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Le côté lumineux de Nolwenn Leroy (30/11/2005)
© D.R.
La gagnante de la Star Academy 2 sort un nouvel album léger, joyeux, à son image et à celle de Laurent Voulzy
BRUXELLES Quand nous l'avons rencontrée, Nolwenn était collée au chauffage. «C'est comme dans ma nouvelle chanson. Je dis que je suis collée à un radiateur. C'est vrai: j'ai tout le temps froid», rigola-t-elle, en se mettant à chanter quelques notes de son single, Nolwenn Owho, pour illustrer ses propos. La jeune femme se lança ensuite sur le pourquoi du comment de son nouvel album, Histoires naturelles. Intarissable, souriante, Nolwenn Leroy était bien loin de celle qu'on pensait connaître grâce à la Star Academy.
Prendre du temps, c'était nécessaire pour cet album?
«Oh oui! Parce que, d'une part, travailler avec Laurent Voulzy et prendre du temps, c'est un euphémisme. (Elle rigole.) Et aussi parce qu'il faut laisser le temps au temps. On brûle pas mal d'étapes quand on participe à la Starac. Il y a des choses qu'on peut apprendre de manière accélérée mais parfois on a besoin de vivre les choses en temps réel pour apprendre. Mon premier album, je disposais d'un mois pour le réaliser. J'avais beau être bien entourée, il y avait en même temps une frustration par la suite: je n'avais pas écrit mes textes. Et bien que ce soit moi qui chante et que je suis heureuse et fière de ce disque-là, j'aurais aimé me livrer un peu plus. Histoires naturelles est plus personnel. Je ne suis plus seulement qu'interprète. Je suis auteur et instrumentiste aussi cette fois.»
Tu as écrit plusieurs titres qui sont considérés comme des adaptations...
«Ce qu'on appelle adaptations, ce sont des chansons qui sont maquettées avec des paroles en anglais. Si on met un autre texte dessus, c'est considéré comme adaptation. Donc ce sont des textes que j'ai reçus, dont j'ai aimé la mélodie. Je les ai fait écouter à Laurent, puisqu'il y avait un souci de cohérence: il ne fallait pas qu'il y ait un break entre ses chansons et les autres. Je me suis ensuite lancée sur les textes. J'ai retravaillé des poèmes que j'avais écrits il y a quelques années ou j'ai écrit de tout nouveaux textes sur ce que j'ai vécu ces derniers temps.»
Tu as dit l'année passée dans une interview que tu avais un petit côté Claude François, avec une tendance à tout gérer. C'est toujours le cas?
«Oui. Je suis partout. C'est de la sincérité. J'ai envie que ça reflète ce que j'ai envie de faire passer. Certains artistes délèguent beaucoup, mais moi, ceux que j'admire vraiment, ce sont ceux qui sont à la base de leur concept comme Kate Bush, Tori Amos... Quand tu as leur album en main, c'est comme si elles l'avaient fait pour toi. Ce n'est pas un disque que tu as envie de télécharger: la pochette est belle, rien n'est laissé au hasard. Quand je pense à mon disque, je pense global: les chansons, les paroles, le visuel, la scène, le décor. Je sais que j'ai le choix. Mais pour travailler comme ça, il faut tout checker. C'est plus fatigant, mais si on ne fait pas ça, on fait quoi à part chanter? C'est un métier de fainéant, sinon! C'est un vrai travail créatif: c'est super de penser plus loin que la musique.»
La chanson Nolwenn Owho est assez particulière.
«Quand j'ai rencontré Laurent, il n'arrêtait pas de me dire qu'il adorait mon prénom, qu'il le trouvait celtique... Il m'avait dit qu'un jour il en ferait une chanson. Quand on s'est mis à bosser, on a ressorti l'idée. Le but, c'était de faire une chanson de fille, où je parle de moi, où je ne me prends pas au sérieux. Cette chanson, en dehors de ça, représente bien ce que j'ai pu ressentir en travaillant avec Laurent et ce qu'il a été chercher en moi. Tout ce côté lumineux qu'il a fait ressortir chez moi... Sur le premier album, on voyait la face sombre, mélancolique de Nolwenn. Je ne renie en rien ce côté tragédienne que j'ai, mais, en même temps, je reste une fille de 23 ans, je suis heureuse, je ris beaucoup. Laurent a fait sortir toutes les petites étoiles que j'ai au fond de moi. Ça m'a fait beaucoup de bien, en fait: on n'est pas monolithique. Même si, chez moi, c'est un peu pathologique: je peux passer du rire aux larmes en 20 minutes. Je donne beaucoup, dans un sens comme dans l'autre.»
Nolwenn Leroy, Histoires naturelles (Universal).
Émerveillement permanent
BRUXELLES Laurent Voulzy avait écrit, sur l'opus éponyme de la belle Nolwenn, le morceau Suivre une étoile. Cette fois, c'est tout l'album qu'il a réalisé. Pour le plus grand bonheur de la chanteuse.
«Je suis spectatrice de ma vie, parfois. Je suis émerveillée par tout ce qui m'arrive. Bien sûr, il y a du travail derrière: j'ai été au Conservatoire, je fais de la musique depuis longtemps... Mais il y a un facteur chance très important dans mon cas. La Star Academy, c'était mon premier casting. Et je me sens tellement privilégiée quand je vois de jeunes chanteurs qui galèrent, qui courent les maisons de disques. Je me sens mal à l'idée que si je n'avais pas fait la Starac, j'aurais moi aussi couru les maisons de disques comme ça. Si ça se trouve, je serais encore sur les bancs de la fac de droit à Clermont.»
Nolwenn continue, aux anges: «Je suis vraiment toujours émerveillée quand j'écoute Laurent qui me compose une chanson... Surtout quand je pense qu'il y a quelques années, je chantais ses morceaux à lui dans ma chambre comme une folle! C'est magique.»
Propos recueillis par Déborah Laurent
© La Dernière Heure 2005
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*** Message ?dit? par G?g? le 30/11/2005 13:40 ***