Voici un entretien avec Janie Duquette du 26 juin 2003 carver? à une époque où Nolwenn Leroy était encore une inconnue chez nos cousins ? Une piqûre de rappel de trois ans pour comprendre l'évolution de cette jeune maison de disque.
Une question après avoir lu cet article : Est-il possible pour DEJA (ex DKDD) d'avoir repéré l'artiste Nolwenn Leroy sans attendre Universal ?
A bientôt?
"Duquette's school of success"
La musique francophone déploie de nombreux talents qui savent acquérir rapidement l'amour du public. La Chicane, Dany Bédard et Boom Desjardins, entre autres, sont des représentants prodigieux de la relève musicale au Québec. DKDD est la compagnie qui travaille en coulisse à orchestrer le succès de ces artistes et de plusieurs autres. DKDD s'occupe de spectacles, d'édition, de gérance d'artistes, non seulement dans le domaine de la chanson, mais également dans le domaine de l'humour.
Janie Duquette, présidente de DKDD, est avocate de formation, spécialisée en droit du divertissement. Après avoir travaillé comme avocate en pratique privée dans un grand cabinet d'avocats, surtout auprès de producteurs (film et musique), elle se lance dans la production d'artistes, ce qu'en réalité, elle avait toujours voulu faire.
Contre toute apparence, d'avocate à productrice, il n'y a pas si loin. En effet, pour financer ses études, Janie était serveuse dans des endroits comme La Brique et le Backstreet, à Montréal, où se produisaient des groupes connus. Déjà à l'époque, elle était en contact avec beaucoup de gens de la communauté artistique. Sa formation d'avocate, sa sensibilité et son flair faisaient d'elle la candidate toute désignée pour devenir présidente d'une compagnie de disques.
En ce qui a trait à sa carrière, sa rencontre avec l'énigmatique Donald Tarlton, alias Donald K. Donald, s'est avérée des plus déterminantes. Promoteur de spectacles et actionnaire dans le domaine des disques, Donald K. Donald dont la réputation n'est plus à faire, a notamment contribué à faire découvrir Céline Dion.
Ayant entendu parlé de Janie, lorsque Donald Tarlton la contacte, c'est pour lui faire subir une épreuve qu'elle réussit haut la main. En effet, il lui demande d'étudier en une heure un dossier légal nécessitant au moins deux jours de travail. Lorsqu'il la rappelle, 90 minutes plus tard, deux autres personnes écoutent la conversation afin d'évaluer sa réponse, qui s'est révélée être la bonne car elle est embauchée sur le champ. Par la suite, Donald Tarlton ouvrait une nouvelle étiquette dont il confiait la direction à Janie, lui témoignant ainsi de sa confiance. Aujourd'hui DKDD dont le dernier D est l'initiale de Janie Duquette, regroupe toutes les étiquettes de disques, spectacles, édition et humour.
Le travail de DKDD qui occupe sept personnes, consiste à repérer des artistes talentueux et ensuite, à les mettre en valeur. Pour réussir, un artiste a besoin d'un entourage qui travaille avec et pour lui. C'est là qu'entre en jeu l'équipe de Janie Duquette. « Notre objectif est de les supporter et de les amener où ils méritent d'aller », déclare-elle au sujet des artistes avec qui elle travaille. Elle blague d'ailleurs au sujet de ce qu'elle appelle la « Duquette's School of Success », une sorte de recette qui comprend : talent, discipline, personnalité et entourage. Selon elle, une dose égale de chacun de ces éléments garantit le succès. À la base, il faut le talent et l'entourage mais ce sont la personnalité et la discipline de l'artiste qui feront la différence dans la longévité de sa carrière. « L'entourage, ce n'est jamais un problème, c'est nous! » s'exclame Janie. Par ailleurs, il faut également que l'artiste soit à l'écoute de son équipe et qu'il sache accepter la critique afin de s'améliorer lorsque nécessaire, « ça peut être difficile pour un artiste de faire confiance, car la critique peut raviver l'insécurité », explique-t-elle.
La Chicane, premier-né de la famille DKDD, a réussi plusieurs exploits comme de jouer aux Jeux Olympiques de Sydney en 2000. Le groupe s'est également mérité plusieurs nominations et prix notamment au gala des Junos (album francophone le plus vendu en 1999, En Catimini) et au gala de l'ADISQ (groupe de l'année 2000 et album rock de l'année en 2001, Disparu). De plus, leur curriculum inclut la première partie des Rolling Stones à Toronto le 30 juillet 2003, ce qui n'est pas peu dire. « La personnalité de Boum Desjardins y est pour beaucoup dans le succès de la Chicane », affirme Janie. Elle s'étonne de l'énergie de celui-ci qui sait garder sa bonne humeur malgré le manque de sommeil, les décalages horaires et les questions répétitives des journalistes.
DKDD n'a pas que ses artistes pour témoigner de sa réussite. En effet, DKDD est la plus jeune entreprise canadienne à avoir reçu du financement du fameux PEM (Programme des entrepreneurs de la musique), un programme orchestré par le Ministère du Patrimoine Canadien. Ce programme dont les critères de sélection sont assez rigoureux, entre autres en ce qui concerne le plan d'affaires, est lourd de signification pour la crédibilité de l'équipe.
DKDD poursuit sont développement sur les marchés national et international avec d'autres jeunes talents récemment dénichés tels Jonas Tomalty et Jenifer Aubry, de même que Corneille, un artiste prometteur qui s'est déjà produit aux Francofolies.
Enfin, DKDD célébrera cet automne son demi-million d'albums vendus depuis l'arrivée de Janie il y a quatre ans. Ce bel anniversaire sera l'occasion d'un événement médiatisé.
Rédaction : Nathalie Ayotte
Source : http://www.dfait-maeci.gc.ca/culture/arts/DKDD-fr.asp
L’impossible, nous ne l’atteignons pas, mais il nous sert de lanterne...