Pour les myopes, merci à Christelle de .com pour la retranscription :
Nolwenn Leroy
Son album, sa tournée, son univers poétique : une vraie star est née
Certains ne donnaient pas cher de son avenir. Et pourtant. Cooptée par les plus grands pour son talent et sa sincérité, elle entame un tour de France qui ravit ses fans.
Ton album Histoires naturelles est sorti au printemps. Tu entames une tournée. Dans quel état d'esprit l'abordes-tu ?
Avec angoisse ! C'est une douleur pour moi d'entrer en scène, mais je suis moins stressée que pour ma première tournée, en 2003. A l'époque, je n'étais pas habituée à chanter seule, sans le soutien des académyciens. Cette fois, je peux compter sur la complicité de mes musiciens, je cherche leur regard pour me rassurer. Nous formons une bonné équipe tous les six. De plus, je me sens à l'aise dans les salles intimistes. Je fais marche arrière, en passant des Zénith de la Star Academy aux petites scènes. (Rires)
Comment te prépares-tu avant un concert ?
Je m'isole toujours quelques minutes afin de me chauffer la voix. Mais à part ça, j'ai besoin d'avoir beaucoup de monde autour de moi pour m'occuper l'esprit et, surtout, ne pas paniquer... Dans ma loge, je n'installe pas grand-chose à part un humidificateur d'air avec des huiles essentielles : on se croirait dans une boutique zen !
As-tu un porte-bonheur ?
Pas vraiment, mais j'ai toujours avec moi des images pieuses de saint Bénilde, un curé qui a été canonisé pour ses dons de guérisseur. Une église que je fréquentais, pendant mes études de droit à Clermont-Ferrand porte son nom.
Tu crois en Dieu ?
Non, et je ne suis même pas baptisée. Mais cela ne m'empêche pas d'adorer l'ambiance des monastères ou des églises pour faire le vide et méditer. Je suis ce que l'on pourrait appeler une athée mystique.
Un faux squelette, des animaux empaillés... Sur scène, tu évolues dans un curieux décor !
J'ai voulu recréer l'atmosphère pleine de mystère et de poésie d'un cabinet de curiosités, un endroit où les gens exposaient des objets de voyage insolites du XVIe au XVIIIe siècles, un endroit qui ressemble à mon chez-moi. On a passé un temps fou à concevoir et à réaliser ce décor avec ma mère. C'est ma conseillère artistique. Elle a fait l'Ecole du Louvre et collaboré avec des marques de prêt-à-porter : elle s'y connaît. J'ai aussi fait appel à un concepteur lumière très talentueux, Dimitri Vassiliu, qui a déjà travaillé avec Zazie et Calogero.
On a l'impression que tu cherches à tout contrôler.
C'est vrai, je suis une maniaque du détail. Je ne laisse rien au hasard, même pas les tenues de scène. J'ai écumé les boutiques, je cherchais des vêtements gothiques chic pour coller à l'univers de l'album.
Violon, piano et flûte irlandaise : tu fais un numéro de femme-orchestre pendant le concert...
Et je me régale ! J'ai dû me remettre au violon pour les besoins de ce spectacle... Je ne m'y étais pas exercée depuis longtemps. A l'avenir, je vais essayer de concilier de plus en plus le chant et la pratique des instruments de musique.
Sur scène, comme sur ton album, tu fais moins de démonstrations vocales qu'à tes débuts.
C'est un choix. Après la Star Academy et le single Cassé, extrait de mon premier album [son disque éponyme, ndlr], on m'a collé une étiquette associée en France à la grosse variété. Cela n'a rien à voir avec mes goûts musicaux : j'écoute du blues et de la soul, et j'apprécie des artistes pop-rock comme Kate Bush et Tori Amos. C'est facile de chanter en puissance, mais je préfère passer du grave à l'aigu, introduire des nuances, prendre des risques.
Tu n'as pas eu peur de décevoir tes fans avec un album plus pop que le précédent ?
