« Chaque année, on se pose la question : va-t-on arriver à continuer d’étonner le public ? », avance Matthieu Grelier, directeur des programmes d’ITV Studios France, qui produit The Voice. Il s’empresse d’apporter la réponse au sujet de la saison 12 du télécrochet, prochainement diffusée sur TF1 : « Là, on est tous très heureux, la réponse est oui. » Bigflo, nouvelle recrue du côté des coachs avec son frère Oli, se dit « choqué » par le niveau des talents. « Je m’attendais à des petits chanteurs. Eh bien non, il y a de très bons chanteurs, qui m’ont mis des claques », assure-t-il.
Pour avoir fureté plusieurs fois sur le tournage, entre les auditions à l’aveugle mises en boîtes en novembre, et les cross battles enregistrées ces mardi et mercredi, on confirme. Les talents bluffants ne manquent pas - mais promis, nous n’allons rien spoiler. En revanche, nous pouvons vous livrer les aménagements et changements de règles qui permettront à la mécanique du télécrochet de rester bien huilée.
Des battles en immersion
Première nouveauté, le super block, mis en place pour les auditions à l’aveugle. Chaque coach a désormais le pouvoir d’en bloquer un autre qui s’est déjà retourné. Le bouton fatal peut être activé jusqu’au dernier moment, c’est-à-dire jusqu’à ce que le talent ait choisi l’équipe qu’il veut rejoindre. Cette nouveauté machiavélique - prometteuse en matière de dramaturgie - est une invention française. Les ayants droit néerlandais, qui tiennent à ce que le cahier des charges du format soit scrupuleusement respecté, ont accepté que la production tricolore teste ce super block. L’idée attise la curiosité des plusieurs éditions étrangères de The Voice, qui pourraient bien l’adopter à leur tour.
L’épreuve des battles reste à l’ordre du jour, mais dans une version revisitée. « Visuellement, beaucoup de choses vont changer, prévient Pascal Guix, le producteur artistique. Le coach qui fera s’affronter deux de ses talents s’installera sur un fauteuil au centre de la scène pour vivre leur battle en totale immersion. Les émotions et vibrations qu’il ressentira seront beaucoup plus fortes. »
« Un super coach »
Les cross battles feront aussi leur retour. Ce sera toujours au public présent autour du plateau de voter. Ce qui change, c’est qu’avant le début de chaque session de tournage, des extraits des prestations des talents aux auditions à l’aveugle auront été diffusés. Les spectatrices et spectateurs appelés à départager les candidats auront ainsi fait leur choix en ayant une idée plus précise de leurs parcours.
Pour l’épreuve des super cross battles, ultime étape avant les émissions en direct, un « super coach » dont l’identité demeure secrète, sera convié « pour aider le public à faire son choix », annonce Pascal Guix.
« On dit moins de conneries entre coachs »
Côté narration et ambiance, le public fait son retour autour du plateau après deux saisons marquées par les contraintes sanitaires. Conséquence : « On dit moins de conneries entre coachs », plaisante Amel Bent. « L’année dernière, c’était une saison puissante, avec beaucoup d’émotion, mais on sortait du Covid. Cette année, il y a toujours de l’émotion, mais l’ensemble est plus enlevé et très dynamique », estime Rémi Faure, directeur des programmes de flux de TF1.
D’après un montage d’une quarantaine de minutes présenté aux médias, les fidèles de l’émission peuvent s’attendre à découvrir des séquences tournées au studio de Vitry-sur-Seine lors de la toute dernière étape d’audition. Du jamais (ou rarement vu) jusque-là. Autre élément notable : la langue française sera particulièrement à l’honneur. Pascal Guix note que les talents de cette saison 12 privilégient les chansons francophones. Un « vrai élan » et une « tendance », selon lui, reflétant une « volonté de raconter des histoires ».