C'est avec les années que je me suis laissé charmer par l'univers de Nolwenn Leroy. Happé par ses chansons aux allures et parfums celtiques. Je n'étais pas du tout fan de son début de carrière et de ses titres comme Cassé. Mais, ses albums sont devenus, selon moi, plus intimes et je ressentais de plus en plus un attrait pour sa voix et sa musique.
Pour ce nouvel album, sobrement intitulé Folk, Nolwenn Leroy a trié sur le volet treize chansons en les réadaptant à sa manière tout en restant fidèle aux oeuvres originales. Et pour moi, c'est un pari osé et réussi. Un grand bravo au rélisateur du disque, Clément Ducol, qui a composé un son feutré et qui a su réadapter de splendide manière ces treize titres. Il réussit à magnifier ces chansons. Mais bravo aussi au guitariste Frédéric Koella (ex-Cookie Dingler et qui a aussi collaboré avec Willy DeVille, Bob Dylan, Dick Annegarn, Carla Bruni, Francis Cabrel, Johnny Hallyday, Marc Lavoine, Jacques Higelin... ) qui a ce son de guitare acoustique soyeux et plaisant aux oreilles et qui donne toute sa particularité aux titres de Folk.
Evidemment, avec cet album, Nolwenn Leroy va totalement à contre-courant des modes et c'est tant mieux. Elle fait ce qu'elle aime et fait de cet album une continuité de son album Bretonne de 2010. Les treize chansons reprises dans Folk sont chantées initialement par des hommes et datent pour la plupart des années 70. " Et puis je trouve que c'est aussi intéressant parce qu'une chanson lorsqu'elle n'est pas chantée elle meurt " a expliqué Nolwenn.
Je Ne Peux Plus Dire Je T'Aime est un titre de Jacques Higelin. Acoustique, superbes arpèges et délicats arrangements de cordes. Ambiance confidentielle assurée. Puis So Far Away From LA de Nicolas Peyrac suit attentivement cette impression de confidentialité. Le pari est d'ores et déjà gagné pour Nolwenn Leroy. Elle respecte les arrangements d'origine et même les dépoussière, et les remet au goût du jour.
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C'est maintenant à Yves Simon de prêter son sublime Diabolo Menthe à la voix de Nolwenn. Toujours cette impression de soie, de velours, de douceur. La guitare de Frédéric Koella est fastueuse, l'orgue est le bienvenu et la voix de Nolwenn est tout en retenue. Cette reprise d'Yves Simon est tout simplement éclatante. C'est tout en douceur que le grand Leonard Cohen et Suzanne, adapté par le néerlandais Dick Annegarn, sont repris, juste avant Yves Duteil et Virages. Les arrangements de cordes sont très justement mis en valeur. La rythmique est présente de belle manière mais toujours tout en légèreté. Il y a la très belle Hollywood de David McNeil accompagné sobrement par de hantantes guitares acoustiques.
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La bretagne est présente avec Ma Petite Fille de Rêve de Jean-Michel Caradec. La rythmique est bien soutenue, toujours agréable et élégante. On soulignera aussi le courage de Nolwenn Leroy de reprendre Je T'Aimais, Je T'Aime et Je T'Aimerai de Francis Cabrel, une chanson exigeante. La voix fragile de la bretonne sied parfaitement aux accords de guitare acoustique. Les arrangements de cordes épousent magnifiquement et la voix et les guitares. Une reprise absolument bouleversante tant elle est tendre et sensible. Les violoncelles de Jonathan Nazet et Lise Orivel donnent un autre horizon à la chanson de Cabrel tout en lui restant fidèle.
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On Est Comme On Est est une ballade de Renaud Detressan qui date de 1981, écrite bien avant qu'il ne fonde Soldat Louis. Exotisme bossa nova pour La Rua Madureira de Nino Ferrer. Les accords de guitare samba et bossa nova, la rythmique brésilienne et la trompette nous bercent de bien belle façon. Marions Les Roses est un titre de 1975 de Malicorne, le groupe de Gabriel Yacoub. A l'origine il est chanté a capella mais ici, Nolwenn Leroy y ajoute des guitares acoustiques et une voix masculine (Clément Ducol). Ambiance bretonne assurée. L'idée de rajout du dobro est très bonne. Jolie Louise est un joli titre entrainant, de Daniel Lanois. Mi-anglais, mi-français et de bien belles guitares acoustiques. C'est Dick Annegarn qui accompagne Nolwenn Leroy à la guitare pour son titre Sacré Géranium. La voix douce de Nolwenn vient apporter un joli contrepoint à la voix de Dick.
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Une façon plus que sympathique de clôre un bel album fait de treize titres mythiques que nous avons tous en tête depuis longtemps. Les albums de reprises sont souvent un acte courageux, le public suivra-t-il ?, mais quand c'est fait avec honnêteté et amour de la musique, la question ne se pose plus. Alors bravo Nolwenn Leroy pour oser ces reprises. La tâche entreprise est des plus nobles. D'autant plus que le packaging entourant le disque est des plus remarquables.
Line-Up :
- Nolwenn Leroy (chant)
- Freddy Koella (guitares)
- Laurent Vernerey (basse)
- Raphaël Chassin (batterie)
- Johan Dalgaard (piano)
- Clément Ducol (arrangements des cordes)
Tracklist :
1. Je Ne Peux Plus Dire Je T'aime
2. So Far Away From L.a.
3. Diabolo Menthe
4. Suzanne
5. Virages
6. Hollywood
7. Ma Petite Fille De Rêve
8. Je T'aimais, Je T'aime Et Je T'aimerai
9. On Est Comme On Est
10. La Rua Madureira
11. Marions Les Roses
12. Jolie Louise
13. Sacré Géranium
Tu restes dans nos coeurs
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et je partage tout à fait son avis sur les arrangements de Clément Ducol, contrairement donc à ce que dit Mister médioni qui semble les trouver "variètoche" 