L'émancipation de Nolwenn
C'est rue du Bac, à Paris, que se trouve le magasin spécialisé en animaux empaillés dans lequel Nolwenn a été immortalisée. Photo Laurent Séroussi.
entretien
Plus vous vous approchez d'elle et plus elle vous paraît jolie. Nolwenn y ajoute le sourire, la gentillesse, la grâce et l'intelligence. Elle est d'autant plus détendue qu'elle sait que le disque qu'elle défend a tout pour lui. Histoires naturelles la voit s'affirmer, aussi bien en tant qu'auteur qu'interprète. D'emblée, Nolwenn s'étonne de nous voir pour la première fois.
Votre premier album ne nous avait pas convaincu, même s'il s'est ensuite vendu à 600.000 exemplaires...
C'est vrai que ce premier album ne me ressemblait pas totalement. On ne m'a pas laissée faire ce que je voulais à l'époque. Mais je suis tout de même fière de l'avoir fait, avec les musiciens d'Obispo notamment. Pour un disque réalisé en un mois et demi, je m'en suis bien sortie. Je découvrais pratiquement les chansons en les enregistrant. Cette fois, c'est tout le contraire qui s'est passé. On a pris notre temps. Laurent a tout fait pour que je m'investisse totalement, que j'écrive des textes, etc.
Jusqu'ici, on avait du mal à vous cerner. Vous avez changé plusieurs fois d'image...
Je ne suis pas monolithique. Au début, on a forcé mon côté tragédienne parce que j'avais une formation classique. Maintenant, j'ai grandi, et Laurent m'a aidée à aller chercher ce qu'il y a de plus lumineux en moi.
Voulzy avait déjà écrit une chanson pour votre premier album. Il a emmené son fils Julien et son ami Souchon dans la nouvelle aventure. Vous êtes aussi chanceuse que Sandrine Kiberlain...
Surtout que Laurent n'est pas un mercenaire de la chanson. Il n'a jamais fait ça, sinon un titre pour Véronique Jannot. Même si on reconnaît bien sa sonorité, il s'est totalement adapté à mon univers. On a beaucoup parlé de ce que je voulais faire. Il n'a pas été un Pygmalion m'imposant ses vues. Il m'a laissée exister. J'avais une idée de ce que je voulais. Il m'a donné les moyens d'y arriver.
Vos textes sont assez biographiques. C'est vrai que vous vous révélez enfin...
L'attente des gens était réelle, je pense. Et comme je suis quelqu'un d'entier, j'ai parlé de mes peurs, du fait que j'ai souvent froid, ainsi que de mon petit côté Bridget Jones. Avec humour, toujours. La chanson « Nolwenn Ohwo ! », c'est Laurent qui m'a dit d'utiliser mon prénom, qu'il aime bien. Et Alain Souchon m'a aidée à mettre ça en forme.
Les photos de l'album sont superbes. Laurent Séroussi est célèbre pour avoir fait « Fantaisie militaire », de Bashung, ou le dernier Zazie. Ça vous donne un petit côté Kate Bush...
C'est ce que je voulais. Je me retrouve plus là-dedans que dans le genre Piaf, dont je ne me sens proche ni visuellement ni artistiquement. J'aime la cohérence chez des artistes comme Kate Bush ou Tori Amos. J'adore, sur mes photos, cet univers animal et naturaliste, ce mélange d'humour et de sensualité. Ces animaux empaillés se trouvent chez Deyrolle, rue du Bac, à Paris. C'est un magasin fascinant.
Nolwenn, Histoires naturelles (Mercury- Universal).
http://www.leguide.be/Guide/musiques/page_5377_392202.shtml
...la rencontre du 14 mars..