les plus malheureux ,les handicapés, les vieux, les malades, les gens qui ont de grand malheur et qui ne peuvent en parler (on a bien vu combien il a fallu aux gens revenant des camps pendant combien d'années ils ont mis pour en parler de peur de ne pas être crus)
Alors voilà une réflexion sur l'indifférence, j'espère que Gégé n'y verra pas d'inconvénient
L'indifférence peut être très peu voyante , mais elle existe partout et dès qu'il y a plus d'échanges avec autrui.