Suite et fin de l'article de Ciné revue ...
-Vous avez fait comme suggère l'une de vos présédentes chansons:"Suivre une étoile et se laisser porter au gré du vent" ?Ce qui se racontait dans la presse était donc un tel cauchemar ?
-Non.Mais mon repli était nécessaire.Mon tort est peut-être de ne pas avoir communiqué sur mon silence.Je n'ai pas disparu pour créer un certain mystère.Je comprends que cela ait pu sembler étrange pour le public,mais c'était indispensable.Quand vous avez été révélée par une émission très suivie comme star ac' et que l'on ne vous voit plus pendant quelques semaines,les gens pensent immédiatement que tout est fini.Moi,en l'occurence,je travaillais.
-Diriez-vous que l'année 2004 entraîna un grand chambardement dans votre vie ?Certaines rumeurs ont même laissé entendre que vous étiez malade...
-Les rumeurs peuvent faire mal,mais on s'habitue à tout,hélas!Aujourd'hui,j'ai pris davantage de recul.Tout ça me fait plutôt sourire.Le fait de côtoyer au quotidien un artiste comme Laurent Voulzy qui a énormément d'expérience,me permet d'avoir un autre regard sur la médiatisation.Grâce à lui,je relativise.Ce que je peux vous dire,c'est que je me sens en pleine forme.J'avance à mon rythme,en me concentrant uniquement sur mon travail d'artiste.
-Vous avez un fan très particulier:le neurochirurgien américain Frederick R. Carrick qui s'intéresse aux mystères du coma.Selon lui,votre voix possède des vertus thérapeutiques.Elle calmerait les autistes trop agités et diminuerait l'intensité des migraines.Aux Etats-Unis,340 praticiens utiliseraient même votre album pour soigner de petites lésions cérébrales,et les résultats seraient statistiquement meilleurs que tous ceux obtenus jusqu'à présent,avec d'autres musiques,y compris à celle de Mozart!Comment avez-vous réagi à ce qui ressemblait vu de France et de Belgique,à un canular ?
-Quand on m'a interrogée pour la première fois sur ce sujet,je suis-comme vous-tombée des nues.J'ai appris la nouvelle par le biais de mon site internet.Je me suis immédiatement renseignée sur le médecin,et il s'est avéré que c'est une sommité dans son métier.Un homme qui fait autorité dans le monde de la neurologie.Il donne des conférences aux quatre coins de la planète.Malheureusement,en France,la nouvelle a été source de critiques ironiques et de polémiques.Depuis lors,je me suis informée sur l'étude de Frederick R. Carrick.Et actuellement,ses résultats sont publiés dans des revues médicales américaines extrèmement sérieuses.Il n'y a donc pas de discussion,dans la mesure où il s'agit d'une étude scientifique!
-Vous vous êtes rencontrés?
-Oui,bien sûr.Nous avons rapidement été mis en relation.J'avais un réel besoin de savoir ce qui se passait.Il fallait clarifier les choses.Toute l'histoire est d'ailleurs expliquée dans l'ouvrage que me consacrent Patrick Castells et Christophe Abramowitz.J'en profite pour préciser que je reverse mes droits sur le livre à la Fondation Abbé Pierre que je soutiens activement.
-Que pensez-vous de ce "pouvoir" de guérison ?
-Je crois aux effets de la musique sur la santé des gens.On a tous écouté des sons et des voix qui nous offraient un sentiment de bien-être ou d'apaisement,sans comprendre pourquoi.C'est la preuve que la musique peut être thérapeutique.Ce qui m'étonne le plus dans cette affaire,c'est de savoir que c'est de ma voix qu'il s'agit.Ca,c'est étonnant!
-Indirectement,ce médecin a fait décoller les ventes de votre album aux Etats-Unis.Dans le hit-parade,il est passé de la 92.000ème place aux alentours de la 100ème en l'espace de quelques jours.Maintenant,vous devez être riche non?
-Je ne suis pas Madonna.(Rires.)L'avancée a été spectaculaire dans le classement,mais ne croyez pas que des millions d'Américains ont commandé mon album la même nuit!
-Un vent nouveau souffle désormais sur votre carrière.Votre second album est là pour l'attester.
-Vous avez raison:un "air chaud" me booste comme jamais auparavant.Musicalement,je dirais qu'il s'agit d'un nouveau départ.Cet album est très "voulziesque".Mais il est aussi très "Nolwenn",puisque j'ai écrit la moitié des textes.
