Interview du 26/04/2009. Réalisée par William Réjault pour le Post.
- Amandine, tu réalises que tu as sur la tête une couronne portée avant toi par Christophe Willem et Julien Doré, tu réalises que c�est le même parcours ?
- Oui. Bon, il y a avait l�émission Nouvelle Star avant Christophe Willem et il y a eu l�émission Nouvelle Star après Christophe Willem : l�émission a vraiment décollé après lui. Je ne suis pas très télé : avant sa saison, je ne la regardais pas, je ne la suivais pas vraiment. Son passage m�a fait poser les yeux sur le programme, comme des millions d�autres : on s�est tous branchés sur cette émission en se disant « Waouh, ce n�est pas uniquement un télé crochet, c�est un vrai coup de projecteur sur un artiste, sur un univers, sur une voix ». Julien Doré, même combat, quand il est apparu, c�était un extra-terrestre, il reprenait des chansons à sa sauce, il a apporté une vraie crédibilité artistique à l�émission�Moi je suis arrivée après ça et du coup ce fut tout bénéfice, uniquement du positif. Grâce à eux l�émission s�est démarquée complètement de la Star Academy. On ne pouvait plus vraiment comparer les deux programmes. Ou plutôt si, on pouvait les comparer !
- Oui mais quand même, pardon d�insister, tu passes après eux, pression d�enfer, non ? Tu les connais. Christophe Willem, énorme, Julien Doré, énorme et toi�
- (rires) oui, je sais, « comment je fais pour exister après ces deux phénomènes ? ». C�est ça ta question ? Surtout après le parcours sans faute de Julien Doré, que j�ai suivi de A à Z�Que te répondre ? Je n�étais pas venue pour imiter l�un ou l�autre, j�avais des chansons pas faciles à interpréter qui ne m�ont pas toujours mise en valeur, aussi.
- Tu parles de la styliste ? On a le droit de dire du mal de la styliste ? Ils t�ont peut-être filé quelques daubes à chanter mais question look, on ne t�a pas raté non plus !
- (rires) Je sais, je sais�Je me sentais rarement à l�aise dans les fringues qu�on me tendait. C�était si dûr de dire non. On pense aux conséquences, on les entrevoit. Mais comment veux-tu t�imposer ? Tu as vu le milieu ? Tu le connais, toi, ce milieu ? Qui dans mon entourage aurait pu me dire ce qui se fait, ce qui ne se fait pas, ce qu�on accepte ou ce qu�on refuse, dans ce milieu là. C�est la télévision, c�est tellement hors-norme, à des milliers de kilomètres de la vraie vie. Je débarque de ma province, de mes bars, moi qui suis toujours habillée en jean, veste de cuir et subitement on te glisse une robe de créateur, un truc que tu mettrais qu�en soirée et encore�J�osais à peine ironiser : « Euh, on vient de perdre la styliste, là, non ? Quelqu�un peut la réanimer ? »
- Comment elle s�appelle la styliste de la Nouvelle Star, d�ailleurs ?
- Johanna. Je l�aime bien, en plus, c�est une copine. Elle a énormément de candidats à gérer, d�envies et de besoins différents, elle a la pression, elle bosse beaucoup. Il faut la comprendre, aussi, tu passes en prime time devant quatre millions de personnes, ce n�est pas rien. Moi je suis bien avec des fringues simples : ça ne m�aurait pas gêné de chanter en jean et en débardeur blanc. Dès que tu me donnes autre chose à porter, je me sens en « habits du dimanche ».
- Quand la styliste colle une tiare et des bottes à Camelia-Jordana façon « Mon Petit Poney », tout de même�
- (rires) Je crois que Johanna a le droit de s�amuser, aussi un peu, parfois. Mais Camélia Jordana, elle est belle, on n�a pas du tout vu les vêtements durant sa prestation. Cette fille est belle, non ?
- Oui, si on vire les lunettes. Mais je crois que c�est à la mode, les rayban portées en lunettes de vues.
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Ce que j�aime, chez Amandine, et ce qui sera je présume le frein principal à plein de choses pour elle quand elle rencontrera certains journalistes bien snobs de certaines publications que je ne peux citer c�est cette simplicité non calculée, si agréable, cette simplicité qui la porte et la fait réagir à tout ce qui se passe autour d�elle avec des réactions particulièrement humaines.
J�en connais, des starlettes.
J�en connais, des people de la realtv.
J�en connais, des chanteuses.
Amandine est comme vous et moi. Avec une subtile petite différence : dès qu�elle ouvre la bouche pour chanter, quelque chose se passe. Le silence se fait. Qu�on aime ou pas le répertoire qu�elle a choisi de défendre, Amandine impose le respect.
On l�imagine chanter du Janis Joplin sous la douche, d�ailleurs. Elle éclate de rire :
- Mais qu�on me lâche un peu avec Janis Joplin, deux minutes, merci les mecs, oh !
- Ah bon ? Mais pourquoi ?
- C�est usant, cette référence. Je ne suis pas Janis Joplin, c�est un compliment très touchant, c�est superbe de l�entendre mais non. Vraiment, non.
- Tu ne chantes pas « Mercedes Benz » sous la douche, alors ?
- Non. Je chante « Soca Dance ».
- Pardon ?
- Oui, oui, oui. (elle chantonne). « Dance ! Soca Dance ! Do the Soca Dance ! »
- Ca tombe bien. J�allais te demander si tu voulais être une chanteuse populaire comme Sheila ou une chanteuse engagée comme Brigitte Fontaine.
- (elle éclate de rire) Mais tu prends les deux extrêmes ! C�est inhumain comme question ! Je penche plus du côté Brigitte Fontaine, s�il te faut absolument un nom�(elle me voit tout dépité) « Vooooous les copains je ne vous oublierai jamaiiiiiiiis schoubiiidouaaa schoubidooubidouubidaaa »ï¿½Voilà, ça c�était pour toi, public. Public gay.
- Pardon de te contrarier, Franckine Dubosc mais je crois plutôt que tu as une grosse fanbase lesbienne�
- Ah, alors dans ce cas, je te reprends quoi, du Tegan n Sara ? Du Tori Amos ?
- Euh, ça va aller, hein. Je crois qu�on va en rester là pour aujourd�hui. On parle de quoi, d�ailleurs, la prochaine fois ?
- Du titre caché sur mon album.
- Naaaan ?
- Si, si. Un treizième titre en bonus caché.
- J�adore l�idée.
- C�est la petite surprise d�Amandine.