Une espèce rare (04/11/2006)
© D.R. Nolwenn était stressée, jeudi soir, mais personne ne lui en a tenu rigueur : le Cirque était debout pour l'acclamer
BRUXELLES Ce n'était pas une date comme les autres. Nolwenn a confirmé notre impression en toute fin de concert, jeudi soir, au Cirque Royal : elle était particulièrement stressée. Il régnait effectivement une ambiance électrique sur certaines chansons : tantôt, les musiciens étouffaient un fou rire; tantôt, c'est Nolwenn elle-même qui loupait les premiers mots d'une chanson. Mais au vu de l'enthousiasme du public (pour la petite comparaison, plus adulte que celui de Jenifer mais, paradoxalement, un peu maladroit et moins respectueux - ça hurlait parfois sans raison), personne ne lui en tenait rigueur. C'est qu'à côté de ce léger manque de concentration, la voix était bel et bien là.
Dès son entrée sur scène, Nolwenn a présenté son univers particulier. Dans son laboratoire de curiosités, comme elle se plaît à appeler son petit monde, on trouvait une affiche évoquant le siècle des Lumières, un paon aux jolies plumes colorées qui faisait allusion à la pochette de son dernier album, des papillons accrochés au mur et aussi des "espèces de musiciens" , selon ses propres dires, qui se distinguaient à la harpe, au piano, à la guitare ou encore à la batterie. Nolwenn, ses longs cheveux noirs déliés, en jolie robe, noire elle aussi et doucement froufroutante, virevoltait dans cet étrange univers. Elle eut droit, dès le deuxième morceau (Histoire naturelle ) à une standing ovation et enchaîna, au milieu des cris d'amour ("Nolwenn, tu es magnifique" ), passant d'un morceau plus rock (Rien de mieux au monde ) à un pur moment de douceur avec Mon ange , chanson qui est à Nolwenn ce que Vole est à Céline Dion. Plus tard, la chanteuse a épaté la galerie avec plusieurs reprises : Kate Bush - son modèle - et Running up that hill, d'abord, Time after time de Cindy Lauper et enfin un blues digne de ce nom qui lui a rappelé "son année passée aux États-Unis".
L'ex-académicienne a surtout prouvé, durant la grosse heure et demie de spectacle, qu'elle maîtrisait les nuances. Tendre sur Reste encore , voulzyenne (au violon en intro et à la flûte ensuite) sur Le rêve des filles , tragique sur 14 février , orientale sur une version différente de l'originale d'Une femme cachée ... Et évidemment, tout en puissance sur Cassé , servie sur la fin et très attendue.
C'est couverte de cadeaux, de petits mots et de fleurs et après avoir fait monter sur scène, le temps de quelques notes, une ravissante petite fille au regard étonné, que Nolwenn s'est échappée dans les coulisses du Cirque Royal. Le temps de reprendre ses esprits et de remettre ça, le lendemain (donc ce soir) à Liège et samedi à Charleroi. Il reste d'ailleurs quelques places : 071/31 12 12.
Dé. L.
© La Dernière Heure 2006