Apparemment,l'entente entre Laurent Voulzy et vous n'a pas toujours été idéale....
-Ca,c'est encore la rumeur qui le prétend,et ça nous a bien fait rire tous les deux!C'est complètement farfelu d'avancer des mensonges de ce genre.Dans le making of accompagnant le CD,vous pourrez constater qu'on a eu plus d'un fou rire ensemble et qu'on a vraiment travaillé dans la joie.Qu'on se le dise:nous avons vraiment pris du bon temps!
-Vous n'avez pourtant pas toujours été d'accord sur les textes choisis...
-Eh bien,si,détrompez-vous.On a vraiment travaillé ensemble du début à la fin.Laurent est un homme de talent,et à côté de lui,j'ai emmagasiné plus d'expérience que je n'aurais pu l'imaginer.Humainement,une jeune femme comme moi ne peut qu'être séduite par sa sagesse et sa conception de la vie.Il a aussi su découvrir et faire ressortir ma fragilité,parce que lui-même évolue dans ce genre de sphère.
-Dans "Nolwenn Ohwo",qui fait déjà un malheur sur les ondes,vous chantez:"Rien n'a changé.J'ai toujours peur le soir."
Qu'est-ce qui vous angoisse à ce point?
-Cette phrase assez touchante rappelle que,même lorsqu'on se croit forte ou invulnérable,on reste une petite fille au plus profond de son âme...Et cela même si,au quotidien,on joue les indépendantes.Inévitablement,la nuit nous renvoie à des peurs enfantines et primaires.Les enfants comme les animaux se sentent angoissés à la tombée de la nuit.Le noir incarne l'inconnu,l'absence,parfois la mort...
-Et vous enchaînez en disant:"C'est toujours un peu l'hiver dans mon coeur.Blottie contre un radiateur."
-J'ai eu l'idée de cette phrase parce que je suis extrêmement frileuse et que j'aime beaucoup me tenir près d'un radiateur pour me réchauffer.C'est maladif.Cela fait rire beaucoup de gens de mon entourage.C'était donc drôle d'en parler dans cette chanson.
-Et en amour,qu'est-ce qui vous bloque ?
-Il y a tellement de dangers:la trahison,l'infidélité,le mensonge.J'essaie d'avoir des réactions adultes,d'être détachée des choses,mais je dois avouer que c'est difficile pour moi,car je prends tout à coeur.
-Pensez-vous que l'amour soit une illusion?Qu'il n'est que mots et soupirs?
-Il m'est difficile de répondre aujourd'hui.Je suis jeune et j'aurais tendance à dire naïvement la première chose qui me vient à l'esprit.Pourtant,j'ai envie d'amour.J'en ai même besoin.Mais je sais qu'à force de trop en parler,le mot tend à perdre de son sens.
-Vous êtes de ces femmes qui attendent le bon moment pour offrir les présents qu'elles ont dans le coeur?
-Oui.Je me livre difficilement.Je ne fais pas facilement confiance.C'est une façon de me protéger des souffrances.Je prends du recul.La vie m'a appris à être toujours sur mes gardes.Tant sur le plan professionnel qu'affectif.
-Vous avez aussi des paroles fortes dans "Les garçons,ça ne vaut rien".Croyez-vous quand même au prince charmant?
-Bien sûr,et je le dis:"On rêve toutes de l'homme idéal."D'une vie de famille et d'être une femme épanouie.C'est assez paradoxal,car,l'idéal féminin,aujourd'hui,c'est également d'être une femme indépendante,qui voyage et qui se montre forte.
-Sur la pochette d'"Histoires naturelles",vous posez entourée d'animaux plutôt que d'êtres humains.Vous redoutez tant la trahison des hommes dans notre société?
-Je n'établis pas de rapport de causalité entre ces deux propositions.On peut aimer à la fois les hommes et les animaux.Ce n'est pas antagoniste.Les visuels de l'album m'ont été inspirés par le Museum d'histoire naturelle de Paris.Un endroit qui me fascine,parce qu'il est à la fois magique et onirique.J'adore les animaux.Je possède un husky ainsi qu'un étalon noir dont ma cousine s'occupe,puisqu'elle élève des chevaux.J'essaie de les voir le plus souvent possible.Ils sont indispensables à ma vie et à mon équilibre.
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