Voici un article sur Christophe Abramowitz
Métiers de l?audiovisuel.
L?oeil de la Maison ronde Christophe Abramowitz, photographe à Radio France.
Ce n?est que guidé que l?on peut dénicher, dans les entrailles de Radio France, le bureau de Christophe Abramowitz. Au bout d?un dédale de couloirs, dans les sous-sols de la Maison ronde, l?antre du photographe n?est signalé que par une pudique inscription "Photo". Une discrétion qui n?est certainement pas pour déplaire à Christophe Abramowitz qui, comme pour contrebalancer le statut de "photographe officiel de Radio France", aime à se faire tout petit quand il travaille. "Au début on me voit, mais ensuite j?adore quand on ne me voit plus. C?est là que commence vraiment le travail", confie-t-il. Concerts, inaugurations, mais aussi publicités, portraits... toute image, quelle qu?elle soit, concernant Radio France, passe par lui. Une polyvalence qui n?est sans doute pas étrangère à son parcours : une école de pub, puis un travail d?assistant chez un photographe publicitaire, avant que l?armée ne se rappelle à son souvenir. À tout hasard, il envoie son CV sur lequel "il n?y avait rien, sauf la voile et la photo", s?amuse-t-il. L?armée le prend au mot, et l?envoie au service photo de Matignon où il suivra à la trace Édouard Balladur, alors premier ministre. Une expérience dont il fait aujourd?hui un bilan mitigé. "L?armée m?a coupé dans mon élan, déplore-t-il. Elle m?a aussi fait découvrir le reportage politique, mais j?ai vite compris que ce n?était pas mon truc. Je ne voulais pas que l?événement décide à ma place de ce qui mérite une photo." Libéré de ses obligations, il devient photographe indépendant, travaille dans la pub et la mode, fait quelques piges pour Radio France. En 1999, lors du départ de Roger Picard, "l?historique" photographe de la maison, Christophe est engagé. Aujourd?hui, après cinq ans au sein de la Maison ronde, il continue d?être fasciné par "cet univers passionnant, qui grouille de vie". "Il connaît tout le monde !", s?émerveille-t-on un peu partout. Un exploit, dans une maison très compartimentée qui compte plus de 4000 employés. "Un privilège, reconnaît-il dans un sourire, qui n?est donné qu?au photographe et à l?intendant." Seul "oeil" dans un monde guidé par le son, Christophe ne se contente pas d?observer, impassible, les événements. S?il sait s?effacer pour mieux capturer un sourire, une expression ou une lumière particulière, il use (et abuse) de son éloquence lorsque la situation l?exige, par exemple, un portrait. "Lorsque les gens sont réticents, je les mets à l?aise en discutant, en créant un contact humain, explique-t-il. Une photo, c?est d?abord une rencontre, une collaboration. Si la personne ne donne rien, je ne peux pas faire de miracle." Mais les mauvais souvenirs sont rares. Et les bons sont jalousement gardés, dans son bureau. Là, entouré de ses photos préférées, il pourrait discourir des heures sur chacune d?entre elles. Toutes ont une histoire, un processus propre sans lequel ce moment de grâce n?aurait jamais pu être fixé. "Je ne me rappelle pas toujours des noms, avoue-t-il. Mais les visages, les circonstances, tout ce qui fait la photo, toujours." Louise Colcombet
source :
http://www.humanite.fr/journal/2004-08-26/2004-08-26-399403