Merci à Jacques de Nolwennleroy-artiste et merci à Ollive qui a reposté ce message sur Nolwennleroy.com (
Citation:
J'étais quasi sûr hier de ne pas commenter le spectacle de Nolwenn à Bordeaux. Les diverses raisons tournent autour de mon manque d'enthousiasme permanent depuis quelques temps déjà à m'intéresser d'aussi près que vous au bouillant univers internet Nolwennien [je ne consulte plus désormais que le forum de Bruno] et par nature aussi... distante dirons-nous.
Je vais cependant vous conter quelques pérégrinations de cette belle nuit bordelaise.
Pour la première fois depuis très longtemps, je quitte le travail assez tard et flâne posément vers le centre encore très animé à cette heure-ci, surtout que la mise en place des voies de métro à fait la part belle aux espaces piétons et aux terrasses de café. Arrivé ver 19h15 près du Fémina, une cinquantaine de personnes guettent déjà l'ouverture des portes. A l'évidence, ce ne sera pas pour les minutes à venir et en profite pour refaire un petit tour des rues adjacentes admirant au passage la longue perspective de la cathédrale St André tout en grillant -même pas anxieux- quelques cigarettes de trop.
19h45 est l'heure de mon entrée dans la salle. Petit tour au balcon pour une vision haute de ce lieu, conforme aux descriptions, et assurément chargé d' histoires. Quelques photos noir et blanc ornent les deux entrées latérales Piaf, Halliday ...
Rejoignant mon siège, j'aperçois une connaissance de travail ... surprise conjointe, l'un et l'autre n'imaginions certainement pas cette passion partagée, surtout que nos relations professionnelles étaient plutôt froides. L'occasion est donnée ici d'approches différentes, de point commun, d'échanges en rapport avec Nolwenn, de compréhension. Rien que pour cet intermède, la soirée était déjà réussie.
Pour la première fois pour un spectacle je suis au premier rang et, compte tenu de la configuration de la scène, peux vous assurer que c'est un vrai bonheur visuel. Au plan sonore, ce n'est quand même pas l'idéal dans la mesure où quelques enceintes posées à terre prenaient à mon goût un peu trop le dessus par rapport aux latérales.
Pour la première fois, j'assiste à une partie introductive annoncée en voix off par Nolwenn des coulisses. Il est surprenant et sympa ce Teitur, son regard, sa concentration, ses mimiques.
Petit entracte, qui semble durer une éternité. Test des guitares, des claviers, réglages des pieds de micro ... apparition d'un fond sonore de gazouillements d'oiseaux laissant supposer une entrée imminente de Nolwenn, cris dans les travées et retour des techniciens pour d'autres réglages ...nouveau cris ... nouveau retour technique [et toujours en fond sonore les oiseaux].
Puis la lumière s'éteint doucement pour laisser place à une onde bleutée entourant en fond de scène un astre brillant.Le show peu débuter.
Pour la première fois, Nolwenn se tient à quelques mètres. Ses allées et venues sur l'avant scène me laissent déjà un souvenir impérissable. Comme d'ailleurs certaines de ses interprétations que je citerai dans le désordre:
- un 14 février d'anthologie à faire applaudir -debout pour beaucoup- pendant de très longue minutes
- la reprise de Kate Bush, d'une interprétation magistrale
- cassé, que je fredonne encore tant elle fut parfaite et semble avoir redécouvert ce titre
- reste encore, qui a pris une autre dimension sur scène
- j'aimais tant l'aimer aux vocalises qui coulent encore dans mes veines
... et quelque autres titres d'admirable facture.
Pour la première fois pourtant je ne l'ai pas applaudie. J'ai ressenti en effet l'interprétation de "l'enfant cerf volant" très décevante me demandant même encore si la tonalité plus basse que le disque n'avait pas provoqué des appoximations vocales dont Nolwenn n'est vraiment pas coutumière. Mais peut-être était-ce les règlages sono que j'évoquais tout à lheure.
Pour la première fois depuis longtemps j'ai apprécié "la foule", cette passion pour Nolwenn qui fait crier, applaudir à tout rompre sans discontinuer, cette communion, cet amour du public envers un artiste. Je crois sincèrement que Nolwenn a trouvé ce qu'elle attendait, sans renier ses passions et sa raison, son public est là, cela ne s'arrêtera pas.
Pour la première fois enfin, j'ai croisé à maintes reprises le regard de Nolwenn et m'y suis perdu encore et encore.
Et pour clôturer par une exagération ... après cette soirée, ces réconciliations, ces vertiges ... je peux finir en paix.
Ni Dieu ni Maître