Enregistré le 28/11/2003
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Le Cheshire cat et moi
Nolwenn Leroy
Avec son 3eme album studio, Mademoiselle Nolwenn Leroy poursuit son évolution artistique, de manière indéniablement surprenante mais intéressante et intelligente. Après un premier disque d’interprète au succès prévisible et formaté, un second tout aussi commercialement réussi, aux chatoyantes couleurs pop née de sa rencontre avec le maître es pop français, Laurent Voulzy, ou son implication était plus palpable mais sous pilotage de l’homme à la ricken le troisième s’avère plus personnel.
Car si une seule chose devait être dite à propos de l’album Le Cheshire cat & moi, c’est son passage aux commandes. Certes elle reste, très bien, entourée, mais le pilote de l’avion est dorénavant Nolwenn. Elle signe ou co-signe les 11 titres (+ 3 bonus sur l’habituelle version deluxe) et en a confié la réalisation à Teitur, plaçant de ce fait l’album sous le signe de l’épure et l’acoustique.
Rupert Hine, de loin le plus titré de la bande, signe 2 titres dont le premier single le charmant Faut il faut il pas ? et de Ruth Wall joueuse de harpe de Goldfrapp à Jonatha Brookeen passant par Michelle Featherstone, c’est clairement la ligne indies qui est en ligne de mire. Enregistré en bonne partie en Suède, le disque déroutera probablement initialement le grand public.
Sa voix, toute en douceur, se loge au creux de l’oreille. Abandonné les performances vocales, elle sait qu’on sait qu’elle peut, place à l’intimité. Le titre éponyme qui ouvre le disque, son violoncelle, ses glockenspiel, son rythme doucement haché, presque comptine, son texte cryptique, donne de suite le ton. Le premier single et son clip décalé accroche les tympans, c’est bien le moins pour un single mais son rythme quasi martial et ses sifflets à la pont de la rivière Kwaï risque d’en décontenancer plus d’un(e).
L’autobiographie Mademoiselle de la gamelle est l’un de mes titres préférés, et qui démontre un chouette talent d’écriture, couplé à une jolie mélodie. Je ne vais pas tous les passer en revue, sachez que 3 sont en anglais (initialement elle avait écrit l’ensemble des morceaux dans cette langue) et qu’elle n’a pas à en rougir, la frenchie ne s’entend pas.
C’est encore le titre de son sensuel septième titre qui la définit le mieux sur cette fin 2009, Parfaitement insaisissable.
Au final, sa maison de disque doit se faire du mouron car, si artistiquement elle grandit, commercialement, cela risque d’être moins payant. Comme je l’ai entendu dire en interview, vu la crise du disque, de toutes façons, on ne vend plus, alors autant faire ce que l’on a envie de faire.
On ne saurait être plus lucide, l’interprète a gagné ses galons d’artiste et cette mutation lui va bien.
à noter un joli visuel, signé Thomas Jacquet
http://www.sucrepop.com/articles.php?lng=fr&pg=1669
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