Non. Même si on fait ce métier pour faire plaisir au public, on doit rester sincère. Je ne pouvais plus mentir sur Histoires naturelles, d'autant que j'ai écrit certaines chansons. J'ai reçu des lettres de fans qui étaient déçus mais, dans l'ensemble, mon virage musical a été plutôt bien accueilli. Je me suis investie à fond dans ce disque et je trouve qu'il me ressemble.
Quel rapport as-tu avec tes fans ?
C'est particulier, assez fusionnel. Je discute beaucoup avec les gens lors des séances de dédicaces. Comme j'ai une bonne mémoire visuelle, je commence à en reconnaître certains. Je surfe aussi beaucoup sur les sites qui me sont consacrés : je prends la température du public, je laisse des messages... Après mon premier concert à Lille, je me suis précipitée sur Internet pour découvrir les commentaires !
Qu'en as-tu pensé ?
Je crois que le décor et la lumière plaisent à mes fans. De toute façon, ils sont toujours prêts à me défendre. Quand je participe à une émission de télé, ils viennent en délégation au cas où l'animateur me ferait des remarques cinglantes. Sur le plateau de Fogiel, ils m'ont réservé une standing ovation !
Et toi, est-ce que tu as déjà été fan d'un artiste ?
Je n'ai jamais patienté pendant des heures ou cavalé derrière un bus pour apercevoir mon idole, je ne suis pas une groupie. Mais, adolescente, j'étais fan de Michael Jackson. J'enregistrais tous ses passages à la télé et j'ai participé à un concours organisé par une radio afin de recruter des jeunes choristes pour un de ses concerts. Comme je dépassais la limite d'âge, j'ai envoyé la photo de ma petite soeur. Ca a marché. J'ai passé une journée dans les coulisses du spectacle. J'admire aussi beaucoup Lionel Richie.
C'est lui qui t'a remis, en septembre, le prix Etoile Chérie FM, attribué par les auditeurs à leur artiste préféré.
Quel bonheur ! Je n'en revenais pas d'être nominée par ces auditeurs... Je voulais dire nommée, pardon pour le lapus, ça vient de la Star Ac' ! (Rires) Comme toujours, Lionel Richie s'est montré souriant et disponible. Il me fait penser à Laurent Voulzy, qui m'a guidée avec beaucoup de patience et de générosité pendant la préparation de l'album Histoires naturelles.
Elodie Frégé et Benjamin Biolay, Patxi et Louis Chedid... Ces collaborations sont-elles un gage de crédibilité après la Star Ac' ?
Moi, je n'ai pas fait ça pour être crédible, je ne suis pas du genre à partir à la pêche aux chansons ! Avec Laurent, c'était un coup de foudre amical et artistique. On s'est croisés sur le plateau de l'émission, on a sympathisé et on a rapidement décidé de travailler ensemble. Il avait déjà signé une chanson sur mon premier album. Ce n'était pas une rencontre arrangée par nos maisons de disques.
Tu as des projets après la tournée ?
Je veux d'abord m'imposer sur scène. Du coup, j'espère qu'on programmera d'autres dates. J'attends aussi la sortie de l'album Le Secret du vieux coquillage blanc, un conte musical celte pour enfants sur lequel j'ai travaillé avec d'autres artistes, comme Michael Jones et le groupe Tri Yann. C'est un joli projet, en cohérence avec mes racines bretonnes. Après, je verrai, je ne m'imagine pas enchaîner les albums. Quand on écrit ses chansons, on a besoin de temps.
Propos recueillis par Olivia Moulin
encarts :
Dans les coulisses de sa tournée
Pour sa première date, le 30 septembre à Lille, Nolwenn a accepté de nous recevoir dans les coulisses de son show.
- Lors des répétitions, la chanteuse et ses musiciens ont du mal à rester sérieux en saluant une salle vide
- En retard sur le planning, elle fait un passage éclair dans sa loge pour un dernier coup de blush
- Dans le décor qu'elle a choisi, elle chante certains titres avec le seul piano pour l'accompagner. Les fans adorent.
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